Parc de la Villette
Le parc de la Villette, situé dans le 19e arrondissement de Paris (quartier du Pont-de-Flandre), est établi sur le site des abattoirs de la Villette, construits en 1867 sur décision de Napoléon III et du préfet Haussmann et détruits en 1974. Il s'étend sur 55 hectares dont 33 d'espaces verts, ce qui en fait le plus grand espace vert de la capitale, devant le jardin des Tuileries (25,5 ha)[1], le parc des Buttes-Chaumont (25 ha)[2] et le jardin du Luxembourg (23 ha)[3]. Le parc est inauguré en présence de François Mitterrand le . PrésentationEmplacementLe parc de la Villette est traversé en son milieu par le canal de l'Ourcq, entre la porte de la Villette au nord à la porte de Pantin au sud. Deux passerelles piétonnes enjambent le canal, qui font la liaison entre le nord et le sud. Depuis 2008, un pont flottant mobile est installé en été, à mi-chemin entre ces deux passerelles, pour faciliter le passage des promeneurs, des cyclistes et des personnes à mobilité réduite. ProjetL'architecture du parc a été confiée en 1983 à Bernard Tschumi, architecte français d'origine suisse, à la suite du concours international pour la conception architecturale du parc lancé en 1982. La particularité essentielle du parc est de ne pas rompre la perspective du nord au sud. Une promenade cinématique fait apparaître des jardins à thème qui sont autant d'aires de jeux, de théâtres où la nature est mise en scène. Une galerie rectiligne couverte d'un toit en forme d'onde fait la liaison entre le nord et le sud. Le parc est fortement ponctué par une trame systématique d'édifices rouges appelés « folies ». ProgrammationSitué dans le XIXe arrondissement de Paris, le parc se trouve à proximité du département de la Seine-Saint-Denis avec pour communes limitrophes, Pantin et Aubervilliers. La Villette est un des premiers établissements culturels à proposer une programmation pluridisciplinaire. En effet, depuis plus de vingt ans, La Villette offre tout au long de l'année de nombreuses occasions de divertissements : concerts (jazz, musiques du monde, électroniques, classique, contemporaine, pop et rock), cirque contemporain, expositions, théâtre, danse, cinéma en plein air… Le festival de musique Villette Sonique se tient au parc de la Villette et la Grande Halle depuis juin 2006. Jazz à la Villette est un festival de musique co-produit par la Villette et la Philharmonie de Paris depuis 2002. Cinéma en Plein Air est un festival de cinéma qui, depuis 1990, projette des films les soirs d'été sur un écran en plein air sur la prairie du Triangle entre le Zénith de Paris et la Grande Halle. Le SMMMILE-Vegan Pop Festival est un événement autour de la musique et de la culture végane. La première édition eut lieu du 16 au et réunit 10 000 personnes dans le parc. Le parc de la Villette s'étend sur 55 hectares, dont :
GouvernanceÉtablissement public du parc et de la grande halle de la Villette (EPPGHV). Établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) placé sous tutelle du ministère de la culture et de la communication, il a été créé en 1993 à la suite de la fusion de l’Établissement public du parc de la Villette (EPPV), de l’Association de la Grande Halle (AGH) et de la Société d’économie mixte de la Villette (SEMVI). Didier Fusillier en est le président, nommé par le décret du . HistoriqueLa Villette est à l'origine le nom d'une commune du département de la Seine, annexée à Paris en 1859. Le , le gouvernement Messmer annonce la fin des activités industrielles et commerciales de la Villette et de ses abattoirs, précisant seulement l'imminence d'une « opération d'urbanisme de grande envergure » ; il n'est pas encore question de parc, plutôt de logements, d'équipements sociaux et collectifs[4]. Les abattoirs et le marché aux bestiaux sont mis hors service le 15 mars 1974[5]. Pendant la période de transition qui suit cette fermeture, la Société d'économie mixte d'aménagement et de gestion du marché d'intérêt national de Paris la Villette (SEMVI) veut montrer que les halles peuvent être réutilisées. Elle ouvre peu à peu l’espace au public et organise de nombreux concerts dans l’ancienne Halle aux moutons. La Villette accueille notamment David Bowie, les Rolling Stones et Miles Davis. En 1975, Jean Sérignan, directeur de la SEMVI, rédige une proposition d’aménagement du secteur de La Villette, dans laquelle il suggère que le site des abattoirs soit converti en parc urbain. Cette idée lui est venue après avoir observé, durant l’année d’expérimentation, les citadins s’emparant et transformant cette friche industrielle en un lieu de promenade. Il envisage de donner une dimension culturelle à ce parc en observant les pratiques spontanées qui s’y développent. Des expositions photos sont notamment organisées dans des baraques de chantiers ; le skatepark de la Villette a été construit par un industriel lors de tests de construction à partir de parois légères en béton. L'État lance en 1976 un concours d'idées organisé par l'Atelier parisien d'urbanisme (APUR) concernant le réaménagement de la Villette non abouti faute de crédits. Le , un décret crée l'établissement public du parc de la Villette (EPPV), dirigé par l'ex-préfet de la région parisienne Paul Delouvrier[4]. Le projet de création d'un musée et d'un parc est alors adopté sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing[4], puis continué après l'élection présidentielle de 1981 portant la gauche, et François Mitterrand, au pouvoir[4]. Une Cité de la musique s'ajoute alors au projet d'un Musée des sciences et des techniques[4]. Selon l'historienne Danièle Voldman, « La marque socialiste s'exprime dans la volonté plus nette de rééquilibrer Paris vers l'est avec des équipements culturels de haut niveau ; en ce sens, La Villette ne se comprend pas sans l'Opéra de la Bastille »[4]. Le concours est officiellement lancé le à l'initiative de Jack Lang, alors ministre de la Culture. Les élus ne veulent « ni d'un square, ni d'un bois aux portes de la ville, ni de logements sociaux ou de prestige au milieu de pelouses et de bosquets. L'idée du zoning des années cinquante et soixante est révolue »[4]. Le parc de la Villette se distingue par son absence d'enclos, étant ouvert jour et nuit[4]. La plaquette de présentation du concours commence par une citation de Hegel, « La nature se trouvant ainsi transformée en une vaste demeure sous le ciel ouvert… »[4], ce qui fait dire à D. Nordmann que « le futur parc est moins conçu comme un équipement urbain que comme une réflexion théorique et conceptuelle sur la place de la nature dans une ville de l'âge post-industriel »[4]. La plaquette cite aussi la devise de Rabelais et de l'abbaye de Thélème, « Fay ce que voudras »[4]. Le jury rassemble les architectes Vittorio Gregotti et Renzo Piano, les paysagistes Pierre Dauvergne et Paul Friedberg, des politiques (François Barré de l'EPPV et Simone Robert, conseillère générale de la Seine-Saint-Denis) ainsi que des historiens (Françoise Choay) et des théoriciens (Joseph Rykwert), un sculpteur, des sociologues, un peintre et le biologiste Henri Laborit[4]. N'arrivant pas à désigner un seul lauréat, le jury propose à neuf finalistes de participer à une seconde phase du concours pour les départager. Bernard Tschumi, jusqu'alors connu davantage comme théoricien que comme constructeur, est finalement désigné maître d'œuvre général du projet le [4],[6]. À noter que Bernard Tschumi n'est pas le seul à avoir inclus dans son projet le concept des folies[4]. En 1993, l'Établissement public du parc et de la grande halle de la Villette (EPPGHV) naît de la fusion de l'EPPV, de la SEMVI et de l'Association de la Grande Halle. Par ses statuts, il est à la fois chargé de l'aménagement des espaces bâtis et paysagers du parc et de la programmation culturelle de la Grande Halle, de l'espace Chapiteaux, du pavillon Paul-Delouvrier, du WIP Villette ainsi que des espaces de plein air. En parallèle, d'autres institutions culturelles coexistent sur le parc : la Cité de la musique, le Conservatoire national supérieur de musique et de danse de Paris, la Cité des sciences et de l'industrie et le théâtre Paris-Villette, etc. (cf. liste ci-dessous). Architecture et urbanismePrincipes de conception de Bernard TschumiL’architecte Bernard Tschumi a conçu le parc de la Villette à partir d’un système de points, de lignes et de surfaces[7],[8].
Les 26 FoliesAu XVIIIe siècle, on nommait « folie » les petits pavillons disposés dans les jardins français qui servaient de lieux de plaisance. C’est le nom que Bernard Tschumi a donné aux 26 bâtiments rouges de formes variées, mais tous construits sur la base d’un cube de 10,80 mètres de côté, qui quadrillent le parc selon un espacement de 120 mètres. Beaucoup de ces bâtiments remplissent des fonctions très variées liées à leur situation sur le parc[7],[8]. Les 26 Folies du parc sont :
Architectes-paysagistes et artistes du parc
Jardins passagersCréés en 2001, les jardins passagers ont été inspirés par l’exposition « Le Jardin planétaire », présentée en 1999 dans la Grande Halle par le paysagiste Gilles Clément. À l’emplacement de l’ancienne Halle aux moutons, cet îlot écologique de 3 000 m2 abrite des écosystèmes variés : bosquet, friche, mare et mur en pierres sèches. Jardins écologiques à vocation pédagogique et solidaire, les jardins passagers servent de supports à des ateliers pédagogiques de sensibilisation à la biodiversité. C’est un espace de culture et de pédagogie autour des thèmes de l’écologie. En 2010, les jardins passagers ont reçu le label espaces verts écologiques (EVE), certifié par Ecocert et maintenue depuis[réf. souhaitée]. Les jardins passagers ont été agrandis en 2011 puis mis en accessibilité en 2012. Ils veulent illustrer une approche intégrée de l'accessibilité dans un jardin public qui se traduit notamment par la réalisation de mobilier de jardinage adapté et de choix de revêtement de sol naturel. À ce titre, les jardins passagers sont labellisés Tourisme et handicaps[réf. souhaitée]. La Villette aujourd’huiDifférentes structures du parc
RecensementLe parc compte 3 000 arbres, 70 espèces et variétés différentes, un verger de 23 arbres fruitiers, trois hectares de massifs arbustifs, 3 000 m2 de jardin labellisé espace végétal écologique, quatre ruches (40 000 à 50 000 abeilles dans chaque ruche) et quatre moutons noirs du Velay en éco-pâturage. Le parc de la Villette accueille dix millions de visiteurs par an. En 2014, 603 000 personnes ont assisté aux spectacles et aux expositions organisées par La Villette et 50 000 enfants et adultes ont participé à plus de 1 500 Ateliers Villette et à 400 actions de médiation. Plus de 1 500 artistes ont été programmés, et 121 projets ont été accueillis en résidence. ProgrammationGrâce à ses grandes surfaces en plein-air la Villette accueille régulièrement des événements. Depuis 1991, tous les étés, la Villette accueille le plus grand cinéma en plein-air de Paris[11]. Sur la prairie du triangle à côté de la Grande halle est installé un écran géant gonflable pour permettre à plusieurs milliers de personnes d'assister à une projection gratuitement. En 2023, ce sont 25 projections qui sont organisées durant l'été[11]. L'édition 2024 a été annulé car le parc de la Villette a accueilli le Parc des Nations durant les Jeux Olympiques 2024[12]. En 2024, le Parc des Nations installé à la Villette réunit les pavillons d'une douzaine de pays. Plus d'1,5 million de visiteurs sont venus découvrir les installations[13]. Notes et références
Voir aussiArticles connexes
Liens externes
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