On considère des polynômes non nuls Pj(x1, … , xn) de degrés respectifs dj, à coefficients dans un corps fini F de caractéristiquep. Si
alors :
(théorème de Chevalley-Warning[4]) le nombre de racines communes des Pj dans Fnest divisible par p,
(théorème de Chevalley) en particulier si (0, … , 0) est une racine commune, il en existe au moins une autre.
L'hypothèse est optimale au sens où sur tout corps fini F et pour tout n, il existe des polynômes en n variables dont la somme des degrés vaut n et dont (0, … , 0) est la seule racine commune, par exemple les n polynômes x1, … , xn, ou encore le polynôme de degré n donné par la norme de x1a1 + + xnan, où les akforment une base de l'extension de degré n de F.
Le théorème de Chevalley se reformule en disant que le rang de Tsen(en) de tout corps fini est égal à 1.
(même pour i= 0, avec la convention 00 = 1 adaptée à ce contexte)
si bien que pour tout polynôme P(x1, … , xn) de degré < n(q – 1),
(en effet, par linéarité, il suffit de le vérifier sur la base des monômes).
Cela s'applique au polynôme
puisque son degré est
Or ce polynôme vaut 1 en chaque racine commune des Pj et 0 ailleurs. Le nombre de racines communes est donc nul modulop.
Conjecture d'Artin
Dans le théorème de Chevalley, le cas d'une famille de polynômes réduite à un polynôme homogène se traduit par : tout corps fini est quasi-algébriquement clos, fait qu'Artin avait conjecturé en 1935. La motivation de cette conjecture était la remarque que le groupe de Brauer d'un corps quasi-algébriquement clos est trivial, jointe au fait que celui d'un corps fini aussi, d'après le théorème de Wedderburn.
Théorème d'Ax-Katz
Le théorème d'Ax-Katz, démontré par James Ax dans le cas d'un seul polynôme[5] puis par Nicholas Katz dans le cas général[6], assure plus précisément que le nombre de racines communes des Pjest divisible par qb (q désignant encore le cardinal du corps F), où b est la partie entière par excès de
Ce résultat est optimal au sens où pour tous F, n et dj, il existe des Pj de degrés dj pour lesquels le nombre de racines communes est qb[6].
↑(de) Ewald Warning, « Bemerkung zur vorstehenden Arbeit von Herrn Chevalley », Abh. Math. Sem. Univ. Hamburg, vol. 11, , p. 76-83 (DOI10.1007/BF02940715), Zbl.61.1043.02