Entre 18 000 et 12 000 ansAP : aridité en Afrique et en Australie[2].
Entre 17 000 et 15 000AP : gravures de Qurta, gravures d'animaux retrouvées près d'Edfou dans la vallée du Nil, datées de plus de 15 000 ans (âge estimé entre 17 000 et 20 000 avant le présent) ; elles prouvent l'existence d'un art paléolithique africain similaire à l'art paléolithique européen[3].
Avant 15 000AP : dans le bassin du Darling en Australie, des hommes récoltent le millet sauvage dont ils broient les graines avec des meules de pierre. La farine obtenue est cuite pour donner une sorte de pain[5].
14 500 à 11 700AP : refroidissement brusque du climat au Dryas récent liée à la modification des courants de l'Atlantique Nord par l'eau douce venue de la fonte de l'inlandsis laurentidien couvrant l'Amérique du Nord[6].
Entre 17 000 et 15 000 ansAP : occupation humaine en Amérique du Nord à Meadowcroft (Pennsylvanie)[8]. Les sites de Cactus Hill, Meadowcroft et Miles Point dans le Maryland livrent de petites pointes bifaciales triangulaires sans cannelures, datés entre 19 000 et 12 000 ans, qui seraient plus anciennes que celles de la culture Clovis[9].
17 000 ± 400 ansAP : phase finale du site de Pedra Furada (niveau C, phase « Pedra Furada IV ») ; du foyer ayant fourni cette dernière date provient une pierre portant semble-t-il des vestiges de colorant rouge[10].
Entre 16 000 et 12 600 ansAP : le grand nombre de sites côtiers de l'Alaska au Chili et la glottochronologie plaident pour un peuplement de l'Amérique par cabotage à partir de la Béringie par des peuples maîtrisant la navigation, maîtrise attestée par le site de l'Île Cedros, à 100 km au large de la Baja California, daté de 12 600 ans AP[9].
15 700AP : objets de pierre des grottes de Bluefish près de Old Crow dans le Yukon : assemblages de « micro-lames » insérées dans des sillons creusés dans des pointes d'os pour faire des têtes d'épieux. D'autres sites de la région ont également été datés entre 13 700 et 13 100 ans[11]. Cette technique est originaire de Sibérie et vieille de 30 000 ans, ce qui confirme les migrations par le détroit de Béring.
15 000 à 14 500AP : occupation probable du site de Wilson Butte Cave(en), près de Twin Falls, en Idaho ; des os associés à un outillage lithique sont datés de 12 500 à 13 000 av. J.-C.[12].
15 000-8 000AP : occupation humaine du site de Huaca Prieta au Pérou[13].
14 500AP : village du paléolithique récent à Monte Verde II, dans le Chili méridional, bien conservé dans les tourbières, daté de 14 500 avant le présent[14] ; restes de poutres en bois, d'objets, de nourriture et de médicaments. Il suggère une bonne connaissance de la région par ses habitants. Huttes rectangulaires, larges de 3 à 4,5 mètres et tendues de peaux de mastodontes sur une structure en bois, braseros d'argile (chauffage), restes de 27 plantes médicinales, travail du bois, bâtons et mortiers de bois, pommes de terre, chasse du mastodonte et de gibiers plus petits avec des lances de bois de 2,3 mètres, grattoirs de pierre montés sur manche (travail des peaux et du bois), hachereaux, bifaces.
14 200AP : présence humaine attestée à Pikimachay au Pérou, phase Ayacucho ; des restes osseux de faune pléistocène éteinte (cheval, camélidé, édenté géant) datés de 14 200 ± 180 ans avant le présent sont associés à des outils en os, des pointes de projectiles, des grattoirs, un poinçon et des percuteurs, ainsi que des pièces lithiques d'assez grande taille (choppers et racloirs)[15],[16].
18 000-17 000 ansAP : figurine anthropomorphe d'argile de Maininskaya en Sibérie, un des premiers objets de terre cuite[8].
Entre 18 000 et 14 000AP : période 0 au Proche-Orient : Kébarien dans le Levant (site de Ein Gev 1) entre 16 000 et 12 000 av. J.-C. Les sites retrouvés sur la côte, mais aussi à l'intérieur (vallée du Jourdain) et jusque dans les oasis de régions actuellement inhospitalières comme le Néguev et le désert de Syrie (Palmyre, El Kowm), sont toujours de petite taille et devaient servir de station pour des chasseurs-cueilleurs sans doute itinérants. Zarzien dans le Zagros (grottes de Zarzi, de Shanidar et de Palegawra)[19]. Méthodes de taille de pierre du Paléolithique supérieur final. La croissance générale de la population en Asie du Sud-Ouest pendant l'Épipaléolithique (vers 17 000-15 000 AP) favorise la tendance à la sédentarisation des collecteurs saisonniers de céréales sauvages[20]
16 000-14 000AP : entre 14 000 et 12 000 av. J.-C., le radoucissement climatique déclenche, au Proche-Orient, dans la zone du croissant fertile, l'extension des céréales sauvages et le développement de la steppe à chêne et pistachiers[22]. Au Sinaï et à Kharaneh, en Jordanie, les sites du Kébarien géométrique (15 000-12 500 av. J.-C.) livrent des mortiers pour broyer les céréales et les premières maisons, très isolées. Les habitations sont rondes et semi enterrées[23].
14 500-11 500AP : Homme de Maludong ou « Homme du Cerf rouge », caractérisé par plusieurs fossiles du genre Homo découverts dans le Guangxi en Chine dans la grotte de Maludong en 1989 et la grotte de Longlin en 1979. Ils appartiendraient à une espèce distincte d'Homo sapiens, présentant un mélange de caractères archaïques et modernes, apparemment disparue sans avoir contribué au patrimoine génétique des humains modernes. Il pourrait s'agir d'hybrides d'hommes modernes avec des Dénisoviens, où d'une population ancienne d'Homo erectus qui aurait survécu[24].
De 15 350 à 14 050AP : tessons de céramique, utilisée pour servir de récipient par les peuples Jomons, retrouvée sur le site de la grotte de Fukui, près de Nagasaki au Japon. Ils sont datés de 15 350 à 14 050 avant le présent et associés à des microlithes[21].
Entre 17 000 et 12 000AP : développement des cultures magdaléniennes (industrie osseuse et qualité des œuvres d'art mobilier ou pariétal)[26]. L'industrie lithique se miniaturise (microlithes). Innovation dans l'utilisation des matières osseuses : baguettes demi-rondes, destinées à être associées par deux, pointes de sagaies, foënes et hameçons (pêche), harpons à une ou deux rangées de barbelures, propulseurs, bâtons percés transformés en objets d'art mobilier par la sculpture et la gravure. Des os plats sont découpés en forme de têtes d'animaux et perforés sans doute pour être utilisés comme éléments de parure.
Vers 16 000AP : sépulture de Saint-Germain-de-la-Rivière, sur la rive droite de la Dordogne. Une jeune femme est inhumée avec une parure de coquillages percés et soixante-dix canines de cerfs percées[27].
15 245-14 300AP : le site de Mezhyrich en Ukraine, daté entre 15 245 ± 1080 et 14 300 ± 300 ans avant le présent, contient quatre huttes en os de mammouth avec des foyers, des ateliers de taille et entourées de fosses remplies d'os. Un des cabanes, composée de 385 os de mammouth assemblés comme un igloo de 6 mètres de diamètre et 2,8 mètres de hauteur[30]. Sur le site de Mézine (Mezyn) en Ukraine, daté de 15 100 ± 200 ans avant le présent on a découvert cinq cabanes en ossements de mammouths[31]. Le village, qui comprend une cinquantaine de personnes, livre 113 238 objets lithiques (grattoirs, burins, pointes de silex), un riche matériel osseux (coins en os, pointes, aiguilles à chas, hameçons, sagaie portant de profondes rainures longitudinales afin de les garnir de microlithes) et deux bracelets en ivoire de mammouth, ornés de décors géométriques[32].
15 000-13 500AP : magdalénien moyen. Plein épanouissement de la culture magdalénienne. Essor des industries en matières dures animales (pointes de sagaies, harpons, foënes…) du magdalénien supérieur (jusqu'au Xe millénaire av. J.-C.).
le site magdalénien de Laugerie-Basse, en Dordogne, livre un disque perforé de 3,1 cm de diamètre découpé dans une omoplate représentant un isard gravé sur les deux faces dont le mouvement est décomposé. Le pivotement rapide à 180° de l'objet, grâce à une corde torsadée, provoque un effet d'optique tenant compte de la persistance rétinienne, comparable à celui d'un thaumatrope. D'autres rondelles magdaléniennes, entières ou fragmentées, ayant les mêmes caractéristiques ont pu faire l'objet du même type d'expérimentation[36].
14 700AP : pratique du cannibalisme attestée par des marques de dents humaines sur plusieurs ossements d'Homo sapiens, dans la grotte de Gough, dans le Somerset (Angleterre) ; des calottes crâniennes ont été façonnées pour être utilisées comme des coupes à boire[39].
Notes et références
↑[Lagabrielle, Maury & Renard 2017] Yves Lagabrielle, René Maury et Maurice Renard, Mémo visuel de géologie - 2e éd. : L'essentiel en fiches et en couleurs, Dunod, , 264 p. (ISBN978-2-10-077272-8, présentation en ligne).
↑[Ki-Zerbo 1980] Joseph Ki-Zerbo, Histoire générale de l'Afrique. Méthodologie et préhistoire africaine, vol. 1, UNESCO, , 893 p. (ISBN978-92-3-201707-9, présentation en ligne).
↑[Farrer 2005] (en) Keith Farrer, To Feed A Nation : A History of Australian Food Science and Technology, Csiro Publishing, , 244 p. (ISBN978-0-643-09972-2, présentation en ligne).
↑[Walker & Driskell 2007] (en) Renee Beauchamp Walker et Boyce N. Driskell, Foragers of the Terminal Pleistocene in North America, University of Nebraska Press, , 345 p. (ISBN978-0-8032-0764-6, présentation en ligne).
↑ a et b[Auger 2018] Réginald Auger, « Le peuplement des Amériques », dans Jean-Paul Demoule, Dominique Garcia & Alain Schnapp, Une histoire des civilisations : comment l'archéologie bouleverse nos connaissances, Paris / 85-Luçon, Éditions La Découverte, , 601 p., sur researchgate.net (ISBN978-2-7071-8878-6, lire en ligne), p. 131-137, p. 133.
↑[Anderson, Goudie & Parker 2007] (en) David E. Anderson, Andrew S. Goudie et Adrian G. Parker, Global Environments Through the Quaternary : Exploring Environmental Change, Oxford, OUP Oxford, , 359 p. (ISBN978-0-19-874226-5, présentation en ligne).
↑[Dillehay et al. 2017] (en) Tom D. Dillehay, Steve Goodbred, Mario Pino, Víctor F. Vásquez Sánchez, Teresa Rosales Tham, James Adovasio, Michael B. Collins, Patricia J. Netherly, Christine A. Hastorf, Katherine L. Chiou, Dolores Piperno, Isabel Rey et Nancy Velchoff, « Simple technologies and diverse food strategies of the Late Pleistocene and Early Holocene at Huaca Prieta, Coastal Peru », Science Advances, vol. 3, no 5, (lire en ligne [sur advances.sciencemag.org]).
↑[Nelken-Terner & MacNeish 1977] Antoinette Nelken-Terner et Richard S. MacNeish, « Séquences et conséquences ou des modalités américaines de l'adaptation de l'homme au Pléistocène », Bulletin de la Société préhistorique française, t. 74, no 1 « Études & travaux », (lire en ligne [sur persee]).
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↑[Nougier 1970] Louis-René Nougier, L'économie préhistorique, Presses universitaires de France, (présentation en ligne).
↑[Azéma & Rivière 2011] Marc Azéma et Florent Rivière, « L'animation dans l'art paléolithique : observations récentes. L'art pléistocène dans le monde, Actes du Congrès IFRAO, Tarascon-sur-Ariège, septembre 2010, Symposium « Art pléistocène en Europe » », Bulletin de la Société Préhistorique Ariège-Pyrénées (Préhistoire, Art et Sociétés), vol. LXV-LXVI, , p. 57-73 (présentation en ligne).