Une rozière est constituée de deux compartiments : un compartiment étanche contenant un gaz plus léger que l'air, généralement de l'hélium, et un compartiment ouvert contenant de l'air que l'on chauffe avec un brûleur qui fonctionne généralement au propane. Le ballon à gaz assure la flottabilité générale et on fait varier l'altitude en contrôlant la température de la partie à air chaud (qui échauffe également le gaz). Cette technologie est encore utilisée à l'époque moderne parce qu'elle permet une autonomie plus grande que la technique qui consiste à contrôler l'altitude en rejetant du gaz (pour descendre) ou du lest (pour monter)[1].
Historique
C'est avec l'intention de traverser la Manche en ballon que Pilâtre de Rozier imagine en 1784 de faire surplomber une montgolfière cylindrique d'un ballon sphérique gonflé à l'hydrogène. Il donne à cet engin original, haut de 22 mètres, le nom d'aéro-montgolfière. C'est à son bord qu'il trouve la mort le . Trop inflammable, l'hydrogène est ultérieurement remplacé par de l'hélium.
Du 5 au , l'explorateur Jean-Louis Étienne réalise à bord d'une rozière la première traversée de l'Arctique en 121 h. Parti de l'archipel norvégien du Spitzberg, il parcourt 3 130 kilomètres avant de se poser à environ 250 kilomètres au nord de Batagaï, en Sibérie orientale.
Dans la littérature
Dans le roman de Jules VerneCinq semaines en ballon, le docteur Fergusson contrôle l'altitude du ballon en faisant varier la température du gaz qu'il contient grâce à un procédé de son invention qui se rapproche du principe de la rozière[3].
Pierre-Louis Clément, Les Montgolfières : leur invention, leur évolution du XVIIIe à nos jours, Paris, 1982 (ISBN2-90-1622-04-6)
Audouin Dollfus, Pilâtre de Rozier, premier navigateur aérien, première victime de l'air, Édition de l'Association Française pour l'Avancement des Sciences, Paris, 1993 (ISBN978-2-908014-01-3)