Japon : mouvement loyaliste à la Cour de Kyoto conduit par Yamagata Daini et Fuji Umon prônant le rétablissement des pleins pouvoirs pour l’empereur. Le bakufu intervient et réprime tout projet formé en ce sens[3].
Quatre tentatives d’invasions de la Birmanie par la Chine sont mises en échec entre 1766 et 1769[4].
Fondation de la Sandy Creek Association dans le comté d'Orange. Elle marque le début du Regulator Movement en Caroline du Nord entre 1766 et 1771 : les fermiers blancs s’organisent afin de s’opposer aux riches administrateurs de la colonie. Ils entravent la collecte des impôts et la saisie de ceux qui ne s’en sont pas acquittés. Des procès sont interrompus lors d’émeutes[10].
12 mars : l’impératrice Marie-Thérèse ordonne la confection d’un cadastre, dit « cadastre thérésien » qui doit mettre fin aux inégalités dans la perception de l’impôt foncier[16].
23 mars, Espagne : début du Motín de Esquilache, émeute populaire et xénophobe qui conduit au renvoi du ministre sicilien (il avait voulu, pour assurer la sécurité à Madrid, interdire le port du chapeau à large bord et de la grande cape)[17].
9 avril, Russie : Béardé de l’Abbaye, docteur en droit d’Aix-la-Chapelle, remporte le prix sur la question proposée par la Société libre d’économie politique de Saint-Pétersbourg sur la suppression du servage et ses conséquences. Le concours, organisé à l’instigation secrète de Catherine II de Russie reçoit 162 mémoires[18].
11 avril[19] : le comte d’Aranda (1718-1798), chef du « parti aragonais », remplace Esquilache comme président du conseil de Castille (fin en 1773) et anime une politique de réforme du royaume.
Des tendances politiques se dessinent : les « orangistes », amis du prince, réunissent, sous un programme d’unification monarchique centralisée, une partie de la noblesse terrienne et les classes populaires urbaines, des marins et des gens de métier, unis dans un calvinisme rigoureux. Le parti dit « des Régents » (Herren) regroupe les partisans des États généraux, des États provinciaux, des corps urbains, c’est-à-dire de la constitution de la république des Provinces-Unies. Socialement issus des milieux d’affaires, du commerce, de la manufacture et des hommes à talents, ce sont des calvinistes modérés et tolérants. Politiquement, ils contrôlent le pouvoir grâce au système électoral et soutiennent le Grand-pensionnaire élu tous les cinq ans.
1er juin : décret de création de la Casa de Correcciôn de San Fernando près de Madrid, à la suite des émeutes. L’hôpital offre du travail aux mendiants et aux prostituées chassés de la ville[22].
20 juin : traité d’amitié et de commerce de Saint-Pétersbourg entre la Russie et la Grande-Bretagne[15].
Octobre - novembre : médiation du ministre français Choiseul dans un conflit hispano-britannique relatif à d’énormes dettes de Madrid envers Londres (solde de la rançon de Manille). Plus tard, il apaise la colère de l’Espagne vis-à-vis des Britanniques qui occupent l’archipel des Malouines[25].
25 novembre : à la diète de Pologne, ouverte le 6 octobre, le chancelier Andrzej Zamoyski propose la limitation du liberum veto[26]. En réaction, les magnats conservateurs forment la confédération de Radom () qui sollicite l’aide de la Russie et de la Prusse et exige le rétablissement de la constitution traditionnelle. Le roi résiste et l’armée russe encercle la Diète suivante. Sans armée, Stanislas Poniatowski cède et renvoie la « confédération » qui l’appuyait. L’envoyé de la tsarine, le prince Repnine soulève alors le problème des « dissidents », les protestants et les orthodoxes qui ont été privés de leurs droits au XVIIe siècle et en exige la restitution. La Diète refuse. Les Russes interviennent malgré tout et font pression pour obtenir la convocation d’une nouvelle Diète (-). Deux évêques et l’hetman sont déportés et l’assemblée se réunit pas pendant quatre ans. Une « délégation » de la Diète qui siège dans l’intervalle des sessions capitule et accepte le respect des lois fondamentales : liberum veto, liberté des élections, droit exclusif de la noblesse d’exercer des charges d’État et de posséder des domaines fonciers, droit de refuser obéissance au roi qui violerait la Constitution, confirmation du pouvoir seigneurial sur les paysans. Moyennant quoi les restrictions aux droits sont abolies pour les dissidents[27].
14 décembre : manifeste impérial appelant à l’élection d’une assemblée pour réformer la législation en Russie[30].
25 décembre : le Codex Theresianus, projet de code civil en Autriche, est présenté à l’Impératrice Marie-Thérèse. Il est rejeté par le Conseil d’État et n’est pas promulgué[31].
Le conseil d’État de Vienne tente d’appliquer à la Hongrie une politique économique analogue à celle que la Grande-Bretagne imposait à ses colonies nord-américaines. La crise est évité grâce à la sagesse de Marie-Thérèse[32].
Révolte des Cosaques du Iaïk, dans l’Oural, causée par les abus commis par les employés de la chancellerie d’Orenbourg, cruellement réprimée (1766-1767)[34].
↑Edmund Sears Morgan, Prologue To Revolution : Sources And Documents On The Stamp Act Crisis, 1764-1766, UNC Press Books, , 180 p. (ISBN978-0-8078-5621-5, présentation en ligne)
↑William Duckett, Dictionnaire de la conversation et de la lecture, vol. 5, Firmin Didot, (présentation en ligne)
↑ a et bChristophe Koch, Histoire abrégée des traités de paix, entre les puissances de l'Europe, depuis la paix de Westphalie, vol. 15, Chez Gide fils, (présentation en ligne)
↑.-M. Renard, J. Bernard, Ph. Bastin, M. Fanon, F. Mirguet, A. Pickart, Terre de Durbuy n° 1 : Trimestriel, mars 1982, vol. 1, Asbl Terre de Durbuy, (présentation en ligne)
↑Didier Ozanam, Les diplomates espagnols du XVIIIe siècle : introduction et répertoire biographique 1700-1808, Casa de Velázquez, , 578 p. (ISBN978-84-86839-86-4, présentation en ligne)
↑Maximilian Samson Friedrich Schöll, Cours d'histoire des états européens depuis le bouleversement de l'Empire romain d'Occident jusqu'en 1789, Gide, fils, (présentation en ligne)
↑John Byron, John Hawkesworth, Philip Carteret, James Cook, Samuel Wallis, Relation des voyages entrepris par ordre de Sa Majesté britannique pour faire des découvertes dans l'hémisphère méridional, vol. 1, Lausanne et Neuchâtel, Société typographique, (présentation en ligne)
↑Yves Cartuyvels, D'où vient le code pénal ? : une approche généalogique des premiers codes pénaux absolutistes au XVIIIe siècle, De Boeck Supérieur, , 404 p. (ISBN978-2-7603-0432-1, présentation en ligne)
↑Centre national de la recherche scientifique, Nouvelle revue historique de droit français et étranger, vol. 36, L. Larose, (présentation en ligne)