Noté Drona en 1215[4], son nom s'explique par la racine hydronymique « dur- », du celtique « dour » qui signifie « la rivière », et le suffixe pré-latin « -onna ».
Drône est une graphie française archaïque que l'on retrouve dans le nom de deux communes du Ribéracois : Saint-Méard-de-Drône et Saint-Pardoux-de-Drône, mais qui témoigne de sa prononciation.
En occitan, le cours d'eau porte le nom de Drona[5].
À partir des Églisottes, son cours continue en Gironde. Elle traverse Coutras et, un kilomètre et demi plus loin vers le sud-ouest, se jette dans l'Isle en rive droite, à 7 mètres d'altitude.
La Dronne est une rivière assez abondante, comme sa voisine l'Isle.
La Dronne à Coutras
Son débit a été observé sur une période de 45 ans (1967-2011), à Coutras, localité du département de la Gironde située au niveau de son confluent avec l'Isle[2]. Le bassin versant de la rivière y est de 2 816 km2, à 6 m d'altitude, c'est-à-dire sa quasi-totalité[note 2].
Le module de la rivière à Coutras est de 24,6 m3/s.
La Dronne présente des fluctuations saisonnières de débit bien marquées, avec des hautes eaux d'hiver-printemps portant le débit mensuel moyen à un niveau situé entre 33,3 et 50,5 m3/s, de décembre à avril inclus (avec un maximum en janvier et surtout février), et des basses eaux d'été, de début juillet à fin septembre, avec une baisse du débit moyen mensuel jusqu'à 4,85 m3/s au mois d'août. Mais les fluctuations sont bien plus prononcées sur de plus courtes périodes.
Débit moyen mensuel (en m3/s) Station hydrologique : P8462510 - La Dronne à Coutras pour un bassin versant de 2 816 km2 et à 6 m d'altitude[2] (08/07/2014 - Données calculées sur 45 ans de 1967 à 2011)
À l'étiage, le VCN3 peut chuter jusque 1,10 m3/s, en cas de période quinquennale sèche, ce qui est fort bas pour ce cours d'eau assez puissant et peut être qualifié de sévère, le débit étant alors réduit à 2,5 % du débit moyen. Ce phénomène est assez fréquent dans les régions de plaine de l'Aquitaine, malgré la proximité de l'océan.
Les crues peuvent être assez importantes. Ainsi les QIX 2 et QIX 5 valent respectivement 180 et 270 m3/s, le QIX 10 est de 340 m3/s, le QIX 20 de 400 m3/s et le QIX 50 de 470 m3/s.
Le débit instantané maximal enregistré à Coutras a été de 538 m3/s le , tandis que la valeur journalière maximale était de 524 m3/s le de la même année. Si l'on compare le premier de ces chiffres à l'échelle des QIX de la rivière, il ressort que cette crue était bien plus importante que la crue cinquantennale définie par le QIX 50, et donc fort exceptionnelle.
La hauteur maximale instantanée a été de 384 cm ou 3,84 mètres le à 8h11.
Pour se faire une idée de l'importance de ces débits, on peut les comparer à un des affluents de la Seine au sud-est de Paris, le Loing, réputé jadis pour ses débordements, et quelque peu régularisé depuis. Le QIX 10 du Loing en fin de parcours vaut 190 m3/s (contre 340 pour la Dronne) et son QIX 50 se monte à 270 m3/s (contre 470 pour la Dronne). Ainsi malgré un bassin inférieur d'un tiers environ, le volume des crues de la Dronne est près de 80 % plus abondant que celui du Loing.
Lame d'eau et débit spécifique
Au total, la Dronne est une rivière irrégulière et moyennement abondante. La lame d'eau écoulée dans son bassin versant est de 277 millimètres annuellement, ce qui est un peu inférieur à la moyenne d'ensemble de la France (plus ou moins 320 millimètres), mais aussi à la moyenne du bassin de l'Isle (304 millimètres). Le débit spécifique (ou Qsp) de la rivière atteint 8,7 litres par seconde et par kilomètre carré de bassin.
Sur une cinquantaine de kilomètres, depuis sa source jusqu'au bourg de Saint-Pardoux-la-Rivière, la Dronne et ses rives présentent un milieu fait de landes, de prairies humides, de cultures et de forêts[28].
Cette zone représente le plus remarquable site de France pour la moule perlière (Margaritifera margaritifera)[29] qui s'y reproduit. En , une ferme aquacole est inaugurée à Firbeix en vue de la reproduction et de la réintroduction de moules perlières dans le bassin de la haute Dronne[30]. Dans le cadre du programme européen LIFE, de 2014 à 2020, plus de 300 000 jeunes moules ont ainsi pu être relâchées dans la rivière[31]. D'autres espèces européennes menacées s'y rencontrent également : un amphibien, le sonneur à ventre jaune (Bombina variegata), une libellule, l'agrion de Mercure (Coenagrion mercuriale), un papillon, le damier de la succise (Euphydryas aurinia), l'écrevisse à pattes blanches (Austropotamobius pallipes), plusieurs mammifères dont la loutre (Lutra lutra) et trois espèces de chauves-souris ainsi que deux sortes de poissons, le chabot (Cottus gobio) et la lamproie de Planer (Lampetra planeri)[28] .
Sur environ 110 kilomètres, du sud de Brantôme jusqu'à sa confluence avec l'Isle, la Dronne s'écoule dans un milieu principalement composé de prairies humides et de terres cultivées avec des zones de bocage[32].
C'est un site important pour la reproduction de la lamproie marine (Petromyzon marinus). On y rencontre cinq autres espèces de poissons menacées ainsi que des écrevisses à pattes blanches (Austropotamobius pallipes) et des visons (Mustela lutreola)[32] .
Les coteaux de la rive droite de la Dronne situés essentiellement sur les communes de Bourdeilles, Grand-Brassac et Montagrier, composés de steppes et de landes forment un terrain propice à de nombreuses orchidées et à des genévriers (Juniperus communis)[33].
Cette section doit être actualisée.
Des passages de cette section sont obsolètes ou annoncent des événements désormais passés. Améliorez-la ou discutez-en.
Du sud de Brantôme jusqu'au nord de Lisle, sur 416 hectares et près de 18 kilomètres, la Dronne serpente entre zones forestières et prairies humides avec présence de parois calcaires qui, selon l'exposition septentrionale ou méridionale, révèlent tour à tour une flore montagnarde ou méditerranéenne[34].
Quatre autres zones protégées associant bocage et prairies humides, avec une flore et une faune spécifiques, lui font suite :
du nord de Lisle jusqu'au bourg d'Épeluche, sur 1 580 hectares et environ 30 kilomètres de long[35] ;
du bourg d'Épeluche jusqu'au nord de Saint-Aulaye, sur 909 hectares et environ 22 kilomètres[36] ;
Vingt-neuf autres espèces animales (quatre mammifères et vingt-cinq oiseaux) y ont été recensées[39].
ZNIEFF de type I
De son entrée sur la commune de Mialet jusqu'au nord de Saint-Pardoux-la-Rivière, dans une zone essentiellement boisée longue de 25 km et sur 541 hectares, la Dronne évolue parmi des gorges où selon l'exposition des versants, la flore méditerranéenne alterne avec la flore atlantique. On y trouve de nombreuses espèces de fougères[41].
Sur la commune de Saint-Front-la-Rivière, entre les hameaux de Pombol et Chazelles, une zone de 115 hectares longue de 4 kilomètres, principalement composée de prairies humides, abrite une flore intéressante notamment liée aux parois calcaires qui la délimitent[42].
Les aménagements le long de la Dronne sont répartis sur les quatre masses d'eau et plus de soixante ouvrages sont référencés : points de rejet de collectivité ou d'établissement industriels, stations d'épuration, stations hydrométriques, stations qualité rivière, établissements industriels, points de restitution ou prises d'eau des usines hydroélectriques[44].
↑« source de la Dronne » sur Géoportail (consulté le 25 août 2023).. Faire un clic droit sur l'emplacement de la source puis cliquer sur « Adresse/coordonnées du lieu » ; dans la fenêtre qui s'affiche à gauche figure l'altitude 479,51 mètres.
↑Carte de la ZNIEFF 540120099, INPN, consulté le . Afin de visualiser correctement la zone par rapport aux communes, cliquer en haut à droite sur la fenêtre « Couches disponibles », barrer d'abord la couche « Orthophotos » avant de cliquer sur « Fonds de cartes », puis sur la couche « Fonds Cartographique IGN ».