Il fut livré en différentes versions, dont certaines armées (mitrailleuses et bombes) pour les missions d'appui ; une version a été spécialement développée pour assurer des liaisons (sans armement, avec un réservoir de grande capacité).
Le Lysander acquit ainsi une grande renommée grâce à son utilisation pour le transport et la récupération d'espions et d'agents secrets, en particulier des membres du Special Operations Executive ou de la Résistance française et d'autres mouvements de résistance en Europe de l'Ouest. Un pilote de Lysander ayant effectué 280 missions de ce type en témoigne dans un ouvrage traduit en français : « Nous atterrissions de nuit »[1], de Hugh Verity.
Carrière opérationnelle
Le Lysander était l'un des premiers ADAC, issu d'un programme du ministère de l'air en 1934 demandant un avion pouvant opérer à partir de pistes très courtes. Ses ailes étaient droites, mais leur emplanture rétrécie donnait l'impression d'une configuration en aile en mouette.
Ses missions consistaient à rejoindre nuitamment des terrains de fortune recensés et évalués avec soin par la Résistance selon une méthode précise (coordonnées, altitude, cap de l'axe de roulement, longueur, nature du sol, pente éventuelle, obstacles environnants, etc.), tous les renseignements utiles ayant été transmis à Londres. La navigation se faisait essentiellement par observation du sol, ce qui rendait les vols tributaires des phases de la Lune et des conditions atmosphériques.
Une fois arrivé à proximité de son but, le pilote situait le terrain grâce à des feux allumés au sol par des résistants que le bruit du moteur avertissait de son approche. L'activité des Lysander était si bien organisée, et soumise à des règles de sécurité si rigoureuses, que très peu d'accidents se produisirent. Par ailleurs, la taille relativement petite de l'appareil et son camouflage généralement noir mat en faisaient une cible difficile à repérer et à atteindre.
Au cours de la Seconde Guerre mondiale, les Lysander ont déposé 101 personnes et en ont récupéré 128, pour l'essentiel des espions, résistants ou pilotes d'avions alliés abattus.
Dans la culture
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Le Lysander est particulièrement mis en valeur dans l'album de bande dessinée Mission vers la vallée perdue des aventures du pilote Buck Danny réalisé par Jean Michel Charlier et Victor Hubinon pour le journal Spirou paru en album chez Dupuis en 1960.
Enzo Angelucci et Paolo Matricardi, Les avions, t. 3 : La Seconde Guerre mondiale - France, Allemagne, Angleterre, etc., Elsevier Sequoia, coll. « Multiguide aviation », (ISBN2-8003-0387-5), p. 34-35.
(fr + en) Jean-Michel Legrand, Lysander, "l’avion qui venait de Londres", de la tourmente au clair de lune… from hell into moonlight…, English translation by Mark Willan, preface by Group Captain Hugh Verity (Squadron Leader No 161SD San, RAF), éditions Vario, 2000 ; (ISBN2-913663-02-8).
(en) Richard A. Franks, The Westland Lysander. A Technical Guide, Airframe Detail no 9, Valiant Wings Publishing, 2020, (ISBN978-1-912932-03-0).