Dans les années 1960, le Journal de Tintin[4], sous l'égide d'Hergé met à l'épreuve les jeunes dessinateurs en leur demandant d'illustrer de courts récits complets, le plus souvent à caractère historique[2]. Yves Duval, avec son impressionnante documentation, assure l'écriture des scénarios.
C'est ainsi que William Vance illustre pour cet hebdomadaire cinquante-six récits publiés de 1962 à 1967 dans la version belge du Journal de Tintin. La plupart est également publiée dans l'édition française.
Pour Record, il dessine cinq récits de quatre planches du même genre, scénarisés par Yves Duval, P.-X. Doé ou Jean-Paul de 1964 à 1967[2],[5].
De Howard Flynn à Bob Morane
En 1963, il voyage à Portsmouth et visite le HMS Victory, il en est subjugué[6].
Sa première série, sur un scénario d'Yves Duval, raconte les aventures d'Howard Flynn, jeune officier de la marine royale britannique. William Vance apporte tout son talent d'illustrateur méticuleux : très réaliste et détaillé au départ, le trait se simplifie ensuite, les personnages sont plus esquissés.
William Vance illustre ensuite le westernRingo, de 1965 à 1968.
À partir de 1967, il prend la suite de Gérald Forton pour le dessin de Bob Morane, sur un scénario de H. Vernes, et dessine dix-huit albums de la série.
De Bruno Brazil à Bruce J. Hawker
William Vance est parallèlement l'illustrateur de Bruno Brazil, avec un scénario de Louis Albert (pseudonyme de Greg). Bruno Brazil est un officier de renseignement et de contre-espionnage américain, puis responsable du Commando Caïman, sorte d'équipe de « barbouzes » à l'américaine, intervenant pour des missions spéciales sur tous les coins du globe.
Il dessine ensuite les aventures de Rodric (1972), puis de Ramiro (1974). Il publie ensuite l'album C'étaient des hommes chez Michel Deligne en 1976.
C'est en 1976 qu'il commence la série Bruce J. Hawker, où Vance retrouve le cadre de la Marine.
William Vance crée en 1984 le personnage de XIII, sur un scénario de Jean Van Hamme. XIII est vite devenu un succès majeur de la bande dessinée contemporaine.
À partir des années 2000, William Vance réside en Espagne, avec son épouse, Petra, « dans une villa dominant l'Atlantique mais ressemblant au foyer d'un couple de retraités aisés »[7].
En , il annonce au Figaro son retrait de la série XIII en donnant la raison qui l’oblige à le faire : la maladie de Parkinson[8].
D'après Frédéric Potet, journaliste au Monde[11], le style graphique réaliste de William Vance se caractérise par « la rigueur et la fougue, la précision et la nervosité ». Son succès tient au « dynamisme de son trait et [à] l’audace de ses cadrages ».
Pour Danny De Laet, historien[12] : « [...] il est un pur produit de la bande dessinée belge des années 1960, inspiré tant par ses antécédents européens qu'américains et, dans son cas, on ne sait plus très bien ce que l'on doit admirer en premier lieu : l'emploi de la couleur, ou l'emploi du noir et blanc, son pouvoir suggestif, sa technique ou l'audace graphique ? ».
Tout Vance, Le Lombard, 13 vol., 2003-2011. Reprend plusieurs séries, ainsi que 5 volumes d'inédits.
Collectifs
En 2005, il répond à l'appel de l'armée belge et participe au collectif BDéfense ! vendu au profit d'œuvres caritatives[13].
Cliquez sur afficher pour voir les collectifs
Les Grandes Victoires de l'énergie[14], Publiart, Bruxelles, Scénario : Yves Duval, Step et Jean-Claude Pasquiez - Dessin : collectif dont Vance - Couleurs : quadrichromie,
Contient : John Glenn, récit en 4 planches sur un scénario de Step
L'Aventure du journal Tintin - 40 ans de bande dessinée[15], Le Lombard, Bruxelles, novembre 1986 Scénario et couleurs : collectif - Dessin : collectif dont Vance - (ISBN2-8036-0574-0)
Participation : Bruno Brazil, Bruce J. Hawker.
Collectif dont William Vance[16], Pétition : À la recherche d'Oesterheld et de tant d'autres !, Amnesty International - Belgique francophone ASBL Groupe 64, , 47 p. (présentation en ligne),
À l'instigation de l'inspecteur de police et scénariste de bande dessinée Francis Dorao, il a aussi créé dans les années 1980, une cible de tir réaliste pour l'entraînement de la police aux côtés des dessinateurs Hermann, Malik, Arthur Piroton, Raymond Reding ou Yves Swolfs et de la société PLJ Targets[17]. En 2023, lors du festival de la bande dessinée de Knokke-Heist, les cibles seront publiées en un tirage trilingue français, néerlandais et anglais[18].
Le , La Poste belge émet cette fois un timbre Zénobe Gramme à l'occasion des cent ans des chantiers navals de Boelwerf (Temse), à l’occasion du salon Temsifil[25] dessiné par William Vance.
Postérité
Le , William Vance, en compagnie de Jean Van Hamme et le bourgmestre Freddy Thielemans, inaugurent la fresqueXIII peinte à l'initiative de la ville de Bruxelles[26] sur le mur latéral de la maison située au no 33 rue Philippe de Champagne, couvrant une superficie de 43 m2[27]. Elle est la 43e fresque du parcours BD de Bruxelles[28].
↑ abc et dGilles Ratier, « « Ringo » : un western mythique de William Vance proposé en une seule intégrale ! », BDzoom, (lire en ligne, consulté le ).
↑Frédéric Filloux, « William Vance, seul sur les planches : William Vance, 62 ans, dessinateur prolifique de «XIII», «Ringo» et «Bruno Brazil», vit à l'écart du monde, en artisan. », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
↑Frédéric Potet, « Mort de William Vance, coauteur de « XIII », grand fauve de la BD franco-belge », Le Monde, (lire en ligne).
↑Danny De Laet et Yves Varende, Au-delà du septième art : histoire de la bande dessinée belge, Bruxelles, Ministère des affaires étrangères, du commerce extérieur et de la coopération au développement, coll. « Chroniques belges » (no 322), , 302 p., ill. (OCLC301693218, lire en ligne).
↑ a et bErik Kempinaire, « 33 dessinateurs de BD recrutés par l’armée belge ! », ActuaBD, (lire en ligne, consulté le ).
« Reward : William Vance », Tintin, Le Lombard, no 7, .
François Le Bescond, « Les têtes de série : 1995 : l'année W. Vance », La Lettre - L'officiel de la bande dessinée, Dargaud, no 22, mars - avril 1995, p. 12-13
William Vance (interviewé par François Le Bescond), « Les invités : William Vance : "Je vis avec mon siècle." », La Lettre - L'officiel de la bande dessinée, Dargaud, no 37, septembre - octobre 1997, p. 14-17.
William Vance (int. par Jean-Marc Vidal), « XIII à la Vance : sûre recette ! », BoDoï, no 17, , p. 42-47.
Alain De Kuyssche, « Les invités : Ça, c'est tout Vance... », La Lettre - L'officiel de la bande dessinée, Dargaud, no 62, novembre - décembre 2001, p. 25.
William Vance (int. par Jean-Pierre Fuéri), « Vance Hawker ouvert », BoDoï, no 51, , p. 38-42.
William Vance (interviewé par Frédéric Bosser, Corinne Kuperberg, Violaine Joffart), « Dossier : La piste aux étoiles - Vance le Wisigoth - Entretien », BullDozer, no 4, (ISSN1775-0652).
William Vance (interviewé par Frédéric Bosser), « Enquête : Peut-on vendre à 500.000 ex et être Grand prix d'Angoulême ? - Entretien avec William Vance », BullDozer, no 5, (ISSN1775-0652).
Didier Pasamonik, « L'art de Vance », idem, no 3, , p. 38-41.
William Vance (interviewé par Jean-Piere Fuéri), « Entretien : Je suis un petit auteur - Entretien avec William Vance », Casemate, no 115, (ISSN1964-504X).