Le socle interministériel de logiciels libres (SILL) est un ensemble de logiciels libres préconisés par l'État français. Il est établi en 2012, dans le cadre de la modernisation globale des systèmes d'informations (SI) de l'administration publique. À l'époque de sa création, le SILL est sous la responsabilité des services du Premier ministre selon trois grands principes :
« l'approche de l'État privilégie l'efficacité globale, en dehors de tout dogmatisme, pour lui permettre de choisir entre les différentes solutions, libres, éditeurs ou mixtes. » ;
pour chaque fonctionnalité, un logiciel est préconisé en précisant la version ;
la préconisation est évolutive dans le temps et elle fait l'objet d'une validation annuelle[1].
« Les administrations mentionnées au premier alinéa de l'article L. 300-2 du code des relations entre le public et l'administration veillent à préserver la maîtrise, la pérennité et l'indépendance de leurs systèmes d'information.
Elles encouragent l'utilisation des logiciels libres et des formats ouverts lors du développement, de l'achat ou de l'utilisation, de tout ou partie, de ces systèmes d'information.
Elles encouragent la migration de l'ensemble des composants de ces systèmes d'information vers le protocole IPV6, sous réserve de leur compatibilité, à compter du [2]. »
Cet annuaire fut publié jusqu'en 2021 par la direction interministérielle du numérique puis depuis 2021 par la mission logiciels libres, elle-même dépendant d'Etalab jusqu'en 2023 puis d'un autre département depuis. Il vise à recommander des logiciels libres dans l'administration et à en faciliter l'usage[3],[4]. Il a également pour objectif une indépendance économique et stratégique[5],[6]. Pour chaque fonctionnalité, il présente le logiciel libre préconisé en précisant la version et à quelle alternative non libre il peut se substituer[7].
Fin 2024, il atteint les 500 logiciels libres référencés[8].
Mise en œuvre
Le SILL est initialement mis en œuvre par Jean-Marc Ayrault, Premier ministre, en [9].
Le groupe de travail interministériel MIMO crée la première édition du SILL en 2013. Cette version concerne uniquement les logiciels du poste de travail et répertorie 32 logiciels et plugins[10].
Une deuxième version, le SILL 2014, est présentée en février 2014[11]. Grâce à la participation d'autres groupes de travail[12], elle élargit le périmètre du SILL en ajoutant les domaines de la gestion de parc, l’exploitation de serveurs, les bases de données et les environnements de développement[13].
Jusqu’en 2019, le SILL est mis à jour une fois par an et publié sous forme d'un document PDF[4]. En accord avec les contributeurs historiques, il se décline ensuite sous la forme d'un site internet actualisé en continu par les groupes de travail[15],[16].
L'originalité du catalogue est sa co-construction entre la DINUM, les administrations françaises et la collaboration avec des agents publics informaticiens[6].
Le SILL s'inscrit dans la transformation de l'administration numérique publique[17]. Simple préconisation, la liste est plus ou moins mobilisée dans les ministères et services de l'État[15]. Cette liste ne comprend pas non plus d'évaluation ni d'indicateurs de popularité, le nombre d'utilisations mises de côté[15]. Par exemple, des logiciels propriétaires de Microsoft sont utilisés par l'Éducation nationale ou la Défense, malgré quelques polémiques[18],[19],[20],[21].
Principaux outils numériques préconisés par le SILL 2021
↑Hélène Bégon, La transformation numérique des administrations, La Documentation française, , 407 p., p. 102
↑Delphine Bancaud, « Pourquoi le partenariat entre Microsoft et l'Éducation nationale fait-il polémique ? », 20 Minutes, (lire en ligne, consulté le )