Elle a la particularité d'être en sens unique dans les deux sens — mais sur des sections différentes, bien entendu. En effet, de la place Jacques-Froment la circulation est en sens unique d'un côté vers le haut de la butte, et de l'autre vers le bas.
Angle des rues Lamarck (no 31) et du Mont-Cenis (no 28).
Origine du nom
Le nom de la rue fait référence au naturaliste Jean-Baptiste de Lamarck (1744-1829), professeur de zoologie des invertébrés au Muséum en 1793. Il a défini une théorie sur l’évolution des êtres vivants avec Philosophie zoologique et l'Histoire naturelle des animaux sans vertèbres.
Dans la nuit du 20 au 21 avril 1944, pendant la Seconde Guerre mondiale, sous l'Occupation, le dépôt ferroviaire voisin de La Chapelle est bombardé par l'aviation alliée, qui prend aussi pour cible un appareil de la DCA allemande installé sur la butte Montmartre. Le quartier alentour est touché. Un témoin raconte : « La rue Lamarck entre ses deux trottoirs est toujours une rivière furieuse. Longeant la balustrade du square, je réalise qu'un chapelet de bombes a atteint le réservoir d'eau près du Sacré-Cœur et les conduites crevées ont formé la rivière »[2].
Dans Jésus-la-Caille, qu'il publie en 1914, Francis Carco fait remarquer que « de la rue Lamarck, on voit tout Paris ».
En 1911, le peintre Jean-Gabriel Domergue aurait engagé comme « homme de ménage » celui qui se fera plus tard connaître sous le nom de Lénine.
C'est ainsi que Domergue le raconte, un demi-siècle plus tard, dans une émission de télévision[6],[7].
Dans le film Un homme et une femme, réalise par Claude Lelouch en 1966, l'héroïne jouée par Anouk Aimée vit rue Lamarck. Vers la vingtième minute du film, à l'homme qui la raccompagne (Jean-Louis Trintignant) et ne connaît pas la rue Lamarck, elle répond « C'est pourtant dans cette rue que Jean-Gabriel Domergue un peu avant 1917 engagea un domestique russe qui s'appelait Vladimir Oulianov. Il a appris bien après que c'était Lénine. »
Dans son livre Stedevaart naar Paris, paru en 2020, Jan Brokken rapporte qu'il se dit que Domergue aurait chargé Lénine de livrer à vélo ses commandes depuis son atelier de la rue Lamarck, mais Brokken juge cette anecdote peu plausible, rappelant que Lénine vivait à cette époque dans le 14e arrondissement de Paris avec sa famille[8].
↑« La nuit du 20 au 21 avril annonçait le 6 juin », Le Vieux Montmartre, nouvelle série, fascicule n°73, juillet 2004, 118e année, Société d'histoire et d'archéologie des IXe et XVIIIe arrondissements fondée en 1886 (Paris), p. 19-21. Via Gallica.