Sophie Guterman von Gutershofen naît le 6 décembre 1730 à Kaufbeuren, en Bavière, dans le Saint-Empire. Son père, un médecin d'inspiration piétiste[2], lui fait donner une éducation stricte et soignée[3].
Ses premières fiançailles avec un médecin italien sont rompues à l'instigation de son père[2], en raison de la confession catholique du prétendant[4]. Son père l'envoie alors à Biberach, au sein de la famille Wieland, et elle se fiance avec le fils de la famille, Christoph Martin Wieland, âgé alors de 17 ans[2]. Ces fiançailles sont également rompues, mais une tendre amitié liera les deux ex-fiancés pendant toute leur vie[2].
En 1753, elle épouse Georg Michael Frank von La Roche (1720-1788) et vit avec lui à Mayence, dans l'hôtel de Stadion, maison du père de son mari, Anton Heinrich Friedrich von Stadion, ministre de l'Électorat de Mayence. Elle mit au monde 8 enfants, dont 5 seulement atteignirent l'âge adulte[3]. Le style de vie à la cour de Mayence, calqué sur l'étiquette de Versailles, s'est avéré pesant pour la jeune femme[2].
Son premier roman, Geschichte des Fräuleins von Sternheim (Mémoires de Mlle de Sternheim), publié en 1771, rencontre un grand succès, notamment auprès des femmes cultivées de la bourgeoisie[2], qui se reconnaissent dans le destin de l'héroïne, malheureuse en ménage[3]. Sa renommée contribue au succès de son salon littéraire[2].
Après 1780, son mari tombe en disgrâce et voit ses revenus se réduire. Sophie von La Roche cherche à améliorer leurs ressources grâce à sa plume. Elle fonde une revue, Pomona für Teutschlands Töchter, et rédige plusieurs récits de voyage, en Suisse, France, Hollande et Angleterre[2].
Œuvres en allemand
Geschichte des Fräuleins von Sternheim. Von einer Freundin derselben aus Original-Papieren und andern zuverläßigen Quellen gezogen. Hrsg. v. Christoph Martin Wieland. 2 Bände. Weidmanns Erben und Reich, Leipzig 1771 (München 2007, dtv, (ISBN978-3423-13530-6),Originalausgabe)
Der Eigensinn der Liebe und Freundschaft, eine Englische Erzählung, nebst einer kleinen deutschen Liebesgeschichte, aus dem Französischen. Orell, Geßner, Füßli, Zürich 1772
Rosaliens Briefe an ihre Freundin Mariane von St**. 3 Bände. Richter, Altenburg 1780–1781
Pomona für Teutschlands Töchter. Enderes, Speyer 1783-1784
Briefe an Lina, ein Buch für junge Frauenzimmer, die ihr Herz und ihren Verstand bilden wollen. Band 1. Lina als Mädchen. Weiß und Brede, Mannheim 1785; Gräff, Leipzig 1788
Tagebuch einer Reise durch die Schweiz Richter, Altenburg 1787
Journal einer Reise durch Frankreich. Richter, Altenburg 1787
Tagebuch einer Reise durch Holland und England. Weiß und Brede, Offenbach 1788
Geschichte von Miß Lony und Der schöne Bund. C. W. Ettinger, Gotha 1789
Briefe über Mannheim. Orell, Geßner, Füßli, Zürich 1791
Lebensbeschreibung von Friderika Baldinger, von ihr selbst verfaßt. Hrsg. und mit einer Vorrede begleitet von Sophie Wittwe von La Roche. Carl Ludwig Brede, Offenbach 1791
Rosalie und Cleberg auf dem Lande. Weiß und Brede, Offenbach 1791
Erinnerungen aus meiner dritten Schweizerreise. Weiß und Brede, Offenbach 1793
Briefe an Lina als Mutter. 2 Bände. Gräff, Leipzig 1795-1797
Schönes Bild der Resignation, eine Erzählung. Gräff, Leipzig 1796
Erscheinungen am See Oneida, mit Kupfern. 3 Bände. Gräff, Leipzig 1798
Mein Schreibetisch. 2 Bände. Gräff, Leipzig 1799
Reise vom Offenbach nach Weimar und Schönebeck im Jahr 1799. Gräff, Leipzig 1800 (auch als Schattenrisse abgeschiedener Stunden in Offenbach, Weimar und Schönebeck in Jahre 1799)
Fanny und Julia, oder die Freundinnen. Gräff, Leipzig 1801
Liebe-Hütten. 2 Bände. Gräff, Leipzig 1804
Herbsttage. Gräff, Leipzig 1805
Melusinens Sommerabende. Hrsg. von Christoph Martin Wieland. Societäts-Buch- und Kunsthandlung, Halle 1806
Œuvres de fiction en français
Mémoires de Mlle de Sternheim. 1771.
Miss Lony. 1792.
Eugénie ou la résignation, une anecdote (Schönes Bild der Resignation). 1797.
Écrits personnels en français
Journal d'un voyage à travers la France. 1785, (1e traduction du texte allemand à partir de l’édition originale de 1787 par Michel Lung, Thomas Dunskus, Anne Lung-Favre), Saint-Quentin-de-Baron, Éditions de l'Entre-deux-Mers, 2012.
Louis Desgraves, Voyageurs à Bordeaux du dix-septième siècle à 1914, Bordeaux, Mollat, 1991 (extraits de son journal sur Bordeaux)
Victor Michel (éd), Lettres de Sophie de La Roche à C.M. Wieland précédées d'une étude sur Sophie La Roche, Paris, Berger-Levrault, 1938.
Caroline Zum Kolk, « Paris et Versailles dans le récit de voyage de Sophie von La Roche : un regard féminin sur la cour et la société française à l'aube de la Révolution (1785) », dans Caroline Zum Kolk, Jean Boutier, Bernd Klesmann, et al., Voyageurs étrangers à la cour de France, 1589-1789, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2014, p. 259-274. Numérisé sur openedition.
Laurent Versini, « Des Liaisons dangereuses allemandes : Les Mémoires de Mademoiselle de Sternheim (1773) », Littératures, 1984, p. 117-122. Numérisé sur Persée.