Le 8e régiment de tirailleurs tunisiens (8e RTT) était un régiment d'infanterie appartenant à l'Armée d'Afrique qui dépendait de l'armée de terre française.
Régiment d'élite, composé majoritairement de Tunisiens, il s'illustre durant la Première Guerre mondiale au cours de laquelle il est cité cinq fois à l'ordre de l'Armée et reçoit la fourragère aux couleurs du ruban de la Médaille militaire en .
Création et différentes dénominations
1913 : Création du 8e régiment de tirailleurs indigènes
« A enlevé, en moins de quatre heures, sous l'énergique commandement de son chef, le lieutenant-colonel Dufoulon, deux puissantes lignes successives ennemies, contre lesquelles de nombreuses attaques antérieures s'étaient brisées, faisant 1 285 prisonniers, trente officiers, dont trois officiers supérieurs. A soutenu avec un moral, qui a fait l'admiration de tous, des bombardements ininterrompus pendant plusieurs jours, résistant à deux contre-attaques particulièrement violentes, sans céder la moindre partie du terrain conquis. »
— Le 6 novembre 1916, combats du 24 au 30 octobre 1916 à Verdun, rive
droite secteur de Douaumont
« Régiment indigène d'élite, modèle de courage, de dévouement et de loyalisme. Énergiquement commandé par son chef, le lieutenant-colonel Dufoulon, le , a fait l'admiration de tous par le brio et l'entrain avec lesquels il a enlevé dans un élan magnifique tous les objectifs importants qui lui avaient été assignés, arrivant le premier sur la position et favorisant par ses habiles manœuvres la progression des régiments voisins. A capturé plus de mille prisonniers, 10 mitrailleuses, un important matériel et, au cours de reconnaissances particulièrement audacieuses et périlleuses, a détruit 9 pièces de canon ennemis. »
— Le 8 janvier 1917, combats du 15 décembre 1916 à Verdun, rive droite
« Régiment indigène de grande valeur, entraîné au moral comme au physique par son chef, le lieutenant-colonel Dufoulon ; a, pendant les journées des 23, 24 et , sous l'énergique impulsion des chefs de bataillon Morand, Rothenflue et Pidaut, montré sa fougue habituelle et son mépris du danger. A puissamment contribué à l'enlèvement de la formidable position du fort de la Malmaison, puis du bois des Pelleries et d'Entre-Deux-Monts, où il a mis en déroute les bataillons de contre-attaque ennemis. A atteint avec un entrain admirable tous ses objectifs, poursuivant l'ennemi au-delà de l'Ailette, lui infligeant de lourdes pertes, faisant de nombreux prisonniers, prenant 17 canons et un grand nombre de mitrailleuses. »
— Le 15 novembre 1917, combats des 23 au 25 octobre 1917 dans l’Aisne (fort de la Malmaison)
« Pendant les opérations récentes, sous les ordres du lieutenant-colonel Dufoulon, a combattu sans répit des forces supérieures et constamment renouvelées. Malgré la fatigue et les pertes, a mené trois attaques successives avec l'allant et l'enthousiasme qui le caractérisent et réussi à arrêter et à refouler l'ennemi, faisant des prisonniers et prenant des mitrailleuses. »
— Le 4 juin 1918, combats du 28 au 31 mars 1918 dans l’Oise (Orvillers-Sorel)
« Régiment d'élite, sous l'habile direction de son chef, le lieutenant-colonel Dufoulon, s'est particulièrement distingué les 16, 17 et en attaquant avec un entrain et une énergie admirables, une position défendue par un ennemi supérieur en nombre, puissamment organisée dans un village dominant tout le terrain, résistant avec le sang-froid des troupes habituées au succès, aux plus violentes réactions de l'ennemi ; renouvelant jusqu'à quatre fois ses attaques sans se laisser impressionner par les vides creusés dans ses rangs, conservant jusqu'au bout un mordant superbe, qui a fait l'admiration des corps voisins et obligeant l'ennemi à engager devant lui des forces considérables. »
— Le 8 novembre 1918, combats du 16 au 18 octobre 1918 dans l’Aisne (Mont-d’Origny)
Augustin Ibazizen (1897-1980), homme politique français, conseiller d'Etat, a servi au 8e RTT entre juillet et novembre 1918.
Justin Meynadier (1884-1918), capitaine au 8e RMT (de la compagnie à laquelle appartient Augustin Ibazizen). Ses lettres et carnets de guerre ont été publiés en 2018[4],[5].
Sources et bibliographie
Anthony Clayton, Histoire de l'Armée française en Afrique 1830-1962, éd. Albin Michel, Paris, 1994
Robert Huré, L'Armée d'Afrique : 1830-1962, éd. Charles-Lavauzelle, Paris, 1977