Une loi de 1916 prévoit le détachement de la municipalité de paroisse de Saint-Joachim de certaines terres et certains bâtiments appartenant au Séminaire de Québec. Le statut de municipalité est rattaché à la propriété; les terrains qui viendraient à être vendus doivent être transférés à la municipalité de Saint-Joachim[3],[4]. En cette époque de laisser-faire du gouvernement dans plusieurs de ses champs d'actions, les communautés religieuses réclament le droit d'« occuper un rôle fondamental dans la gestion des affaires sociales, qu’ils estiment liées à leurs missions d’entraide et de charité »[3]. Saint-Louis-de-Gonzague n'offre pas de services en santé et en éducation particuliers comme d'autres municipalités à vocation religieuse au Québec. Ce sont plutôt des facteurs économiques, fiscaux et historiques (notamment la régularisation du statut de seigneurie) qui sont à l'origine de la dévolution d'un statut de municipalité par l'Assemblée nationale du Québec[3].
Le , la municipalité de paroisse de la Saint-Louis-de-Gonzague-du-Cap-Tourmente est officiellement créée[3]. Comme sa loi constituante ne prévoit pas de conseil municipal, elle est considérée hors de la municipalité de comté[4].
La municipalité compte originellement six fermes, qui sont vendues au fil du temps. La plupart d'entre elles sont cédées en 1969, soit au gouvernement du Canada afin d'être incluses dans la Réserve nationale de faune du Cap-Tourmente, soit au gouvernement du Québec afin de protéger certains bâtiments patrimoniaux[3],[5]. Le Séminaire de Québec demeure propriétaires des fermes des Graves et des Coteaux jusqu'en 1989[3]. Ainsi, le territoire de la municipalité est passé de plusieurs kilomètres carrés à l'origine, à 50 hectare (0,5 kilomètre carré) aujourd'hui[6].
En 2011, « il reste le Petit Cap, avec le manoir construit en 1779, la Maison François-de-Laval, la chapelle, la maison du gardien et le promontoire près du cap Tourmente »[1], de même que quelques terres agricoles. Les bâtiments accueillent des membres du Séminaire, ainsi que des jeunes villégiateurs[3].
Géographie
Le territoire de la municipalité est entièrement enclavé dans Saint-Joachim.
Démographie
Selon le recensement canadien de 2021, la municipalité la moins peuplée au Québec est Saint-Louis-de-Gonzague-du-Cap-Tourmente avec aucun habitant, soit une variation de -100% par rapport à 2016[7].
Le statut d'autonomie opérationnelle et fiscale accordé à la propriété cléricale permet au Séminaire de Québec d'exercer un contrôle sur les services publics offerts et de maîtriser le coût qu'ils engendrent sans verser de taxes foncières[3].
↑ a et b Canada, Québec. « Loi pour détacher de la paroisse de Saint-Joachim, comté de Montmorency, certains immeubles, et pour former une paroisse distincte sous le nom de Saint-Louis de Gonzague du Cap Tourmente », 1916, c. 89 [lire en ligne (page consultée le 2020-11-13)]
↑Ministère de la Culture et des Communications, « La Grande-Ferme », sur Répertoire du patrimoine culturel du Québec (consulté le )