Robert Florey a fait la plus grande partie de sa carrière à Hollywood.
Biographie
Orphelin très jeune, Robert Florey est élevé en Suisse. À son retour à Paris, en 1920, il collabore notamment à plusieurs magazines de cinéma, dont Cinémagazine et La Cinématographie française. Alors qu’il est à Nice pour interviewer Louis Feuillade, celui-ci l’engage comme assistant et comme acteur sur L'Orpheline. Avec sa longue silhouette dégingandée et son éternel sourire, il apparaît dans vingt-cinq courts métrages de Feuillade.
Parti en 1921 à Hollywood comme envoyé spécial de Cinémagazine, il s’y installe et devient tour à tour gagman pour la Fox, directeur de la publicité pour le couple Douglas Fairbanks-Mary Pickford, ami intime et chargé de relations publiques de Rudolph Valentino et interviewer de toutes les grandes stars hollywoodiennes. Ses rencontres avec Fatty, Chaplin, Tom Mix, William Russell et bien d’autres lui fournissent la matière de nombreux articles qui deviennent ensuite des livres tels que Deux ans dans les studios américains (1924) et Charlie Chaplin: Ses débuts, ses films, ses aventures (1927).
En 1927, après avoir été l’assistant de King Vidor et de Josef von Sternberg à la MGM, Florey réalise ses premiers courts métrages dont le côté poétique et même surréaliste surprend comme dans (en) The Life and Death of 9413: a Hollywood Extra (1928) sur un figurant rêvant d’être une vedette mais qui ne sera qu’un matricule à Hollywood et au ciel.
Engagé ensuite par Paramount Pictures, il est envoyé aux Studios de Long Island pour réaliser les premiers essais parlants et chantants des stars de la compagnie.
Dans la foulée, il réalise le moyen métrageNight Club, avec Fanny Brice, premier film parlant de la Paramount, puis reçoit la « mission impossible » de diriger les Marx Brothers dans leur premier film Noix de coco (1929). Ces fantaisistes iconoclastes apprécient ce jeune réalisateur français de tout juste vingt-neuf ans, curieux, inventif, et à l’humour malicieux.
Fin 1929, Robert retrouve la France pour tourner notamment L'amour chante avec Florelle et Fernand Gravey ; puis Le Blanc et le Noir avec Raimu, adaptée d’une pièce de Sacha Guitry qui n’aurait pas été montrable aux États-Unis aux lois encore ségrégationnistes.
À partir des années 1950, Robert Florey se tourne vers la télévision. On lui attribue trois cents réalisations. Il filme notamment le Loretta Young Show, L’Histoire de Doreen Maney (1960) du feuilleton Les Incorruptibles avec Robert Stack. Il fait un dernier épisode de Au-delà du réel en 1963.
Puis il se consacre à l’écriture de ses souvenirs : La Lanterne magique (1966) et Hollywood année zéro (1972).
Robert Florey meurt des suites d’un cancer dans sa soixante-dix neuvième année, le , à Santa Monica, tout près d'Hollywood.
En introduction à sa séance du dimanche , en préalable à la projection du film Danger Signal tourné aux États-Unis, Patrick Brion créateur et présentateur du Cinéma de minuit a - fait rare dans cette émission - déploré l'impossibilité pour des questions de droits, de diffuser à la télévision la quasi-totalité des films de Robert Florey tournés en France.
En 1939, Robert Florey a épousé l’actrice figurante Virginia Dabney[3] (1907-2000), originaire d'Atlanta.