Le Siebel 204 est un avion léger bimoteurallemand de transport de fret et de passagers, qui effectua son premier vol en mai ou (la date est imprécise), et fut opérationnel en [1]. Sa production fut confiée à des entreprises françaises (SNCAC) et tchécoslovaques (Aero Vodochody). Après 1945 la SNCAC en continua la production sous le nom de NC-701 Martinet.
Afin de se concentrer sur la production des avions de combat, l’Allemagne en confia la production à une société française, la SNCAC (150 exemplaires produits), et à une entreprise tchécoslovaque, Aero Vodochody. Issue des nationalisations de 1936, la SNCAC réunissait les usines Hanriot de Bourges et Farman de Boulogne-Billancourt. C’est à Bourges que le Siebel 204 fut assemblé.
Après guerre, la SNCAC en produisit 300[2] exemplaires supplémentaires sous l’appellation de NC-701 « Martinet », comportant quelques modifications, dont la principale fut le remplacement des moteursArgus As 411, entraînant des hélices bipales, par des Renault 12S-00 actionnant des hélices tripales.
Aero Vodochody en produisit 179 exemplaires supplémentaires[3], avec quelques modifications, sous le nom de Aero C-103.
Engagements opérationnels
La première version, le Siebel Si 204 A, doté de moteurs Argus As.410 de 450 ch, possédait un nez plein et transportait huit passagers.
La seconde version, le Siebel Si 204 D, entré en production en 1942, doté de moteurs Argus As.411, possédait un nez entièrement vitré, et était très polyvalent, capable après quelques menues modifications de se transformer en avion école, en transport de passagers, de fret, en ambulance, en avion de liaison. Quelques appareils furent dotés d'une tourelle dorsale comportant deux mitrailleuses de 7,92 mm pour l'entraînement des mitrailleurs (Siebel Si 204 E).
Après-guerre l'URSS en saisit plusieurs exemplaires, qui furent utilisés par l'Aeroflot.
L'avion fut employé intensivement par l’armée de l’air française en Indochine, notamment dans l’escadrille de liaisons aériennes n°54 (ELA 54). Il remplit de multiples missions : transport, observation, reconnaissance, évacuation sanitaire, entraînement au bombardement, et même « gunship » (canonnière) avec une mitrailleuse de 7,5 mm montée en sabord.
Par manque de moyens aériens, notamment de bombardement et de reconnaissance, il avait été décidé d’équiper les bimoteurs de liaison Siebel (NC-701) de quatre mitrailleuses MAC 24/29 tirant dans l’axe. Alimentées par chargeurs tambours dits « camemberts », sans traçantes, elles avaient une fâcheuse tendance à s’enrayer. Huit points d’emport sous le fuselage permettaient de larguer d’efficaces petites bombes de 50 kg, avec un procédé de visée assez primitif.
Variante d'entrainement au vol sans visibilité développée par ČKD (BMM) dans le protectorat de Bohême-Moravie. Les premiers appareils de pré-série D-0 furent livrés en . La production des D-1 fut confiée à Aero et BMM. Les versions D-3 furent construits avec des ailes et un empennage en bois pour économiser l'aluminium.
Aero C-3
Production après guerre en Tchécoslovaquie pour l'entrainement des pilotes (C-3A) et des équipages (C-3B).
Polskie Linie Lotnicze (LOT) - six NC.701 achetés à la France en 1947-1948. Les appareils furent utilisés pour de la photographie aérienne. Marquages "SP-LFA" jusqu'à "SP-LFF".
Enzo Angelucci et Paolo Matricardi, Multiguide aviation : Les avions 3/ la seconde guerre mondiale – France, Allemagne, Angleterre, etc., Elsevier Sequoia, , 320 p., p. 181