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Bernard est un homme aux plusieurs noms. Né André-Antoine Bernard, il ajoute à son patronyme avant la Révolution celui d'une petite propriété familiale et se fait appeler Bernard de Jeuzines. Représentant plus tard l'arrondissement de Saintes à l'assemblée, il se fait appeler Bernard de Saintes, puis, goûtant sans doute peu la connotation religieuse de ce dernier, le modifie et devient Bernard de Xantes. À la suite de l’invention du calendrier républicain, le jour de naissance de Bernard, le , fête de l'apôtre André, devient le 10 frimaire, jour de la Pioche. Le zélé Bernard se fait dès lors appeler Pioche-fer Bernard.
Il est le fils d'André Bernard, notaire royal à Corme-Royal, et de Bénigne Garraud. Il épouse Marie Louise Frère de La Pommeraye.
Carrière
Commandant de la garde nationale et président du tribunal de Saintes au début de la Révolution, il est élu en 1791, avec 324 voix sur 523 votants, député de la Charente-Inférieure à l'Assemblée législative, où il siège avec la majorité patriote.
Après la chute de Robespierre, les six sections révolutionnaires de Dijon adressent une dénonciation à la Convention nationale contre lui, l'accusant d'avoir fait mourir le Président et d'avoir détourné des biens saisis.
Toutefois, en 1795, il est décrété d'arrestation sur la motion de Gouly, contre laquelle il réclame vainement après l'insurrection du 1er prairial an III, avant de bénéficier de l'amnistie générale votée après la ratification de la constitution de l'an III, le 4 brumairean IV ().
Avocat près la cour criminelle de son département sous le Premier Empire, il est touché par la loi contre les régicides votée en 1816 par la Chambre introuvable à la suite de la terreur blanche de 1815 et s'exile en Belgique, où il crée un journal démocratique, Le Surveillant. Bientôt expulsé par les autorités néerlandaises, il s'embarque pour les États-Unis mais fait naufrage sur les côtes de Madère, et il s'installe à Funchal, où il meurt. Les autorités religieuses ayant refusé l’inhumation, sa dépouille est jetée à la mer.
Archives départementales de la Côte-d'Or : Q.212 - Q. 1070.
Bibliographie
Gilles Archimbaud (dir. Jean-Clément Martin), Bernard (de Saintes), un parcours politique (1751-1818), Paris, IHRF (mémoire de master 2 en Histoire), 2007. Z 901 [fiche sur le site de l'IHRF]
Richard Ballard, The Unseen Terror. The French Revolution in the Provinces, I. B. Tauris, Londres & New York, 2010 (ISBN978-1-84885-325-6)
Fernand Boiget, La Triste Histoire du comte Jean Vivant Micault de Corbeton , texte en ligne
Albert Colombet, Les parlementaires bourguignons à la fin du XVIIIe siècle, Dijon, 1937
Laurent Julien, Bernard de Saintes, le révolutionnaire Pioche-Fer, 1751 -1819, Le Croît Vif, Saintes, 2012
Armand Lods, Un Conventionnel en mission. Bernard de Saintes et la réunion de la principauté de Montbéliard à la France, d'après des documents originaux et inédits, Paris, Fischbacher, 1888
Pierre Perrenet, La Terreur à Dijon, la conspiration des prisons, Dijon, 1907
Notes et références
↑Gérard Aubisse, Les peintres des Charentes, du Poitou et de Vendée: XIXe – XXe siècles : dictionnaire et notices biographiques, G. Aubisse, , Page 146 (ISBN978-2-9506079-3-5, lire en ligne)