23 octobre : le sultan du Darfour Ibrahim Qarad est tué à la bataille de Manawashi[8]. Le prince marchand égyptien Zubeir Pacha s’empare du Darfour pour le compte du khédive d’Égypte[9]. Il envisage de se passer des intermédiaires égyptiens et d’utiliser une liaison directe avec Benghazi par El Giof. Son influence inquiète les Égyptiens, qui l’emprisonnent lors de sa visite au Caire. Son fils, Soliman bey, réunit une armée pour le libérer, mais est battu et tué par les troupes égyptiennes en 1879.
1er décembre : départ de Biskra de la première expédition de François Élie Roudaire dans les Chotts algériens et tunisiens (fin en mai 1875)[11] ; il étudie un projet de création d’une mer intérieure qui n’aboutira pas après quatre missions (1874-1875, 1876, 1878-1879, 1883).
Tanzanie : Nyungu ya Mawe (v. 1840-1884), issu du peuple nyamwezi, quitte Unyanyembe et établit en pays kimbu, à l’est et au sud-est de Tabora un royaume solidement encadré[12]. Il découpe ses possessions en sept provinces dirigées par des watwale chargés principalement de collecter l’ivoire.
Début du règne de Yousouf, frère d’Ali, sultan du Ouaddaï (fin en 1898). Il ne peut maintenir son autorité sur ses voisins (Baguirmi). Ses frontières sont menacées par Rabah et les Mahdistes, mais il résiste[13].
Abou Sekkine (mort en 1884) reprend le pouvoir au Baguirmi, un État situé au sud-est du lac Tchad. Il s’affranchit de la tutelle du Ouaddaï, mais son indépendance est menacée par Rabah (Tchad) et les Français[13].
12 avril : Nicolás Avellaneda est élu président de la République Argentine (fin en 1880). Il échoue dans sa tentative de réconciliation nationale. Il doit lutter contre l’ancien président Bartolomé Mitre, puis contre la province de Buenos Aires qui refuse la défaite de son gouverneur à l’élection présidentielle, avant de prendre la possession de la présidence le 12 octobre[18]. L’Argentine est divisée. D’un côté Buenos Aires, où le libéralisme gagne les classes moyennes, penche en faveur d’un État national : la ville est aux mains d’une oligarchie qui est lasse de la domination des caudillos ruraux ; de l’autre, les grands propriétaires des campagnes soutiennent les sécessions afin d’échapper au contrôle d’un État. Néanmoins, ces derniers serait prêts à accepter l’Union dans la mesure où leurs intérêts seraient garantis.
12 novembre : loi électorale au Chili[19]. Elle étend le droit de vote à tous les hommes de plus de 25 ans (21 ans pour les hommes mariés) sachant lire et écrire[20].
1er février, Japon : création d’un club influent d’intellectuels libéraux, la « société de l’an 6 de Meiji » (Meirokusha), qui théorise le mouvement de modernisation des structures sociales[26].
16 novembre : majorité du roi du SiamRama V[33]. Il entreprend des réformes : abolition du système féodal, interdiction de l’esclavage, modernisation de l’armée, etc.
3 janvier, Espagne : le capitaine général Manuel Pavía renverse le président Emilio Castelar. Le 9 janvier, il constitue un gouvernement fort avec de vieux progressistes et des libéraux, présidé par Francisco Serrano Domínguez (república ducal), mais l’instabilité du régime républicain catalyse la formation d’un front monarchiste[35].
13 janvier (1er janvier du calendrier julien) : réforme militaire de Milioutine en Russie ; service obligatoire pour tous (6 ans au lieu de 25), appel par tirage au sort d’une partie du contingent, réduction de la durée du service selon les études effectuées[38].
19 mai : une loi interdit le travail des enfants âgés de moins de 13 ans et réglemente le travail des femmes en France. Un corps d'inspection est créé pour appliquer la nouvelle loi[45].
Printemps-été : Russie : apogée du « mouvement vers le peuple » lancé par les populistes[46]. Des milliers d’étudiants (narodniki) vont tenter vainement de soulever les campagnes. Nombreuses arrestations.
13 juillet : Bismarck échappe à un attentat. Ce geste, perpétré par un jeune catholique, est un signe de l’opposition croissante au Kulturkampf[47].
30 juillet : Factory Act (dit loi « employeur et ouvrier ») qui limite la durée de travail dans les usines au Royaume-Uni[48]. La rupture du contrat de travail par le salarié n’est plus passible de prison[49].
En Norvège, le parti venstre veut faire admettre le principe que les ministres soient autorisés à participer aux débats du Storting, afin que le Parlement puisse exercer un contrôle politique sur l’action gouvernementale. Le texte, voté trois fois par le Storting, est refusé par trois fois par le roi Oscar II (1874, 1877, 1880). Le Storting finit par considérer que le texte est promulgué, mais les membres du gouvernement alors en place sont cités devant la Haute Cour, condamnés et relevés de leurs fonctions[53].
↑Enquête sur les actes du gouvernement de la défense nationale, vol. 26, Imprimerie du Journal officiel, A. Wittersheim & cie., (présentation en ligne)
↑Germán Urzúa Valenzuela, Historia política de Chile y su evolución electoral : desde 1810 a 1992, Editorial Jurídica de Chile, , 784 p. (ISBN978-956-10-0957-8, présentation en ligne)
↑Ernesto Meneses Morales, Tendencias educativas oficiales en México : 1821-1911 : la problemática de la educación mexicana en el siglo XIX y principios del siglo XX, Universidad Iberoamericana, , 958 p. (ISBN978-968-7165-55-4, présentation en ligne)
↑Astérios Argyriou, Tradition et modernité en Orient et dans les mondes slave et néo-hellénique : l'inspiration française, Publications Langues'o, , 268 p. (ISBN978-2-85831-126-2, présentation en ligne)
↑Viviane Cretton, Négocier le conflit à Fidji : "cérémonies du pardon" et enjeux du coup d'État de 2000, vol. Harmattan, Paris/Budapest/Torino, l'Harmattan, , 326 p. (ISBN978-2-296-04335-0, présentation en ligne)
↑Irene Stengs, Worshipping the Great Moderniser : King Chulalongkorn, Patron Saint of the Thai Middle Class, NUS Press, , 316 p. (ISBN978-9971-69-429-6, présentation en ligne)
↑Iain McIntyre, How to Make Trouble and Influence People : Pranks, Hoaxes, Graffiti and Political Mischief-Making from Across Australia, vol. 1, PM Press, , 317 p. (ISBN978-1-60486-595-0, présentation en ligne)
↑Enrique Martínez Ruiz, Consuelo Maqueda Abreu et Emilio de Diego, Atlas histórico de España, vol. 2, Ediciones AKAL, , 245 p. (ISBN978-84-7090-350-2, présentation en ligne)
↑ a et bSylvie Le Grand, La laïcité en question : Religion, État et société en France et en Allemagne du XVIIIe siècle, Villeneuve-d'Ascq, Presses Univ. Septentrion, , 323 p. (ISBN978-2-7574-0033-3, présentation en ligne)