La famille de Blois était alors puissante : un oncle, Étienne, avait été roi d'Angleterre de 1135 à 1154, un autre oncle, Henri, fut évêque de Winchester en 1129 puis légat du pape pour l'Angleterre en 1138, une sœur, Adèle, reine de France ; quant aux trois frères de Thibaut, ils furent respectivement comte de Champagne (Henri), évêque de Chartres, archevêque de Sens et de Reims, cardinale et légat du pape (Guillaume) et seigneur de Sancerre (Étienne).
Biographie
Son père, Thibaut IV, mourut le 10 ou le : les Obituaires de Sens Tome II, Eglise cathédrale de Chartres, Obituaire du XIIe siècle confirment que Thibaut V et sa mère, Mathilde, firent à cette occasion une donation pour le salut de son âme et que le comte fut enterré à Lagny.
Thibaut V, devenu comte de Blois et de Chartres, suivit la politique paternelle des dernières années et fut fidèle au roi de France Louis VII, qui le nomma sénéchal de France. Il succéda à Raoul de Vermandois et fut le dernier à porter ce titre, ce qui ne l'empêcha pas, en 1159, de sceller un accord avec le roi Henri II d'Angleterre pour attaquer la région de Beauvais contre Louis VII. L'année suivante, il était de nouveau du parti du roi de France, aux côtés duquel il resta lors de la coalition de 1173 qui vit Louis VII s'allier aux enfants d'Henri II, Henri, Richard et Geoffroy, qui, encouragés par leur mère, s'étaient rebellés contre leur père.
Entre-temps, le à Blois, il envoya au bûcher 31 hommes, femmes et enfants (ou 32[1]ou 40[2], selon les sources) appartenant à la communauté juive de la ville, condamnés à mort pour « meurtre rituel » (1re attestation d'une condamnation à mort pour accusation de meurtre rituel par des Juifs) et brûlés vifs[3],[4]. Il semble avoir utilisé le prétexte de meurtre rituel (un enfant chrétien avait disparu) afin de conforter sa situation politique, étant alors en perte de pouvoir face à son frère, et financière, en s'appropriant les biens des victimes[1].
Après la mort de Louis VII, alors que le nouveau souverain, Philippe-Auguste, maintenait une excellente relation avec les fils d'Henri II d'Angleterre, notamment Henri dit le Jeune et Geoffroy II de Bretagne, Thibaut se joignit un temps à son frère aîné, Henri, et à Philippe Ier de Flandre, qui s'opposaient au jeune roi à propos du comté d'Artois et d'autre terres de Flandre qui faisaient partie de la dot de l'épouse de Philippe-Auguste, Isabelle de Hainaut mais à la mort d'Henri, Thibaut se rapprocha de son beau-frère et neveu par alliance, dont il devint, à compter de 1180, un fidèle soutien, de même que son frère, le cardinal Guillaume.
Thibaut vécut principalement à Chartres, dont il fit rénover les murs.
Union et descendance
Il avait épousé en premières noces Sibylle de Château-Renault, qui lui laissa ce fief mais dont il n'eut pas d'enfants, puis, en 1164, la capétienneAlix (° 1150 † 1195), fille de Louis VII le Jeune, roi de France, et d'Aliénor d'Aquitaine. Cette dernière lui donnera sept enfants et assurera la régence du comté de Blois au départ de son mari à la croisade, puis, à la mort de celui-ci, au nom de leur fils mineur, Louis.