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Paul Léon naît le à Rueil-Malmaison. Il passe son enfance dans les Vosges dont une partie de sa famille est originaire. Pendant 7 ans il effectue ses études secondaires au collège d’Épinal. Après le baccalauréat, il poursuit ses études au Lycée Condorcet[2]. Étudiant à l'École Normale Supérieure, il réussit l'agrégation d'histoire-géographie en 1898. Après quelques années dans l'enseignement il est chargé d'études pour le ministère des Travaux Publics puis journaliste dans les Annales de géographie.
En 1905 il devient chef de cabinet du sous-secrétaire d'État aux Beaux-Arts Étienne Dujardin-Beaumetz. En 1907 il devient chef de la division d'Architecture du sous-secrétariat aux Beaux-Arts, division qu'il a contribué à créer. En 1919, il est nommé directeur des Beaux-Arts et en 1928 il en devient le directeur général.
En 1933, quittant ses fonctions de directeur général des Beaux-Arts, il devient professeur au Collège de France en histoire de l'art monumental.
Juif, Paul Léon est victime des lois raciales de 1941 et se réfugie en zone libre. Réhabilité à la fin de la guerre, il est officiellement mis à la retraite du Collège de France en 1944.
Paul Léon fut membre de la commission supérieure des monuments historiques de 1907 à sa mort, soit pendant plus de 50 ans. Il est ainsi le membre qui a participé le plus longtemps à cette commission. Il a écrit de nombreux ouvrages sur l'histoire de Paris, sur les monuments historiques et ses prédécesseurs, notamment Prosper Mérimée. Paul Léon a été aussi le porte parole de la doctrine officielle des Monuments Historiques de 1907 à 1934.
« Au premier contact, on devinait l’homme qu’une solide expérience acquise au long des années préserve des faux-semblants et protège des tromperies. Un connaisseur d'hommes, une nature dont la prudence, accrue au spectacle de la vie, n’a point obscurci la transparence. Un indulgent scepticisme tempérait chez lui le trait bien acéré, mais toujours sans venin. Incapable d’être jamais dupe, il gardait un fonds inaltérable de bonté. […] "René Dumesnil décrivant l'ancien directeur général des Beaux-arts Paul Léon, en 1935.
Famille et vie privée
Paul Léon épouse en 1906 Madeleine Alexandre, fille de l'ingénieur des Ponts et Chaussées Paul Alexandre et petite-fille du médecin Michel Lévy (dont il partage la tombe). Ils auront deux enfants : Antoinette et Jean-Paul. Une homonyme, Madeleine Léon, est une cousine éloignée qui a eu pour enfant la journaliste et historienne Georgette Elgey (1929-2019) avec l'historien, professeur à la Sorbonne Georges Lacour-Gayet (1856-1935).
Œuvre
Parmi de multiples réalisations, retenons pour mémoire :
La prise en charge par l’État de bâtiments ayant un intérêt historique à la suite de la loi de séparation de l’Église et de l’État en 1905,
La protection des monuments et leur restauration après la 1re guerre mondiale,
L’aménagement de salles d’expositions au Jeu de Paume et à l’Orangerie du jardin des Tuileries, pour accueillir les Nymphéas de Claude Monet avec qui il avait négocié leur donation à l’État,
La création du service photographique de l’armée en 1916 qui devint le Service des Archives Photographiques et qui fut dirigé de 1933 à 1940 par la photographe Laure Albin-Guillot.
L’organisation de nombreuses expositions : à Paris en 1925, l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs, une Exposition de l’Art Français à Londres en 1932, et, en tant que commissaire général adjoint, l’Exposition Internationale des Arts et Techniques à Paris en 1937,
La création de la Cinémathèque Nationale dans les années 1930 qui devint, par la suite, la Cinémathèque française,
La création du Service de l’Action Artistique à l’Étranger.
Publications
Discours publiés
La restauration des monuments après la guerre, communication lue dans la séance annuelle des 5 académies, le
Les principes de la conservation des monuments historiques, évolution des doctrines, dans Congrès archéologique de France, 97e session, Paris 1934, t. I, p. 16-52
La restauration des monuments en France, in « La conservation des monuments d’art et d’histoire », Paris, Institut de Coopération intellectuelle, 1933, p. 51-59
L’histoire de l’art monumental au Collège de France, la conservation des monuments en France, leçon d’ouverture du , Paris, Fasquelle Éditeurs, 1933.
Art et artistes d’aujourd’hui, Paris, Fasquelle, 1925
État et mécènes, lu à la séance annuelle des 5 académies, le
Ouvrages
Fleuves, canaux, chemins de fer (préf. Pierre Baudin), Paris, Librairie Armand Colin, , 260 p. (lire en ligne)
Du palais Royal au palais Bourbon, souvenirs, Paris, A. Michel, 1947.
Les monuments historiques. Conservation. Restauration, Henri Laurens, , 380 p., prix Charles Blanc de l’Académie française en 1918, compte-rendu Henry Lemonnier, « Paul Léon. Les monuments historiques. Conservation. Restauration », Journal des Savants, no 8, , p. 337-350 (lire en ligne)
Amiens, la cathédrale, Paris, L'Art et les Artistes, , 48 p. (lire en ligne)
La vie des monuments français, destruction restauration, Paris, A. et J. Picard, 1951
La renaissance des ruines, maisons, monuments, Paris, H. Laurens, 1918
La protection des monuments, Paris, la documentation française, 1952
La vie du baron Taylor, association des artistes, Fondation Taylor,
Mérimée et son temps, Paris, PUF, 1962
L’art gothique et les grandes cathédrales, Paris, Librairie d'art R. Ducher, , 6p. et 40 planches (lire en ligne)
La guerre pour la paix, 1740-1940, Paris, A. Fayard, 1950
Paris, Histoire de la Rue, Paris, La Taille Douce, 1947
Mémoire du prince deTalleyrand (et ce qu'il n'a pas dit), Paris, H. Javal, 1953-1955, 7 vol.
Sélection d'articles de Paul Léon
La grande pitié des châteaux de France, Revue des deux mondes, , p. 577
La protection des églises, Revue de Paris,
La reconstruction de Reims, in les Arts, no 172, 1919
Les monuments (1939-1955), in « les monuments historiques de la France », 1955, p. 3-8.
La guerre et les monuments, in « les Arts », no 154, , p. 2-10
l’architecture régionale dans les provinces envahies, in « les Arts », no 157, 1917, p. 12-19
La renaissance de l’architecture gothique, Revue de Paris,
La querelle des classiques et des gothiques, Revue de Paris,
Les vandales en France, Senlis, L’art et les artistes spécial 1914-1915
L’art roman, notices historiques et archéologiques, Paris, l’encyclopédie des Styles, 1917
Amiens, la cathédrale, L’art et les artistes n° spécial 1918
Projets pour la reconstitution de la France, in Les Arts, no 165, 1917, p. 11-17
Notes et références
↑Archives nationales : Paul Léon, diecteur général des beaux-arts [1].
↑Albert Ronsin (dir.), « Léon (Paul) », dans Les Vosgiens célèbres : dictionnaire biographique illustré, Vagney, Gérard Louis, (ISBN2-907016-09-1, lire en ligne), p. 228-229.
Annexes
Sources
Les Archives nationales conservent les papiers relatifs aux fonctions administratives et associatives ainsi qu'une partie des manuscrits de Paul Léon sous la cote 20140260. Un fonds photographique complémentaire comprenant notamment des clichés du Service photographique de l'Armée est consultable sous la cote 20140265.
La Médiathèque du patrimoine conserve une partie du fonds Paul Léon sous la cote 80-047.
Arlette Auduc, Paul Léon, le service des Monuments historiques et la reconstruction, enjeux et cadre institutionnel, in Living with History, 1914-1964 : Rebuilding Europe after the first and second World Wars, and the Role of Heritage preservation, sous la direction de Nicholas Bullock et Luc Verpoes, Leuven, Leuven University Press, 2011.
Françoise Berce, L’œuvre de Paul Léon (1874-1962) in Pour une histoire des politiques du patrimoine, sous la direction de P. Poirrier et L. Vadelorge, Paris, Comité d’histoire du ministère de la culture, 2003, p. 227-251.
Raymond Cogniat, « Mort de Paul Léon », Le Figaro, 8 aout 1962.
René Dumesnil, « Mort de Paul Léon », Le Monde, 8 aout 1962.
René Dumesnil, Notice sur la vie et les travaux de Paul Léon (1874-1962) et sur la vie et les travaux de Georges Wildenstein (1892-1963), Paris, Institut de France, Firmin-Didot, 1965.
Jeanne Laurent, Un règne académique à l’administration des Beaux-Arts (1919-1933), in Arts et pouvoirs en France de 1793 à 1981 : histoire d’une démission artistique, Saint-Étienne, CIEREC, 1982.
Jean Verrier, « Paul Léon », in Les Monuments Historiques de la France, Paris, 1962, no 4 octobre-décembre, p. 189-190.
Georges Wildenstein, « Paul Léon, directeur des Beaux-Arts sous 58 ministres », in La Chronique des Arts, supplément à La Gazette des Beaux-arts, Paris, .