Un mois à la campagne (Месяц в деревне) est une pièce d'Ivan Tourgueniev écrite entre 1848 et 1850, sous le titre original L'étudiant en référence au personnage du jeune tuteur Belyaev. Elle fut écrite en France et publiée finalement sous le titre de Deux femmes en 1855. Il faudra attendre 1872 pour que la pièce soit créée à Moscou. Elle connait le succès en 1879 à Saint-Pétersbourg.
C'est la pièce la plus célèbre de Tourgueniev, qui « repose sur les méandres les plus subtils de l'expérience amoureuse », notait Stanislavski[1].
C'est une comédie de mœurs, avec des aspects sociaux, historiques et psychologiques; elle est moderne par l'usage de l'expression symbolique et du monologue intérieur des personnages.
Arkadi Sergueïevitch Islaïev, riche propriétaire, 36 ans
Natalia Petrovna, sa femme, 29 ans
Kolia, leur fils, 10 ans
Vera Alexandrovna (Verotchka), pupille de Natalia, 17 ans
Anna Semionovna Islaïeva, mère d'Arkadi, 58 ans
Lizaveta Bogdanovna, une amie, 37 ans
Adam Ivanovitch Schaaf, tuteur, 45 ans
Mikhaïl Alexandrovitch Rakitine, un ami de la famille, 30 ans
Alexeï Nikolaïevitch Belyaev, étudiant, tuteur de Kolia, 21 ans
Afanassi Ivanovitch Bolchintsov, un voisin, 48 ans
Ignati Ilitch Chpigelski, un docteur, 40 ans
Matveï, un serviteur, 40 ans
Katia, une servante, 20 ans
Intrigue
Femme ravissante, Natalia Petrovna aura bientôt trente ans et s'ennuie auprès de son mari qui ne lui accorde qu'une attention distraite. Elle aspire sans trop le savoir à vivre une passion amoureuse qui la dégagerait de la morosité de son quotidien.
Un jeune étudiant, Alexeï Nikolaïevitch Belyaev, engagé comme précepteur du fils de Natalia, s'installe dans la maison. Inconscient de son charme naturel, il fait battre le cœur de Vera, la jeune pupille de Natalia qui éprouve en la compagnie d'Alexis les émois d'un premier et pur amour. Sans en être jalouse, Natalia est troublée par cet amour sincère qu'elle voit se développer entre les deux jeunes gens. Mal connue de sa propre volonté, une force irrépressible la pousse à ravir le bel Alexeï à Vera. Avec une sincérité non feinte et un calme qui la convainc elle-même qu'elle agit pour le bien de tous, elle incite Vera à épouser un prétendant vieux, riche et malade qui assurerait à la toute jeune fille désargentée à la fois fortune et belle position dans le monde. Cette tentative vaine, elle ne s'aperçoit qu'après-coup en son for intérieur, et avec surprise, qu'elle n'avait pour but que d'écarter une rivale. Pour se décharger de ses remords, elle confesse sans calcul sa faute au bel Alexeï qui, au lieu d'en être choqué, est séduit par tant de sincérité. Dès lors, la situation s'envenime.
Vera, blessée par l'attitude d'Alexeï, annonce qu'elle épousera le vieux soupirant. Le mari de Natalia croit à tort que c'est Rakitine qui courtise sa femme. Enfin, Alexeï, bouleversé dans ses sentiments et dépassé par le désordre qu'il a causé, décide de remettre sa démission. Ainsi prend fin son mois à la campagne.
Édition française
Ivan Tourgueniev, Théâtre complet, tome 2, traduit par Georges Daniel, L'Arche, Paris, 1964.
2019 : Un mois à la campagne, mis en scène par Bernard Lefebvre, avec Hélène Robin, Bernard Lefebvre et Olivier Bruaux au Théâtre du Nord-Ouest[4] et au festival Théâtres de Bourbon 2020[5]