Au début du XXIe siècle, Paris comprend plus de 6 000 voies de tous genres[4]. En 2012, Paris compte 6 290 voies publiques ou privées[5]. En dehors des bois de Boulogne et Vincennes, du boulevard périphérique et des voies express, la ville totalise 5 064 voies publiques et 180 voies privées ouvertes à la circulation, et 875 voies privées fermées[5], totalisant 1 700 km et recouvrant 26,5 km2, soit le quart de la superficie de la ville. Le boulevard périphérique et les voies express regroupent 171 voies et bretelles d'accès. 479 sont des places.
Le nombre total des voies n'est pas fixe et varie au fil du temps[6].
La forme radioconcentrique du réseau, association de voies rayonnant du centre à la périphérie et de rocades est l'aboutissement de l'histoire de la ville, de l'Antiquité au XXe siècle.
Les voies peuvent être classées en catégories suivant leur origine.
Voies de faubourgs, les plus anciennes, d'origine romaine, voire gauloise, médiévales pour la plupart, reliant le centre à la périphérie ou les villages de périphérie entre eux, ensuite englobés dans la ville lors de son expansion ;
Voies de lotissement créées du Moyen Âge à nos jours sur des territoires agricoles, sur les domaines d'anciens établissements religieux ou d'hôtels particuliers. Ces lotissements s'établissent pour beaucoup dans les vides entre l'urbanisation en doigts de gant le long des voies de faubourg ;
Voies de percement par expropriation dans un tissu urbain existant, les plus nombreuses datant des travaux du Second Empire[7] ;
Voies créées sur la démolition des enceintes successives, de celles du Moyen Âge à l'enceinte de Thiers en 1919, formant des rocades concentriques.
L'ordonnance du du lieutenant de policeRené Hérault fait poser une plaque portant le nom de la rue sur chaque première et dernière maison de celle-ci. L'année suivante, l'obligation s'applique aux angles des rues.
Jusqu'en 1793, les maisons n'avaient pas de numéros. On les désignait par le voisinage d'une enseigne ou d'un monument. Le numérotage des rues est institué le 15 pluviôsean XIII () par Nicolas Frochot, préfet de la Seine, qui classe les rues selon leur orientation par rapport à la Seine :
si elles sont parallèles à la Seine, les immeubles sont numérotés de l'amont vers l'aval du fleuve ;
si elles sont perpendiculaires à la Seine, les immeubles sont numérotés depuis la Seine vers les faubourgs.
Le premier éclairage urbain remonte à l'initiative de Philippe V qui, pour des raisons de sécurité, fait éclairer (en 1318) par des lanternes les abords du palais du tribunal du Châtelet. Par la suite, Paris connaît l'éclairage à l'huile, puis au gaz[8].
Aujourd'hui, la maîtrise d'ouvrage des éclairages est assurée par la direction de la voirie et des déplacements et son service du patrimoine de voirie. La ville de Paris est propriétaire de ses installations d'éclairage et en gère le budget[9].
Statistiques
En 2015, les services de la voirie parisienne consacre 60 % de son espace aux chaussées, représentant l'espace de circulation et de stationnement, et 40 % aux trottoirs[10]. Ces derniers sont partagés avec le mobilier urbain lié à la chaussée, tels que les feux de circulation et leurs armoires de contrôles, les panneaux de signalisation, les potelets limitant l'accès aux véhicules, les parcmètres, les abris de bus et les stations avec leurs bornes, des voitures en libre-service, auxquels il faut rajouter pour certaines voies, le stationnement des deux-roues ainsi que des pistes de circulation[11].
En 2018, le quotidien Le Figaro publie une analyse sur la toponymie des rues de la ville. Il est identifié 2 500 personnalités en liens avec la capitale, dont les personnes nées avant 1700 représentent 15 % des figures historiques. Pour la période de 1700 à 1850, les figures historiques sont présentes à hauteur de 56 % sur les plaques bleues et vertes. Le linguiste Jean-Marie Cassagne précise : « Les pouvoirs en place lors de la 1re et 2e République ont voulu honorer leurs héros ». Parmi les personnalités présentes dans la ville, 29 % sont nées entre 1850 et 2017. Les personnalités féminines sont présentes à hauteur de 6 % et la mairie de Paris a décidé lors des commissions de dénominations de proposer 75 % de noms de femmes[4].
La voie la plus large de Paris est l'avenue Foch (16e) avec 120 m[6] ;
La rue la plus étroite serait la rue du Chat-qui-Pêche (5e) avec une largeur maximale de 1,80 m[6]. Toutefois, la nomenclature officielle des voies de Paris mentionne de nombreuses voies moins larges. En particulier, le sentier des Merisiers, dans le 12e, mesure moins d'un mètre avec un minimum attesté à 87 centimètres[16] et le passage de la Duée dans le 20e, bien que sa partie droite soit aujourd'hui détruite et réaménagée, mesurait 80 cm de largeur[17] ;
Certaines voies ne possèdent aucune dénomination traditionnelle, mais une dénomination systématique qui se veut provisoire[19]. Il s'agit principalement de bretelles d'accès au boulevard périphérique.
↑Nomenclature officielle des voies publiques et privées [de Paris], édité par la Mairie de Paris, 9e édition, mars 1997, XXIV pages + 670 pages, préface de Jean Tiberi, maire de Paris (ISBN2-9511599-0-0) : les Voies provisoirement dénommées sont répertoriées à part, de la page 533 à la page 559.
[1972] Nomenclature des voies publiques et privées [de Paris], édité par la Ville de Paris sous l'administration de Jean Verdier, préfet de Paris, sous la direction d'André Herzog et d'André Roussilhe et par les soins de Maurice Dauphin, 8e édition, , XI-836 p..
[1997] Nomenclature officielle des voies publiques et privées [de Paris], édité par la Mairie de Paris, 9e édition, , XXIV-670 p., préface de Jean Tiberi, maire de Paris (ISBN2-9511599-0-0).
[1999] Alfred Fierro, Histoire et mémoire du nom des rues de Paris, 430 p., 12 × 23 cm, éditeur : Parigramme, 1999 (ISBN2-84096-116-4). Le sujet est abordé sous trois angles : historique : la nomenclature actuelle est héritière de 1000 ans d'histoire ; thématique : analyse des rues aux noms de métiers, campagne, armée, lettres et arts… ; géographique : la répartition arrondissement par arrondissement.
[1999] Pauline Prévost-Marcilhacy, Villas, hameaux et cités de Paris, Paris, Action artistique de la Ville de Paris, , 274 p. (ISBN2 905 118 97 0).
[2019] Miguel Ruiz, Mon Paris insolite, Éditions BoD, , 380 p. (ISBN9782322115297).
[2020] Miguel S. Ruiz, Dictionnaire des rues de Paris, Éditions BoD, , 666 p. (ISBN9782322260027).