Sur le plan historique et culturel, la commune fait partie du Pays de Sault, un plateau situé entre 990 et 1310 mètres d'altitude fortement boisé. Exposée à un climat océanique altéré, aucun cours d'eau permanent n'est répertorié sur la communedivers petits cours d'eau. La commune possède un patrimoine naturel remarquable : un site Natura 2000 (le « pays de Sault ») et quatre zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique.
Roquefeuil est une commune rurale qui compte 288 habitants en 2021, après avoir connu un pic de population de 1 081 habitants en 1836. Ses habitants sont appelés les Roquefeuillois ou Roquefeuilloises.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 9,9 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 982 mm, avec 9,6 jours de précipitations en janvier et 6,7 jours en juillet[2]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Belcaire à 3 km à vol d'oiseau[4], est de 9,8 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 1 032,4 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d'émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Trois ZNIEFF de type 1[Note 2] sont recensées sur la commune[11] :
la « forêt de Sainte-Colombe » (390 ha), couvrant 2 communes du département[12] ;
la « forêt du Bac d'en Filla » (240 ha), couvrant 3 communes dont 1 dans l'Ariège et 2 dans l'Aude[13] ;
la « tourbière du Pinet » (341 ha), couvrant 4 communes dont 2 dans l'Ariège et 2 dans l'Aude[14] ;
et une ZNIEFF de type 2[Note 3],[11] :
le « grand plateau de Sault » (17 962 ha), couvrant 21 communes dont 3 dans l'Ariège et 18 dans l'Aude[15].
Carte des ZNIEFF de type 1 et 2 à Roquefeuil.
Carte des ZNIEFF de type 1 sur la commune.
Carte de la ZNIEFF de type 2 sur la commune.
Urbanisme
Outre le bourg centre, le village comprend le hameau de La Benague et de nombreux écarts: l'Aremassadou (où se trouvait autrefois une école), l'Aychize, le Buc, la Rouquette, les Coumeilles (avec une école abandonnée aussi), le Tatou, le Sarrat. La métairie des Arbres se trouve sur la commune d'Espezel.
Le hameau de la Benague.
L'ancienne école de l'Arémassadou.
Les écarts de Roquefeuil: le Sarrat, le Tatou, les Escoumeilles.
Typologie
Au , Roquefeuil est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[16].
Elle est située hors unité urbaine[I 1] et hors attraction des villes[17],[18].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (55,8 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (42,3 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (38,6 %), prairies (22,7 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (17,3 %), terres arables (12 %), zones agricoles hétérogènes (9,4 %)[19]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie. 78,5 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (75,2 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national). Sur les 305 bâtiments dénombrés sur la commune en 2019, 293 sont en aléa moyen ou fort, soit 96 %, à comparer aux 94 % au niveau départemental et 54 % au niveau national. Une cartographie de l'exposition du territoire national au retrait gonflement des sols argileux est disponible sur le site du BRGM[23],[Carte 2].
Histoire
Au XIIIe siècle, le château perché de Rocafolium appartenait à la famille d'Aniort et devint forteresse royale après la croisade albigeoise. Le village actuel fut fondé dans la plaine et mérita le titre de bourg par l'importance de sa population (plus de 1 000 habitants avant la Révolution) et la richesse de son terroir parsemé d'écarts et métairies[24][réf. incomplète].
Le village avait été construit selon les modèles de défense les plus modernes aux XIe et XIIe siècles[réf. nécessaire].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[26]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[27].
En 2021, la commune comptait 288 habitants[Note 4], en évolution de +1,41 % par rapport à 2015 (Aude : +2,47 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 153 personnes, parmi lesquelles on compte 67,1 % d'actifs (63,7 % ayant un emploi et 3,4 % de chômeurs) et 32,9 % d'inactifs[Note 6],[I 4]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui de la France et du département.
La commune est hors attraction des villes[Carte 3],[I 7]. Elle compte 90 emplois en 2018, contre 94 en 2013 et 63 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 99, soit un indicateur de concentration d'emploi de 91 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 40,8 %[I 8].
Sur ces 99 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 50 travaillent dans la commune, soit 51 % des habitants[I 9]. Pour se rendre au travail, 83,4 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 1 % les transports en commun, 6,3 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 9,3 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 10].
Activités hors agriculture
31 établissements[Note 7] sont implantés à Roquefeuil au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 8],[I 11].
Secteur d'activité
Commune
Département
Nombre
%
%
Ensemble
31
Industrie manufacturière, industries extractives et autres
11
35,5 %
(8,8 %)
Construction
3
9,7 %
(14 %)
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration
8
25,8 %
(32,3 %)
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien
5
16,1 %
(13,3 %)
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale
2
6,5 %
(13,2 %)
Autres activités de services
2
6,5 %
(8,8 %)
Le secteur de l'industrie manufacturière, des industries extractives et autres est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 35,5 % du nombre total d'établissements de la commune (11 sur les 31 entreprises implantées à Roquefeuil), contre 8,8 % au niveau départemental[I 12].
Agriculture
La commune est dans le Pays de Sault, une petite région agricole occupant le sud-ouest du département de l'Aude[30], également dénommée localement « Pyrénées centrales et pays de Sault »[Carte 4]. En 2020, l'orientation technico-économique de l'agriculture[Note 9] sur la commune est la polyculture et/ou le polyélevage[Carte 5].
Le nombre d'exploitations agricoles en activité et ayant leur siège dans la commune est passé de 35 lors du recensement agricole de 1988[Note 11] à 24 en 2000 puis à 18 en 2010[32] et enfin à 11 en 2020[Carte 6], soit une baisse de 69 % en 32 ans. Le même mouvement est observé à l'échelle du département qui a perdu pendant cette période 60 % de ses exploitations[33],[Carte 7]. La surface agricole utilisée sur la commune a quant à elle augmenté, passant de 750 ha en 1988 à 879 ha en 2020[Carte 8]. Parallèlement la surface agricole utilisée moyenne par exploitation a augmenté, passant de 21 à 80 ha[32].
Le pic des Sarrasis 1 182 m. Le vieux chemin qui relie Roquefeuil à Belcaire passe au pied de ce sommet au col du même nom. On peut y voir la "croix du facteur" sur laquelle est gravé "Baptiste Artigues facteur décédé le mort par le froid". On l'appelle aussi "croix du pauvre Paillassou[35][réf. incomplète]. La falaise est un site d'escalade référencé.
Le hameau de la Benague, à 4 km, sur la route de Bélesta.
La chapelle Saint-Roch.
Église Saint-Étienne de Roquefeuil.
Portail de l'église Saint-Etienne de Roquefeuil.
La "Croix du Facteur" et le pic des Sarrasis.
Personnalités liées à la commune
* Raymond de Niort, fils de Guilhem, vicomte de Sault, et d’Esclamonde de Laurac, Cathare, était seigneur de Roquefeuil. Son frère aîné, Bernard-Athon de Niort, seigneur de Laurac, lui succède comme seigneur de Roquefeuil. Possesseurs du château de Niort qui était un des principaux repaires cathares, ils sont connus comme les « frères maudits ».[réf. nécessaire]
↑Dans les sites Natura 2000, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[8].
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement des foyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à la taxe d’habitation.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Le champ de ce tableau couvre les activités marchandes hors agriculture.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Les données relatives à la surface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[31].
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Armorial général des personnes, domaines, compagnies, corps et communautés (circonscription actuelle de l’Aude) / extrait de l’Armorial général (manuscrit), dressé en vertu de l’édit de 1696 par Charles d’Hozier, éd. de Carcassonne, 1876 (texte sur Gallica), p. 13.