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Après ses études à Turin et à Rome, Rocco Buttiglione obtient un diplôme en droit, puis enseigne la philosophie politique à l'université de Teramo, dans les Abruzzes. Titulaire d'une chaire de science politique à l'université Saint-Pie-V à Rome, il parle couramment sept langues, l'italien, l'anglais, le français, l'allemand, l'espagnol, le portugais et le polonais. Il est également éditorialiste ou chroniqueur dans divers journaux ou périodiques italiens et d'autres pays.
En juillet 2004, il est pressenti par José Manuel Durão Barroso, futur président de la Commission européenne, pour y occuper le poste de commissaire chargé de la Justice, des Libertés et de la Sécurité à partir de l'entrée en fonction de celle-ci le 1er novembre suivant.
Sa nomination entraîne une vive polémique, ses opposants lui reprochant notamment ses prises de position publiques, devant les commissions du Parlement européen, présentées comme hostiles à l'homosexualité, qu'il voit comme « un péché en tant que chrétien », mais dont il précise qu'en tant que commissaire européen, il ne fera rien pour la combattre, et sa vision de la famille, jugée par eux « rétrograde » : pour lui, « la famille existe pour permettre aux femmes d'avoir des enfants et d'être protégées par un homme qui prenne soin d'elles »). Il n'est pas impossible, en plus de cela, que son amitié pour les États-Unis ait été mal vue en Belgique, pays où l'antiaméricanisme est très fort[1]. Silvio Berlusconi prend sa défense en parlant de l'Europe « intégriste, grossière et obscurantiste ». Le conseil pontifical Justice et Paix le soutient également par la voix de son président, le cardinalMartino.
Le , la commission des Libertés civiques, de la Justice et des Affaires intérieures du Parlement européen adopte, par 27 voix contre 26, une motion de défiance à l'égard du commissaire pressenti.
Toutefois, José Manuel Durão Barroso ayant annoncé sa ferme intention de ne remanier en aucun cas la liste des commissaires, par exemple pour placer Rocco Buttiglione à un autre portefeuille, le choix final appartient au Parlement européen dans son ensemble, lequel, dans un vote qui aurait dû intervenir le , ne disposait que du droit d'entériner la Commission dans son ensemble ou de la rejeter en bloc.
Une semaine après son départ forcé de la Commission, il décide de fonder un nouveau mouvement politique, embryonnaire et sans dénomination, qui serait « résolument ancré dans la tradition catholique ». Toutefois il reste membre des Chrétiens démocrates unis, mais son initiative reçoit le soutien officieux de certaines « hautes sphères » de l'Alliance nationale ou de la Ligue du Nord, autres partis membres de la coalition gouvernementale de Silvio Berlusconi.
Il demeure membre du gouvernement jusqu'aux élections générales de 2006 qui marquent la fin du gouvernement Berlusconi. Il est alors candidat du centre-droit aux élections pour la mairie de Turin, mais il est battu au premier tour. De à , il est vice-président de la Chambre des députés.
Œuvres
Avvenimento cristiano e fenomeno rivoluzionario. Lezioni sul marxismo, Milan, 1972 (texte d'un séminaire tenu à l'université catholique de Milan du 22 au )
La crisi dell'economia marxista, Rome : Studium, 1978
Dialettica e nostalgia, Milan : Jaca Book, 1978
Il pensiero di Karol Wojtyla, Milan : Jaca Book, 1982
traduit en français en 1984 chez Fayard sous le titre « La pensée de K. Wojtyla »)
traduit en anglais en 1997 chez W.B. Eerdmans Publishing Company à Grand Rapids (Michigan), sous le titre « Karol Wojtyla The Thought of the Man Who Became Pope John Paul II »
L'uomo e il lavoro, Bologne : CSEO Biblioteca, 1982
Metafisica della conoscenza e Politica in S. Tommaso d'Aquino, Bologne : CSEO Biblioteca, 1985
L'uomo e la famiglia, Rome : Dino Ed., 1991 (traduit en espagnol en 1994, chez IMDOSOC à Mexico, sous le titre « El Hombre y la Familia »)
La crisi della morale, Rome : Dino Ed., 1991
Augusto Del Noce. Biografia di un pensiero, Piemme, Casale Monferrato 1991.
Il problema politico dei cattolici. Dottrina sociale e modernità, (a cura di P. Pollini), Piemme, Casale Monf., 1993
Chrzescijanie A Demokracja, Lublin : Towarzystwo Naukowe KUL, 1993
Etyka w kryzysie, Lublin : Towarzystwo Naukowe KUL, 1994
Il centro dei valori, (a cura di P. Pollini), Rome : Delfi, 1996
Il centro: valori e riforme per l'Italia di domani, (a cura di P. Pollini), Rome : Delfi, 1996.
Giustizia e politica tra prima e seconda repubblica, con Mario Luzi (libro intervista di G. Tabanelli a cura di P. Pollini), Rome : SEAM, 1998
Il pensiero dell'uomo che divenne Giovanni Paolo II, (a cura di P. Pollini), Milan : A. Mondadori, 1998
Meridione. La grande occasione, a cura di e con Giuseppe Nistico e Antonio Marzano, Soveria Mannelli, Rubbettino, 2001. (ISBN88-498-0132-7)
La sfida. Far politica al tempo della crisi, Soveria Mannelli, Rubbettino, 2012. (ISBN9788849833720)
Sulla verità soggettiva. Esiste un'alternativa al dogmatismo e allo scetticismo?, Soveria Mannelli, Rubbettino, 2015. (ISBN9788849842104)
Risposte (amichevoli) ai critici di Amoris Laetitia, Milano, Ares, 2017. (ISBN978-88-8155-746-2)
Rocco Buttiglione est également l'auteur de 130 essais en diverses langues, ainsi que de plusieurs centaines d'articles dans la presse italienne et internationale.