Les principales autres îles habitées de l'archipel Okinawa ont pour nom Kume-jima (à l'ouest), Ie-jima (au nord-ouest), Izena-jima et Iheya-jima (au nord). Les trois dernières sont très proches de l'île principale.
L'extrémité nord de l'île est le cap Hedo et sa pointe méridionale l'Ara Saki.
Histoire
L'île d'Okinawa présente de nombreuses traces de son occupation par l'homme aux temps préhistoriques et historiques.
Un réseau de châteaux, appelés gusuku, émerge à l'époque Sanzan pour défendre l'île des guerres et des invasions avant l'avènement du royaume de Ryūkyū.
Comme l'ensemble de l'archipel Ryūkyū, Okinawa est annexé par le Japon en 1879.
Il reste de nombreuses bases des United States Forces Japan dispersées sur l'archipel, avec des aéroports par lesquels peuvent transiter des armes nucléaires. Leur nombre passant de 144 installations occupant 353 km2 avant le retour de l'archipel au Japon à 31 installations occupant 226 km2 en soit à cette date 10 % de la superficie de la préfecture et 18 % de la surface de l'île d'Okinawa[3]. Le tout est protégé par un espace aérien spécifique (cf. Liste des bases militaires des États-Unis dans le monde).
Avec les îles Amami Ō-shima, Tokuno-shima et Iriomote-jima, la partie nord de l'île d'Okinawa est inscrite sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO le car ces sites présentent « une grande valeur de biodiversité avec une proportion très élevée d’espèces endémiques, dont beaucoup sont menacées au niveau mondial »[4].
Économie
La plus grande composante de l'économie d'Okinawa est le secteur tertiaire, avec le tourisme[5]. Le secteur du bâtiment est également très important.
L'agriculture profite du climat subtropical. Les cultures principales sont la canne à sucre, les légumes, les fleurs et les fruits.
L'élevage était traditionnellement concentré sur le porc, mais l'élevage bovin a récemment été développé pour l'export.
L'île, par son isolement, présente un endémisme important quant à la faune et la flore, et héberge encore des espèces d'oiseaux uniques au monde comme le pic d'Okinawa (Sapheopipo noguchii) et le râle d'Okinawa (Gallirallus okinawae). Le habu est une espèce de serpents vivant sur l'île principale d'Okinawa.
Sa population en 2010 s’élevait à 1 230 000 habitants, dont un quart résident à Naha.
C'est dans l'archipel d'Okinawa, et dans cette île en particulier, que l'on trouve la plus longue espérance de vie (87 ans en moyenne pour les femmes et 79,4 ans pour les hommes) ainsi que le plus grand nombre de centenaires à l’échelle de la planète (environ 33 centenaires pour 100 000 habitants selon les estimations), en partie grâce à l'hérédité et à la cuisine traditionnelle de l'île. Cependant, cette dernière est peu à peu délaissée par les jeunes générations plus attirées par les fast-food implantés depuis l'arrivée des militaires américains stationnés sur l'archipel. Il en résulte une baisse considérable de l'espérance de vie depuis plusieurs décennies, notamment chez les hommes, ainsi qu'un taux d'obésité masculine le plus élevé du Japon[7],[8]. L'île fait cependant partie des zones bleues identifiées pour leur particularité concernant l'espérance de vie de ses habitants.
Culture
Les habitants d'Okinawa revendiquent leurs différences culturelles avec le Japon : la culture d’Okinawa est en fait un mélange de cultures chinoise et japonaise, avec de nombreuses spécificités, notamment au niveau de la musique et de la nourriture.
Okinawa est également connue pour être le berceau du karaté, ainsi que des formes de kobudō.
Malgré le fait que la langue japonaise et la langue okinawaïenne partagent une origine linguistique commune, ces dernières se sont graduellement distanciées au cours des 1 500 dernières années[10]. En effet, il est désormais possible de relever certaines différences majeures entre elles. L’une de celles-ci repose sur le fait que la langue okinawaïenne comporte trois voyelles (a, i et u), tandis que la langue japonaise standard en comporte cinq (a, i, u, e et o)[10]. Une deuxième différence notable au niveau de la phonétique est à noter. Les sons p et f sont encore présents dans la langue okinawaïenne, tandis que ces derniers ont disparu de la langue japonaise, il y a déjà bon nombre d’années[10]. Ces mêmes sons, correspondent désormais au son h en japonais standard[10]. Enfin, les dialectes parlés sur les différentes îles d'Amami, d'Okinawa, de Miyako et de Yaeyama sont désignés comme étant les dialectes ryūkyū, en opposition aux dialectes hondo hōgen qui sont parlés sur le continent japonais[10].
Aujourd’hui, même si la langue de prédilection des foyers à Okinawa est toujours l’okinawaïen, la popularité du japonais standard est en hausse. En effet, devant souvent maîtriser l’okinawaïen et le japonais traditionnel, les habitants d’Okinawa ont tendance à substituer certains mots de leurs dialectes par leurs équivalents japonais, ou encore à donner une prononciation okinawaïenne à certains mots[10]. Ainsi, afin de distinguer les expressions okinawaïennes des expressions japonaises, les résidents d’Okinawa n’utilisent pas de marques écrites ou imprimées (¯), communément utilisées afin d’allonger une voyelle lorsqu'elle est prononcée avec durée (longueur ou quantité), mais doublent plutôt une lettre de ces dernières (aa, ii, uu)[10],[11].
Transports
L'île compte un aéroport situé à Naha. Le monorail Okinawa Toshi dessert les villes de Naha et d'Urasoe. Depuis le dernier prolongement en 2019, celui-ci comporte 19 stations. Des bus et des taxis circulent pour joindre les autres villes.
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Références
↑(en) Richard Pearson, Archaeological Perspectives on the Rise of The Okinawan State, Journal of Archaeological Research, (ISSN1059-0161, lire en ligne), p. 243