À l'intersection des routes départementales (RD) 106 et 709, le petit bourg d'Allemans se situe, en distances orthodromiques, cinq kilomètres au nord-nord-ouest du centre-ville de Ribérac.
La commune est également desservie à l'ouest par la RD 100.
Communes limitrophes
Allemans est limitrophe de huit autres communes, dont une en Charente. À l'ouest, son territoire est distant de moins de 400 mètres de celui de Petit-Bersac.
Les limites communales de Allemans et celles de ses communes adjacentes.
Situé sur la plaque nord du Bassin aquitain et bordé à son extrémité nord-est par une frange du Massif central, le département de la Dordogne présente une grande diversité géologique. Les terrains sont disposés en profondeur en strates régulières, témoins d'une sédimentation sur cette ancienne plate-forme marine. Le département peut ainsi être découpé sur le plan géologique en quatre gradins différenciés selon leur âge géologique. Allemans est située dans le troisième gradin à partir du nord-est, un plateau formé de calcaires hétérogènes du Crétacé[3].
Les couches affleurantes sur le territoire communal sont constituées de formations superficielles du Quaternaire datant du Cénozoïque et de roches sédimentaires du Mésozoïque. La formation la plus ancienne, notée c5a(2), date du Campanien 1, des calcaires packstone à wackstone crayo-marneux gris blanchâtres à subalvéolines à silex gris ou noirs. La formation la plus récente, notée CFvs, fait partie des formations superficielles de type colluvions carbonatées de vallons secs : sable limoneux à débris calcaires et argile sableuse à débris. Le descriptif de ces couches est détaillé dans la feuille « no 757 - Ribérac » de la carte géologique au 1/50 000 de la France métropolitaine[4],[5] et sa notice associée[6].
Basses terrasses (RD Garonne) - Terrasse d'Izon (type 6) indifférenciée : limons et sables jaunes à graviers et galets siliceux et petits galets calcaires (Saalien - Riss)
Fwb(D) :
Moyennes terrasses - Terrasses de Malleret sup. indifférenciées (types 3 à 5) : argiles à graviers, galets à la base et sables fins à moyens au sommet (Elstérien - '-Mindel'-)
Fvb(D) :
Hautes terrasses (RD Garonne) - Terrasse de Malleret inf. (type 2) indifférenciée : sables à graviers et galets rubéfiés (Ménapien-Bavélien - '-Gunz'-)
Campanien 3 : alternance de marnes à glauconie et calcaires crayo-marneux jaunâtres (formations de Biron et de Coursac), présence localement de niveaux de calcaires gréseux fins ocre à Larrazetia et tempestites (formation de Journiac)
c5b :
Campanien 2 : calcaires crayo-marneux blanchâtres à grosses silicifications grises en alternance dures et tendres puis calcaire crayeux à glauconie (formations de Marsaguet, de Segonzac et sommet de Trémolat)
Le département de la Dordogne se présente comme un vaste plateau incliné du nord-est (491 m, à la forêt de Vieillecour dans le Nontronnais, à Saint-Pierre-de-Frugie) au sud-ouest (2 m à Lamothe-Montravel). L'altitude du territoire communal varie quant à elle entre 47 m et 167 m[7],[8].
La superficie cadastrale de la commune publiée par l'Insee, qui sert de référence dans toutes les statistiques, est de 18,75 km2[7],[13],[Note 2]. La superficie géographique, issue de la BD Topo, composante du Référentiel à grande échelle produit par l'IGN, est quant à elle de 18,77 km2[5].
La Dronne, d'une longueur totale de 200,56 km, prend sa source dans la Haute-Vienne dans la commune de Bussière-Galant et se jette en rive droite de l'Isle — dont elle est le principal affluent — à Coutras en Gironde, au lieu-dit la Fourchée, face à la commune de Sablons[18],[19]. Elle marque la limite communale face à Ribérac et Bourg-du-Bost, sur quatre kilomètres et demi, au sud et à l'ouest, en deux tronçons séparés par le territoire de la commune de Comberanche-et-Épeluche.
La Lizonne, appelée Nizonne dans sa partie amont, d'une longueur totale de 60,49 km, prend sa source dans la commune de Sceau-Saint-Angel et se jette dans la Dronne en rive droite en limite d'Allemans et de Saint-Séverin, face à la commune de Bourg-du-Bost[20],[21]. Elle borde le territoire communal à l'ouest sur près de deux kilomètres, en limite de Saint-Séverin.
Autre affluent de rive droite de la Dronne, le Boulon arrose l'est de la commune sur près de quatre kilomètres, marquant la limite sur deux kilomètres face à Bertric-Burée et Villetoureix.
La Sauvanie, d'une longueur totale de 14,58 km, prend sa source dans la commune de Cherval et se jette dans la Lizonne en rive gauche en limite d'Allemans et Saint-Paul-Lizonne, face à la commune de Saint-Séverin[22],[23]. Elle arrose le territoire communal au nord sur six kilomètres, formant plusieurs bras et servant presque intégralement de limite avec Lusignac et Saint-Paul-Lizonne.
Son affluent de rive droite la Ganne prend sa source dans le nord de la commune qu'elle baigne sur près de deux kilomètres et demi.
En aval du moulin de Papalis, la Dronne marque la limite entre Ribérac (à gauche) et Allemans.
Réseaux hydrographique et routier d'Allemans.
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Isle - Dronne ». Ce document de planification, dont le territoire regroupe les bassins versants de l'Isle et de la Dronne, d'une superficie de 7 500 km2, a été approuvé le . La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est l'établissement public territorial de bassin de la Dordogne (EPIDOR)[24]. Il définit sur son territoire les objectifs généraux d’utilisation, de mise en valeur et de protection quantitative et qualitative des ressources en eau superficielle et souterraine, en respect des objectifs de qualité définis dans le troisième SDAGE du Bassin Adour-Garonne qui couvre la période 2022-2027, approuvé le [25].
Historiquement, la commune est exposée à un climat océanique aquitain[26].
En 2020, Météo-France publie une typologie des climats de la France métropolitaine dans laquelle la commune est dans une zone de transition entre le climat océanique et le climat océanique altéré et est dans la région climatique Aquitaine, Gascogne, caractérisée par une pluviométrie abondante au printemps, modérée en automne, un faible ensoleillement au printemps, un été chaud (19,5 °C), des vents faibles, des brouillards fréquents en automne et en hiver et des orages fréquents en été (15 à 20 jours)[27].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 12,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,7 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 919 mm, avec 12,8 jours de précipitations en janvier et 7 jours en juillet[28]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Saint-Martin-de-Ribérac à 7 km à vol d'oiseau[29], est de 13,5 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 916,6 mm[30],[31]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[32].
Au , Allemans est catégorisée commune rurale à habitat très dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à 7 niveaux définie par l'Insee en 2022[35].
Elle est située hors unité urbaine[36]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Ribérac, dont elle est une commune de la couronne[Note 4],[36]. Cette aire, qui regroupe 24 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[37],[38].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (88,3 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (88,2 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
zones agricoles hétérogènes (41,5 %), terres arables (32,1 %), prairies (14,7 %), forêts (11,7 %)[39]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par débordement de cours d'eau, notamment la Dronne, la Lizonne et la Sauvanie. La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par les inondations et coulées de boue survenues en 1982, 1983, 1988, 1992, 1993, 1999 et 2009[43],[41].
Allemans est exposée au risque de feu de forêt. L’arrêté préfectoral du fixe les conditions de pratique des incinérations et de brûlage dans un objectif de réduire le risque de départs d’incendie. À ce titre, des périodes sont déterminées : interdiction totale du 15 février au 15 mai et du 15 juin au 15 octobre, utilisation réglementée du 16 mai au 14 juin et du 16 octobre au 14 février[44]. En septembre 2020, un plan inter-départemental de protection des forêts contre les incendies (PidPFCI) a été adopté pour la période 2019-2029[45],[46].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont des tassements différentiels[47]. Le retrait-gonflement des sols argileux est susceptible d'engendrer des dommages importants aux bâtiments en cas d’alternance de périodes de sécheresse et de pluie[48]. 91,9 % de la superficie communale est en aléa moyen ou fort (58,6 % au niveau départemental et 48,5 % au niveau national métropolitain)[Carte 4]. Depuis le , en application de la loi ÉLAN, différentes contraintes s'imposent aux vendeurs, maîtres d'ouvrages ou constructeurs de biens situés dans une zone classée en aléa moyen ou fort[Note 5],[49].
La commune a été reconnue en état de catastrophe naturelle au titre des dommages causés par la sécheresse en 1989, 1992 et 2011 et par des mouvements de terrain en 1999[41].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous sa forme occitane Alamans en 1350[50] et en 1382[51], Allemani en 1360.
Le nom d'Allemans se réfère au peuple germanique des Alamans[52].
En occitan, la commune porte le nom d'Alamans[53].
La première mention écrite connue du lieu apparait au XIIIe siècle sous la forme, Allamans, suivie au siècle suivant de la forme latine Allemani, puis d'Alamans[52].
Le , des soldats allemands de la division Brehmer arrêtent à Ribérac un luthier, le conduisent à Allemans, au lieu-dit la Boucherie, chez un couple de métayers qui exploitent une ferme dont il est le propriétaire[54]. Celle-ci ayant abrité des réfractaires au STO, les Allemands la fouillent de fond en comble avant de fusiller dans la cave le propriétaire et son métayer, puis d'incendier la ferme, laissant en vie la femme du métayer[54].
Le , une météorite tombe en partie sur la commune. On en retrouvera huit fragments pour un total de 271 kg, répartis entre Villetoureix et Saint-Séverin, dont cinq à Allemans, près de Chaufour (57,6 kg), le Porboutou-la Gabarre (45 kg), les Plantes (27,2 kg), le Durbet (19,9 kg) et Leytérie (2,7 kg)[55].
La population de la commune étant comprise entre 500 et 1 499 habitants au recensement de 2017, quinze conseillers municipaux ont été élus en 2020[56],[57].
La commune d'Allemans est jumelée avec la commune italienne de Fontanetto Po depuis 1988, de même que l'ensemble des communes de l'ancien canton de Verteillac[62].
Depuis 1998, l'équipe de football d'Allemans est jumelée avec celle du Victoria Tus de Rietberg en Allemagne[63].
Les habitants d'Allemans se nomment les Allemansois[65].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[66]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2006[67].
En 2021, la commune comptait 528 habitants[Note 7], en évolution de −2,4 % par rapport à 2015 (Dordogne : −0,41 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
En 2015[69], parmi la population communale comprise entre 15 et 64 ans, les actifs représentent 226 personnes, soit 41,8 % de la population municipale. Le nombre de chômeurs (vingt-six) a augmenté par rapport à 2010 (vingt-quatre) et le taux de chômage de cette population active s'établit à 11,4 %.
Établissements
Au , la commune compte cinquante-huit établissements[70], dont vingt-trois au niveau des commerces, transports ou services, seize dans l'agriculture, la sylviculture ou la pêche, huit dans la construction, six relatifs au secteur administratif, à l'enseignement, à la santé ou à l'action sociale, et cinq dans l'industrie[71].
Le manoir du Lau, dit le Presbytère, est situé au bourg au pied de l'église. Il a été érigé au XVIe siècle par la famille du Lau d'Allemans et possède une tour octogonale[73]. Après avoir servi de presbytère, il devient propriété de la commune en 1905 et sert successivement de logement pour l'institutrice, de cantine scolaire, puis est transformé en logements sociaux jusqu'en 2002[74],[75]. Créée en 2015, une association pour sa sauvegarde en prévoit la restauration, aidée par la Fondation du patrimoine[74],[75]. Lors de la Seconde Guerre mondiale, il a été réquisitionné par les Allemands pour leur servir de cantonnement[74],[75].
L'église Saint-Pierre-aux-Liens et son clocher-porche.
Le manoir du Lau.
Le château du Meynard : tour-logis.
Personnalités liées à la commune
Maxence Bibié (1891-1950), homme politique, né à Allemans.
Élie Dupeyrat (1840-1930), né le à Savignac d'Allemans. « Musicien, professeur, compositeur, vendeur et réparateur d'instruments de musique », « il ouvre en 1873 […] sa propre maison d'édition de musique » et devient, « autour des années 1900, l'un des plus importants éditeurs de musique populaire en France »[76],[77].
Joseph Morand (1757-1813), général de la Révolution et du Ier Empire, né à Allemans, mort au champ d'honneur à Boizenburg.
↑Une unité paysagère est un pan de territoire qui présente des caractéristiques paysagères propres.
↑La superficie publiée par l’Insee est la superficie évaluée en 1975 par le service du cadastre de la Direction Générale des Impôts, corrigée des modifications communales intervenues depuis 1975. Elle comprend toutes les surfaces du domaine public et privé, cadastrées ou non cadastrées, à l'exception des lacs, étangs et glaciers de plus d'un kilomètre carré ainsi que des estuaires et ne correspond pas obligatoirement à la surface géographique[14],[15]
↑Contrairement à ce qu'indique le Sandre, le canal d'Alliger, entièrement en rive droite de la Lizonne et de la Dronne, n'arrose pas la commune d'Allemans située en rive gauche de ces cours d'eau.
↑Dans les zones classées en aléa moyen ou fort, différentes contraintes s'imposent :
au vendeur d'informer le potentiel acquéreur du terrain non bâti de l’existence du risque RGA ;
au maître d’ouvrage, dans le cadre du contrat conclu avec le constructeur ayant pour objet les travaux de construction, ou avec le maître d'œuvre, le choix entre fournir une étude géotechnique de conception et le respect des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire ;
au constructeur de l'ouvrage qui est tenu, soit de suivre les recommandations de l’étude géotechnique de conception, soit de respecter des techniques particulières de construction définies par voie réglementaire.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Carte du site FR7200663, INPN, consulté le . Afin de visualiser correctement la zone par rapport aux communes, cliquer en haut à droite sur la fenêtre « Couches disponibles », barrer d'abord la couche « Orthophotos » avant de cliquer sur « Fonds de cartes », puis sur la couche « Fonds Cartographique IGN ».
↑ a et bGuy Penaud, Les crimes de la Division « Brehmer », éditions la Lauze, mars 2004, (ISBN2-912032-65-2), p. 116.
↑[PDF] Jean Orcel, Benjamin David, François Kraut, Daniel Nordemann, Jacques Tobailem, Météorite de Saint-Séverin, t. 264, Comptes-rendus de l'Académie des sciences de Paris, (lire en ligne), p. 1556-1560.
↑Article L2121-2 du code général des collectivités territoriales, sur Légifrance, consulté le 27 août 2020.
↑né le 8 juin 1844 (archives départementales de la Dordogne, naissances à Allemans en 1844, p. 5, acte no 17), décédé le 2 octobre 1894 (archives départementales de la Dordogne, décès à Allemans en 1894, p. 6, acte no 21).