En 2001, alors que Christian Cuvilliez est mis en examen dans une affaire d'emplois fictifs, Sébastien Jumel prend sa défense[2]. Christian Cuvilliez étant battu aux élections municipales puis aux élections législatives l'année suivante avant d'être condamné par les tribunaux et privé de ses droits civiques, Sébastien Jumel devient alors assistant parlementaire du député de la huitième circonscription de la Seine-Maritime, Daniel Paul.
En 2002, il est candidat dans le canton de Dieppe-Ouest lors de l'élection organisée à la suite de la démission d'Édouard Leveau de son poste de conseiller général. Contre toute attente, Sébastien Jumel est élu conseiller général contre Annick Leveau, la candidate UMP et épouse du maire de Dieppe. Il commence alors à construire son réseau dans la ville de Dieppe avec le soutien des principaux adjoints de l'ancienne équipe municipale et de Christian Cuvilliez[3].
En 2004, à la suite de la victoire de la gauche dans le département, Sébastien Jumel devient vice-président du conseil général de la Seine-Maritime et président de la commission départementale de la Jeunesse-Sport-Culture-Tourisme.
Pour les élections municipales de mars 2008, il mène les négociations au nom du PCF avec les représentants du PS et ceux des Verts pour constituer à Dieppe une liste d'union de la gauche. La liste l'emporte dès le premier tour et Sébastien Jumel est élu maire de Dieppe, permettant au PCF de reconquérir une ville perdue au profit de la droite en 2001[4].
Maire de Dieppe (2008-2017)
En 2008, c’est à la tête d'une liste d'union, intitulée « Rassemblés, Dieppe avance », comprenant notamment en 3e position l'ancien maire Christian Cuvilliez, qu'il est élu maire de Dieppe le 9 mars, avec 55,47 % des suffrages[5] (8 411 voix) contre 40,68 % (6 168 voix) à Jean Bazin (UMP) et 3,85 % à Bruno Ricque (Parti des travailleurs).
Celui que le journal local, Les Informations dieppoises a surnommé « le camarade maire »[2] prend ses fonctions le en l'absence de son prédécesseur à la mairie qui s'abstient d'ouvrir le conseil et dont le nom est chaque fois sifflé dès qu'il est prononcé[6].
Remarqué pour sa déclaration « On est chez nous ! » dès son entrée dans la salle bondée du conseil municipal, Sébastien Jumel est, avec Christian Cuvilliez, autant ovationné par la foule de ses partisans que les membres de l'opposition sont hués, sifflés et invectivés à chaque prise de parole[7]. Après avoir prononcé un discours où il parle de revanche et de réhabilitation, Christian Cuvilliez remet l'écharpe tricolore à Sébastien Jumel qui lui rend hommage déclarant alors que, pour lui, « recevoir des mains d’un homme de cette trempe, de cette hauteur de vue, de cette générosité naturelle, l’écharpe de maire constitue symboliquement une juste et légitime réparation de l’histoire »[6].
L'un de ses premiers actes de maire est de se rendre dans le quartier de la plage du Puys, un fief électoral de la droite locale, durement touché par la tempête du 11 mars. Ce geste est interprété alors par la presse comme un signe d'ouverture[2]. Le 16 mars, il est facilement réélu conseiller général face à une opposition éclatée entre partisans de l'ancien maire CNI, Édouard Leveau, et du candidat UMP, Jean Bazin.
En , soutenu par le Front de gauche et EÉLV, il est réélu a la mairie de Dieppe avec 50,37 % des voix devant le candidat UMP, André Gautier (35,07 %) et devant la liste étiquetée divers gauche, menée par Bernard Brébion (14,55 %).
En , à l'invitation de Geoffroy de La Tousche (d), curé de Dieppe, Sébastien Jumel se rend à Rome pendant deux jours et rencontre le Pape François[1].
Candidat à sa réélection dans le nouveau canton de Dieppe-1, il est battu au côté de sa colistière Emmanuelle Caru Charreton (44,91 %) lors des élections départementales de 2015 par le binôme d'Union de la Droite composé d'André Gautier et de Imelda Vandecandelaere (55,09 %)[9].
Lors des régionales de décembre 2015 dans la nouvelle région de Normandie il est de nouveau tête de liste Front de gauche[10], obtenant 7,04 % des votes lors du premier tour. Lors du second tour la liste fusionne avec celle du Parti socialiste menée par Nicolas Mayer-Rossignol[11], qui perd face au candidat de la droite Hervé Morin avec 36,06 % contre 36,43 %. Sébastien Jumel est dès lors élu conseiller régional dans l'opposition.
Conformément à la loi sur le non-cumul des mandats, Sébastien Jumel quitte ses fonctions de maire à l'occasion du conseil municipal du , proposant la candidature de son premier adjoint Nicolas Langlois[12], réélu en 2020.
Lors des élections législatives anticipées de 2024, Sébastien Jumel soutient la proposition de François Ruffin de créer un « Front populaire » regroupant les partis de gauche[20]. Il reçoit aussi le soutien d'une vingtaine de maires de la circonscription, principalement issus de l’ancien canton d’Eu[21]. Néanmoins, devancé de dix points par son principal adversaire lors du premier tour (34,50 % contre 44,90 %), Sébastien Jumel est battu lors du second tour le avec 48,79 % des voix contre 51,21 % à Patrice Martin, candidat du Rassemblement national[22].
↑Samuel Portier, Sébastien Jumel, l'étoile montante des communistes, Le Figaro, 11 septembre 2009 « Le plus grand coup d'éclat est venu de Dieppe (35.000 habitants), en Seine-Maritime, où Sébastien Jumel, 37 ans dont la moitié comme militant encarté, a enlevé la ville à la droite avec 55 % des voix dès le premier tour ! ».
↑Maxime Cartier, « Sans surprise, Sébastien Jumel est le nouveau président de l'agglomération Dieppe-Maritime », Les Informations dieppoises, (lire en ligne, consulté le ) « Seul candidat à se présenter, Sébastien Jumel a été élu à la majorité comme nouveau président de l'Agglomération Dieppe-Maritime, mercredi 3 octobre. Il succède à Nicolas Langlois ».
↑Sylvie Callier, « Sébastien Jumel prend la tête de la communauté d'agglomération de Dieppe », France 3 Normandie, (lire en ligne, consulté le )« L'ancien maire de Dieppe (Seine-Maritime) et député communiste a été élu ce mercredi 2 octobre 2024. Il devient le président de la communauté d'agglomération "Dieppe Maritime" qui regroupe 16 communes. L'insertion et l'emploi font partie des priorités d'action, et aussi le suivi du dossier du futur réacteur nucléaire EPR à Penly ».