Le square avec, au premier plan à gauche, un ancien manège, puis la terrasse inférieure et la terrasse supérieure séparées par les escaliers et la pelouse en pente raide. En arrière-plan, la basilique du Sacré-Cœur de Montmartre.
Deux rampes douces en fer à cheval conduisent à une terrasse inférieure couronnée par une balustrade. De cette plate-forme partent des escaliers droits, des escaliers obliques sur les côtés et des chemins en dénivelé sur la périphérie, lesquels mènent à la terrasse supérieure surmontant la fontaine monumentale de Paul Gasq[1].
Ces terrains faisaient partie du domaine de l'abbaye de Montmartre, qui s'étendait sur le versant sud de la butte, vendus comme bien national à des carriers et entrepreneurs de bâtiment en 1794.
Le square Saint-Pierre
Un premier petit square Saint-Pierre, créé au pied de la butte, est livré au public le [3],[4].
À la suite de problèmes de glissements de terrain et d'éboulements de la zone étayée, Adolphe Alphand (1817-1891) entreprend, à partir de 1889, la création d'un square plus vaste — imaginé à partir de 1874 —, consistant en des sentiers cheminant sur la colline au milieu des rocailles et des bosquets[5]. Après le décès, en décembre 1891, d'Adolphe Alphand, le projet est mis en œuvre par Paul Abadie (1812-1884) et en 1894, la partie est, côté rue Ronsard, est aménagée dans le style du parc des Buttes-Chaumont, avec cascades, chaos de rochers, grottes, chemins, escaliers, bosquets…
Vers 1900, Jean Camille Formigé (1845-1926), commence le réaménagement du lieu, avec de nouveaux travaux de soutènement, en supprimant le petit square mais en gardant ceux d'Alphand et d'Abadie[6]. Les travaux sont terminés près de trente ans plus tard, interrompus par la Première Guerre mondiale[7].
Le square Willette
En 1927, le square Saint-Pierre, une nouvelle fois remanié, est enfin inauguré et prend le nom de « square Willette », du nom d'Adolphe Willettepeintre, illustrateur, affichiste, lithographe et caricaturiste, square qui s'étend sur 23 737 m2 au pied de la basilique du Sacré-Cœur[8],[9]. Le relief ainsi que la basilique en surplomb ont permis à l'architecte de composer le jardin autour d'un grand escalier conduisant de la place Saint-Pierre à la basilique.
Le square Louise-Michel
À la suite d'une délibération du Conseil de Paris souhaitant à la fois renouer avec la mémoire des milliers de morts et d'exilés pendant et après les combats de la Commune de Paris[10] et que le dessinateur Adolphe Willette, connu pour son engagement antisémite, ne soit plus glorifié dans l'espace public, le square Willette devient, le , le « square Louise-Michel ».
Bâtiments remarquables et lieux de mémoire
Fontaine monumentale de Paul Gasq, de style néoclassique (1932) : sous la terrasse supérieure, trois niches en hémicycle et voûtées en cul-de-four abritent une goulotte déversant l'eau dans des vasques ornées de piédouches sculptés de personnages marins (Tritons, naïade), lesquels débordent dans un vaste bassin[1].
Fontaine en pierre et bronze dite des Innocents d'Émile Derré, de 1906 : une jeune mère soutient son enfant tandis que derrière eux des fillettes et des gamins s'éjouissent. Le pénis du gros bébé, à l'image du Manneken-Pis, émet un jet d'eau dans la vasque. Les personnages en bronze reflètent une image idéaliste du bonheur, renforcée par la maxime rabelaisienne gravée « Mieux vaut de ris que de larmes escrire »[1].
Oranger des Osages planté en 1922, hauteur 26 m, circonférence 375 cm (arbre classé remarquable)[14].
Le « Carrousel vénitien » de Montmartre implanté au bas des grands escaliers est un manège forain contemporain, à étage, fabriqué par la manufacture Bertazzon[15] « dans le goût du XVIIIe siècle[16]. »
Au bas des grands escaliers, le « Carrousel vénitien » de Montmartre est un manège forain de fabrication contemporaine, à étage, créée par Bertazzon « dans le goût du XVIIIe siècle ».
↑La manufacture des frères Bertazzon, constructeurs d'attractions foraines à Sernaglia della Battaglia à une soixantaine de kilomètres au nord de Venise a été fondée en 1963. Le premier manège à étage de la série commercialisée sous l'appellation « Venetian carousel » a quitté leurs ateliers en 1968 (voir « Company profile » sur le site de Bertazzon bertazzon.com). Contrairement à ce qui est indiqué sur un panneau apposé sur le manège de Montmartre, ce n'est pas un carousel « duXVIIIe siècle », mais une création contemporaine fantaisiste