Le , la division fait mouvement, voie de terre, dans la nuit vers Mons, Havré, Sars-la-Bruyère. Le 11, toujours dans la nuit, vers Houdeng, Thieu, Seneffe. Le 12 et le 13, les 1er et 2e R.T.M. sont transportés en camions, de nuit, sur la position Ernage-Gembloux et la division s'installera, le 14, sur la voie ferrée. En fin de matinée, ce jour-là, après le repli de la 3e D.L.M., des actions confuses s'engagent à Ernage sous le bombardement des stukas et de l'artillerie ennemie. Le 15, Ernage est perdu au matin, les liaisons rompues avec la 1re division d'infanterie motorisée, la position entamée, des combats se livrent sur la ligne d'arrêt, puis vient l'ordre de repli sur la V.F. de Tilly, décrochage difficile. Le 16, occupation de la position de Villers-la-Ville à Marbais, combats continuels. Le 17, repli derrière le canal Charleroi-Bruxelles, puis vers Mons. Les liaisons sont en partie rompues. Le 18, des éléments sont regroupés au sud-ouest de Valenciennes.
Le , avec ce qui a pu être remis sur pied, on installe une position face au sud-est, sur l'Escaut, du pont de Rouvignies à Bouchain. Le 20, l'ennemi franchit l'Escaut au pont de la Cimenterie, puis la position est rétablie par une contre-attaque. Après regroupement dans la, zone de Marchiennes-Campagne, Warlaing, Erre, la division passe au nord de la Scarpe, le , de Wred à Warlaing. Les 22 et 23, les 2e et 7e R.T.M. sont réorganisés en bataillons de marche, un régiment d'artillerie a disparu. Le 24, sur le canal de la Deule, face au sud-ouest, d'Oignies à Les Baraques. Le 25, contacts à Meurchin et Pont-à-Vendin. Le 26, franchissement de la Deule par l'ennemi aux ponts de Courrières et Maudit, prise du faubourg sud de Carvin. L'arrivée d'éléments de la 2e D.I.N.A. permet de rétablir un front Camphin, Provin, Les Baraques, avec contre-attaque de la 3e D.L.M.. Le 27, des combats se livrent à Don et Allennes. Le soir, repli sur la Lys. Le 28, coupée en trois tronçons, la Division Marocaine se replie vers Lille, combat dans Lille-Canteleu les 29 et , puis des débris rejoignent Malo-Terminus, réussissent à s'embarquer, subissent des pertes en mer par bombardements aériens, séjournent en Angleterre du 2 au , sont transportés à Brest, ébauchent, les 8 et 9, une réorganisation dans la zone Beaumesnil. La Barre-en-Ouche, y retrouvent les trains régimentaires et les services de la division évacués du Nord avant l'encerclement.
Il reste 4 000 hommes environ de la 1re division marocaine, qui sont sur la Risle, à La Ferrière et La Neuve-Lyre le , remettent sur pied un 1er R.T.M. à 2 bataillons et passent à la 1re division légère nord-africaine.
Bilan des pertes
Du au , la 1re division marocaine compte près de 700 tués dont près de 70 % de soldats maghrébins originaires du Maroc et d'Algérie.
Liste de tués des 1e RTM, 2e RTM et 7e RTM de la 1re division marocaine lors de la bataille de France (mai-juin 1940)[1]
N Nom Prénom Date de naissance Lieu de naissance Unité
644 SARS (DE) Edmond Marie Robert Pierre 10.05.1902 88 - VOSGES 2e RTM
645 SASTRE Albert Joseph 19.03.1918 Algérie 1er RTM
646 SEGUINEAUD Henri Marcel 10.05.1909 17 - CHARENTE-INFERIEURE 7e RTM
647 SERRES Jean Pierre 19.04.1911 33 - GIRONDE 1er RTM
648 SI DRISS BEN HADJ MOHAMMED ELMESFIOUI EL BEDAOUI 00-00-1903 Algérie 1er RTM
649 SLIMANE BEN MOHAMED 00-00-1917 Maroc 2e RTM
650 SMAIL BEN AHMED 00-00-1914 Algérie 1er RTM
651 SMAIN BEN LAACHENI 00-00-1905 Maroc 1er RTM
652 SPECQ Alfred Pierre Henri 14.07.1913 62 - PAS-DE-CALAIS 2e RTM
653 STUTZ Robert Alfred 15.08.1908 Roumanie 1er RTM
654 TAHAR BEN ABDALLAH 00-00-1908 Maroc 1er RTM
655 TAHAR BEN DEHHOUN 00-00-1916 Algérie 1er RTM
656 TAHAR BEN M'HAMED 00-00-1906 Maroc 2e RTM
657 TAIBI BEN BAREK 00-00-1907 Maroc 2e RTM
658 TAIEB BEN MOHAMED 00-00-1915 Maroc 7e RTM
659 TALEB BEN JILALI 00-00-1905 Algérie 1er RTM
660 TEMPETTE Louis Edmond Victor 25-08-1890 59 - NORD 7e RTM
661 TERRIERE Roland Arsène Jean Marie 15.11.1912 17 - CHARENTE-INFERIEURE 1er RTM
662 THAMI BEN Hamidi 00-00-1918 Maroc 7e RTM
663 THAMI BEN MOHAMMED 00-00-1915 Algérie 1er RTM
664 THAMI BEN MOHAMMED 00-00-1918 Maroc 2e RTM
665 THOMAZEAU Martial Jules 28.12.1913 Indéfini 2e RTM
666 THOUVENOT Jean André 14.10.1906 33 - GIRONDE 7e RTM
667 TIERI Noël 05.08.1904 20 - CORSE 1er RTM
668 TKHELF OU AKKA Indéfini 2e RTM
669 TROUILLARD André Georges Paul 21.04.1908 75 - SEINE 2e RTM
670 VERNIER Georges Jean-Baptiste 21.08.1918 25 - DOUBS 1er RTM
671 VUILLEMENOT Charles Théophile Louis 23.01.1913 25 - DOUBS 1er RTM
672 VUILLERME Jean Louis François 18.10.1914 17 - CHARENTE-INFERIEURE 1er RTM
673 WATTECAMPS Louis 16.05.1909 Belgique 7ee RTM
674 ZACON ou ZAGON Joseph Indéfini 7e RTM
675 ZERBINI Louis Henri Honoré 08.10.1912 55 - MEUSE 7e RTM
Composition
La 1re DM était composée en 1940 d’environ 61 % de militaires marocains engagés volontaires et 39 % de cadres français (officiers, sous-officiers et volontaires français)[2].
L'inscription de bataille Gembloux 1940 est attribuée aux drapeaux des :
1er régiment de tirailleurs marocains (1er RTM)
2e régiment de tirailleurs marocains (2e RTM)
7e régiment de tirailleurs marocains (7e RTM)
64e régiment d'artillerie d'Afrique (64e RAA)
Citations collectives à l'ordre de l'Armée
Après la guerre, les régiments de la 1re Division marocaine obtiendront, l'hommage officiel des armées française et belge pour leurs faits d'armes (huit citations).
« [..] Les 28, 29, 30 et , par le sacrifice de ses derniers éléments, il arrêtait, par des combats de rues, à Loos-sous-Lille, la progression allemande jusqu'à ce qu'il fut réduit à quelques officiers et une poignée de tirailleurs privés de munitions [...] »
— Extrait de la 1re citation à l'ordre de l'armée décernée au 2e RTM après les combats à Lille fin mai 1940
« Régiment Nord-Africain d'élite. A fait preuve des plus belles qualités d'endurance et de combativité dès les premiers engagements de , en Belgique, sous l'ardente impulsion de son chef, le Colonel VENDEUR. Ayant couvert 130 kilomètres en trois jours, a subi, dès son arrivée sur la position de Cortil-Noirmont, très sommairement organisée, le choc des divisions blindées allemandes. Malgré l'état de fatigue immense des Tirailleurs et l'absence de tout obstacle de valeur barrant la trouée de Gembloux, le 1er Bataillon à Ernage, les 2e et 3e Bataillons à Cortil-Noirmont, ont réussi, le 14, 15 et , à arrêter les attaques des forces adverses, leur infligeant des pertes très dures en hommes et matériel. Maintenu en arrière-garde après le repli général ordonné le , s'est énergiquement dégagé dans la matinée du 16, du centre de résistance de Cortil-Noirmont, pour porter à Tilly un vigoureux coup d'arrêt à l'ennemi, refoulant son infanterie sur plusieurs kilomètres par une contre-attaque brutale à la baïonnette. »
— Citation à l'ordre de l'armée française décernée au 7e RTM après les combats à Gembloux
« Régiment d'élite qui, fidèle à ces traditions légendaires, a donné toute sa mesure de bravoure et d'esprit de sacrifice au cours des opérations de en Belgique. Engagé en hâte dans la bataille de Gembloux avec la 1re Division Marocaine, après avoir couvert 130 kilomètres en trois jours, a, dès son arrivée sur la position, subi le choc des formations blindées allemandes. À Cortil-Noirmont et à Ernage, les 14 et , a réussi, au prix de lourds sacrifices, à arrêter les attaques répétées des forces adverses. Maintenu en arrière-garde après le repli général ordonné le , le Régiment s'est énergiquement dégagé le du centre de résistance de Cortil-Noirmont et a mené à Tilly une brillante contre-attaque à la baïonnette, refoulant l'ennemi de plusieurs kilomètres. »
— Citation à l'ordre de l'armée belge décernée au 7e RTM après les combats à Gembloux
Voies portant le nom de la 1re Division marocaine
Rue de la Première Division Marocaine à Gembloux en Belgique