Vieux-Rouen-sur-Bresle est un bourg normand de la vallée de la Bresle situé dans la Seine-Maritime et limitrophe du département de la Somme, qui fait partie de l'ancien Talou, et est marqué par la présence de la verrerie créée en 1892.
Bouafles, ancienne commune absorbée en 1823, située au nord de l'actuel territoire communal (village beaucoup plus proche d'Hodeng-au-Bosc que de Vieux-Rouen-sur-Bresle), traversé par la route départementale D 49. On y trouve un tilleul remarquable, le lieu est classé site naturel en 1932.
En 2010, le climat de la commune est de type climat océanique dégradé des plaines du Centre et du Nord, selon une étude du CNRS s'appuyant sur une série de données couvrant la période 1971-2000[1]. En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est exposée à un climat océanique et est dans la région climatique Côtes de la Manche orientale, caractérisée par un faible ensoleillement (1 550 h/an) ; forte humidité de l’air (plus de 20 h/jour avec humidité relative > 80 % en hiver), vents forts fréquents[2]. Parallèlement le GIEC normand, un groupe régional d’experts sur le climat, différencie quant à lui, dans une étude de 2020, trois grands types de climats pour la région Normandie, nuancés à une échelle plus fine par les facteurs géographiques locaux. La commune est, selon ce zonage, exposée à un « climat contrasté des collines », correspondant au Pays de Bray, bien arrosé et frais[3].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 13,6 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 789 mm, avec 12,5 jours de précipitations en janvier et 8,5 jours en juillet[1]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune d'Oisemont à 14 km à vol d'oiseau[4], est de 11,1 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 801,4 mm[5],[6]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[7].
Urbanisme
Typologie
Au , Vieux-Rouen-sur-Bresle est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[8].
Elle est située hors unité urbaine[9] et hors attraction des villes[10],[11].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (55,2 % en 2018), une proportion identique à celle de 1990 (55,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (35,7 %), terres arables (31,4 %), prairies (21,8 %), zones urbanisées (4,9 %), eaux continentales[Note 1] (2,3 %), zones agricoles hétérogènes (2 %), zones humides intérieures (1,9 %)[12]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes latinisées Vetus Rodum en 1034 ; Veteri Rotomo au XIe siècle[13] ; Vetus Rothomagus vers 1135 ; Ecclesia de Veteri Rothomago vers 1240 ; Vetus Rothomagus en 1337 ; Paroisse de Viex Roan en 1369 et 1373 ; Vieu Rouen en 1397, 1399 et 1405[14] ; Vieux Rouen en 1412 ; Viel Rouen entre 1433 et 1460 ; Vieil Rouen en 1648, 1704, 1715 et 1738 et 1757 (Cassini), Vieux Rouen en 1788, Vieux-Rouen-sur-Bresle en 1953[15].
Comparable à un autre Vieux-Rouen à Saint-Pierre-du-Vauvray (Eure), les formes anciennes sont régulières et non contradictoires, il s'agit d'un « vieux Rouen »[16]. La prononciation vié Rouen autrefois rencontrée reflète l'évolution du mot vieux dans le dialecte local et qu'on retrouve dans les nombreux (la) Viéville de Normandie (cf. la Viéville à Saint-Martin-en-Campagne, près de Dieppe).
Ce village se trouve en effet sur la limite traditionnelle du diocèse de Rouen, encore valable aujourd'hui.
Vieux-Rouen-sur-Bresle a eu, sous le Bas-Empire romain, des villae qui ont perduré jusqu'au IVe siècle. Une légende locale racontait, au XIXe siècle, que l'église avait été édifiée sur les fondations d'une temple à Jupiter[17]. De nombreux vestiges gallo-romains trouvés au XIXe siècle confirment cette occupation dans l'antiquité[17].
Une très importante villa gallo-romaine, de 300 × 150 mètres, était située au lieu-dit de Moyenmont, comme révélé lors d'une prospection archéologique aérienne menée par Roger Agache en 1973[18],[19].
En 1892, une verrerie, qui, à l'origine, produisait des fioles pour les pharmacies ainsi que des flacons pour les parfumeurs, a été installée en plein centre du bourg. L'usine produisait initialement les articles de manière totalement manuelle, s'est équipée en 1919 pour faire des productions semi-automatiques. En 1921 l'usine créé et produit le flacon du célèbre parfum Chanel N°5. Dans les années 1990 est installée la première ligne de fabrication automatique pour répondre à la demande croissante du segment de flacons pour parfums et eaux de toilette[21]. L'usine est toujours en activité en 2020[22],[23] .
Elle faisait partie depuis 1793 du canton d'Aumale[24]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[31]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[32].
En 2021, la commune comptait 573 habitants[Note 4], en évolution de −2,88 % par rapport à 2015 (Seine-Maritime : −0,14 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
Les enfants de la commune sont scolarisés au sein d'un regroupement pédagogique intercommunal avec ceux d'Hodeng-au-Bosc[22]. Une école primaire se trouve à Vieux-Rouen en 2020. la commune dispose également d'une école maternelle, dont la survie est menacée en raison d'une baisse des effectifs[34],[35].
Pour lutter contre la baisse des effectifs et sauver les écoles, les municipalités de Vieux-Rouen et Hodeng-au-Bosc ont ouvert une garderie, ouverte aux parents domiciliés dans les autres communes[36], et celle de Vieux-Rouen a instauré le repas à la cantine à 1€ par repas[29].
Équipements locaux
Bureau de poste ;
boulangerie-pâtisserie ;
salle des fêtes ;
caserne des pompiers ;
bar-tabac ;
aire de jeux.
Economie
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En 2020, la verrerie Zignago Vetro Brosse emploie environ 350 à 400 salariés et produit des flacons de luxe pour la parfumerie, les cosmétiques et spiritueux haut de gamme. Elle est rattachée à la Glass Valley, localisée le long de la vallée de la Bresle qui produit près de 80 % de la production mondiale du flaconnage de luxe[37],[23] . .
Culture locale et patrimoine
Lieux et monuments
Église Notre-Dame, des XIIe, XIIIe, XVIe et XVIIe siècles.
L'église Notre-Dame
Église Saint-Jean-Baptiste, à Bouafles.
Chapelle Notre-Dame-des-Champs, construite en 1858 par les notables de la commune et les habitants pour rendre hommage à la Vierge Marie le de chaque année. Selon la légende, elle aurait préservé les habitants lors de la Seconde Guerre mondiale, pendant laquelle le bourg n'a pas été bombardé bien que les Allemands aient installé de nombreuses rampes de lancement de V1 à proximité[38],[39].
Château de Mateputenam, au sud du village, à la lisière du bois de Runneval. Donjon polygonal, en silex, construit par Henri Ier Beauclerc au début du XIIe siècle[40].
Verrerie de M.-A. Scobart et Cie. Vieux-Rouen-sur-Bresle[41].
Marius Charles Ernest Berthe (1881-1958), lieutenant d'infanterie, officier de la Légion d'honneur, né à Vieux-Rouen-sur-Bresle[45].
Charles Hippolyte Paradis (1891-1970), vice-président de l'association « Le jardin du cheminot », chevalier de la Légion d'honneur, né à Vieux-Rouen-sur-Bresle[46].
Le linguiste Georges Mounin (1910-1993) est né à Vieux-Rouen-sur-Bresle[47].
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑ a et bAbbé Cochet, Répertoire archéologique du département de la Seine-Inférieure : rédigé sous les auspices de l'Académique des sciences, belles-lettres et art de Rouen, Paris, Imprimerie nationale, coll. « Répertoire archéologique de la France », , 652 p. (lire en ligne), p. 173-174, lire en ligne sur Gallica.
↑Laurence Ciezar-Epailly, Guy San Juan, Nathalie Bolo, Christophe Chappet, « Vieux-Rouen-sur-Bresle, une villa de prestige », Archéologie normande, no 2, , p. 10 (ISSN1770-8613, lire en ligne [PDF], consulté le ).
↑« Histoire », Société, Verrerie Brosse (consulté le ).
↑ ab et cEmmanuelle Partouche, « Vivre à la campagne : regards d'habitants de Vieux-Rouen-sur-Bresle (76) : Ils ont choisi de vivre ou de travailler dans cette commune de 450 habitants, située au nord-est du département de la Seine-Maritime. Face à notre caméra, ils nous livrent leur vision du quotidien en zone rurale », France 3 Normandie, (lire en ligne, consulté le ).
↑ a et b« À la découverte de Vieux-Rouen-sur-Bresle : Fait marquant : les 100 ans de la verrerie », Le Réveil, édition Bresle Oise Somme, no 3667, , p. 14.
↑« À la découverte de Vieux-Rouen-sur-Bresle : Le personnage », Le Réveil, édition Bresle Oise Somme, no 3667, , p. 14« Il a effectué quasiment quatre mandats et est à l’origine, entre autres de l’adduction et la création,du syndicat d’eau avec Hodeng-au-Bosc et Saint-Léger-sur-Bresle ».
↑Source : « Élection du maire et des adjoints : M. Andrieu succède à Mme Lenois », Le Réveil, .
↑ a et bVincent Beny, « Municipales 2020 : Bruno Borgoo sera candidat à sa succession à Vieux-Rouen-sur-Bresle : Bruno Borgoo a annoncé qu’il est candidat à sa succession en mars 2020. Il revient sur son premier mandat en tant que maire et évoque les raisons qui l’ont poussé à poursuivre », Le Réveil, (lire en ligne, consulté le )« e qui a marqué notre mandat, c’est le repas de cantine à 1 € que nous avons instauré pour tenter de sauver une classe ».
↑Vincent Beny, « Bruno Borgoo réélu à Vieux-Rouen-sur-Bresle : Sans surprise, Bruno Borgoo reste maire de Vieux-Rouen-sur-Bresle. La sécurité incendie sera l'une des priorités de la nouvelle équipe municipale », Le Réveil, (lire en ligne, consulté le ).
↑Vincent Beny, « Fermeture de classe : Retournement de situation à Vieux-Rouen-sur-Bresle et Hodeng-au-Bosc : Retournement de situation à Vieux-Rouen-sur-Bresle : l'Inspection Académique fait marche arrière et annonce qu'elle ne fermera pas de classe à la rentrée 2018 », Le Réveil, (lire en ligne, consulté le ).
↑Vincent Beny, « Troisième journée école morte à Vieux-Rouen-sur-Bresle le vendredi 26 avril 2019 », Le Réveil, (lire en ligne, consulté le ).
↑Vincent Beny, « A la prochaine rentrée, Vieux-Rouen et Hodeng-au-Bosc vont ouvrir une garderie : Les maires de Vieux-Rouen et Hodeng-au-Bosc ont décidé d’unir leur force pour ouvrir une garderie à la rentrée. Objectif : sauver l’école », Le Réveil, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Verriers de la Vallée de la Bresle - un Lock-out - le 7/9/1908 », Le Figaro, , p. 3 (lire en ligne).
↑Jean Barros, Le canton de Barneville-Carteret (Côte des Isles) : Le patrimoine, t. 1, Valognes, Éditions de la Côte des Isles, , 391 p. (ISBN2-9505339-1-4), p. 62.