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Anjou (AOC)

Anjou
Image illustrative de l’article Anjou (AOC)
Verre et bouteille d'anjou rouge

Désignation(s) Anjou
Appellation(s) principale(s) anjou, cabernet-d'anjou et rosé-d'anjou
Type d'appellation(s) AOC
Reconnue depuis 1936 (pour les vins tranquilles),
1938 (pour les mousseux),
1957 (pour le rosé-d'anjou),
1964 (pour le cabernet-d'anjou)[1]
Pays Drapeau de la France France
Région parente vallée de la Loire
Sous-région(s) Anjou
Localisation Maine-et-Loire, Deux-Sèvres et Vienne
Climat tempéré océanique dégradé
Sol schistes ardoisiers et sols crayeux[2].
Superficie plantée 4 693 hectares[3]
Cépages dominants cabernet franc N, cabernet sauvignon N et chenin B
Vins produits 85 % rouges, rosés, blancs,mousseux, vin rouge primeur (gamay)[4]
Production 270 457 hectolitres en 2009[3]
Pieds à l'hectare minimum 4 000 pieds par ha
Rendement moyen à l'hectare 60 à 65 hl/ha en blanc et rouge,
60 à 69 hl/ha en cabernet-d'anjou,
60 à 72 hl/ha en gamay,
65 à 75 hl/ha en rosé-d'anjou,
67 à 76 hl/ha en mousseux[5]

L’anjou, le cabernet-d'anjou et le rosé-d'anjou sont des vins d'appellation d'origine contrôlée partageant la même aire de production (une vaste partie de Maine-et-Loire, ainsi qu'une petite partie des Deux-Sèvres et de la Vienne) et le même cahier des charges. Ces appellations régionales font partie du vignoble de la vallée de la Loire.

Histoire

Moyen Âge et Renaissance

Au Moyen Âge, le vignoble angevin était essentiellement situé autour des villes d'Angers et de Saumur. Il existait également un vignoble de coteaux le long de la Loire.

Au XVIe et XVIIe siècles, la canalisation des affluents de la Loire, dont le Layon, permet d'étendre le vignoble, notamment sous l'impulsion du négoce batave[6].

Époque contemporaine

XIXe siècle

Comme ailleurs en France et dans le monde, la fin du XIXe siècle voit le phylloxéra ravager le vignoble angevin.

XXe siècle

Ce vignoble est classé appellation d'origine contrôlée par le décret du . Le cahier des charges en vigueur, commun aux appellations « anjou », « cabernet d'Anjou » et « rosé d'Anjou », date de l'arrêté du [7] modifiant et corrigeant (il y avait quelques coquilles) du précédent cahier des charges de 2011 (décret n° 2011-1556 du ).

L'appellation cabernet d'Anjou, quant à elle, a originellement été reconnue AOC par le décret du (à l'époque sous le nom « anjou-saumur rosé de cabernet »[8]. L'appellation prend son nom de cabernet d'Anjou par le décret du .

Étymologie

Le nom du vignoble provient évidemment de l'ancienne province française homonyme. Cette province tire elle-même son nom du peuple gaulois qui l'occupait avant l'arrivée des Romains : les Andécaves[9].

Situation géographique

Géologie et orographie

L'Anjou se situe exactement entre deux grandes structures géologiques majeures : le massif armoricain à l'ouest et le bassin parisien à l'est. Ses paysages en sont donc d'autant plus variés. Cependant, d'un point de vue géologique, la région peut se découper en trois ensembles :

  • l'Anjou noir composé de schistes ardoisiers et de carbonifères dans le Segréen et les Mauges à l'ouest d'Angers. C'est le terroir des grands vins « villages » des coteaux-du-Layon qui donnent leur caractère inimitable aux blancs angevins issus du chenin ;
  • l'Anjou blanche du tuffeau dans le Saumurois, à l'est, marque l'extrémité sud-ouest du bassin parisien ;
  • la vallée de la Loire, apportant son lot de sables et graviers au gré de ses crues millénaires, constitue le trait d'union entre l'est (le bassin parisien) et l'ouest (le massif armoricain)[10],[11].
vignobles de la vallée de la Loire

Climat

La région est située en zone tempérée, sous influence océanique. Ce climat se caractérise par des hivers doux et pluvieux, ainsi que par une faible amplitude thermique.

Pour la ville d'Angers, les relevés climatiques moyens sont :

Relevés Angers
Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
Température minimale moyenne (°C) 2,1 2,2 3,9 5,6 8,9 11,8 13,6 13,4 11,3 8,4 4,6 2,8 7,4
Température maximale moyenne (°C) 7,9 9,2 12,6 15,3 19 22,6 24,9 24,7 21,8 17 11,4 8,4 16,2
Ensoleillement (h) 70 92 141 179 201 234 248 237 191 129 89 65 1 877
Précipitations (mm) 62,1 50,8 51,7 44,6 54,4 41,2 43,8 44,9 52,2 59,6 64,5 63,4 633,4
Source : Laméteo.org : Angers (1947-2008)[12]


Vignoble

Présentation

Vignoble angevin au printemps

La superficie produisant de l'anjou est estimée à 2 490 hectares, mais l'aire d'appellation est bien plus vaste, couvrant la majorité du vignoble angevin, sur 126 communes de Maine-et-Loire, 14 du département des Deux-Sèvres et 9 de la Vienne[13].

Le vignoble angevin comprend d'autres appellations, qualifiées de « sous-régionales » par l'INAO : le saumur, le saumur-champigny, le coteaux-de-saumur, l'anjou villages, l'anjou villages brissac, le savennières, le coteaux-du-layon, le coteaux-de-l'aubance, le bonnezeaux, le chaume et le quarts-de-chaume. Les vins pouvant prétendre à ces AOC peuvent également prétendre à l'appellation générique anjou, qui a un cahier des charges moins exigeant.

L'AOC anjou peut être suivi de l'indication « gamay » pour les vins rouges issus du seul cépage gamay. Les cabernet-d'Anjou et rosé-d'Anjou forment des appellations spécifiques pour les vins rosés, mais avec le même cahier des charges que l'appellation anjou[14].

Les noms des vins AOC anjou peuvent également être suivi de l'indication géographique « Val de Loire »[14].

Encépagement

Vin blancs
Les cépages autorisés pour les vins blancs tranquilles sont le chenin, en cépage principal, et le chardonnay et le sauvignon comme cépages accessoires[15]. Le chenin doit représenter au moins 80 % de l'encépagement d'un anjou blanc[16].
Concernant les vins blancs mousseux, le chenin reste le cépage principal. Les cépages accessoires sont le cabernet franc, le cabernet-sauvignon, le chardonnay, le gamay, le grolleau, le grolleau gris et le pineau d'Aunis[15]. La proportion de chardonnay doit être inférieure à 20 % de l'encépagement[16].
Vins rouges
Pour les anjou rouges, le cabernet franc et le cabernet-sauvignon sont autorisés comme cépages principaux ; le pineau d'Aunis et le grolleau comme cépages accessoires[15]. La proportion des cépages accessoires doit être inférieure ou égale à 30 % de l'encépagement d'une exploitation. Concernant le seul grolleau, sa proportion doit être inférieure ou égale à 10 %[16].
Le gamay est l'unique cépage autorisé pour l'anjou-gamay[15].


Vins rosés
Rosé et Cabernet d'Anjou
Les cépages autorisés pour le rosé d'anjou sont le cabernet franc, le cabernet-sauvignon, le côt, le gamay, le grolleau, le grolleau gris et le pineau d'Aunis[15].
Pour le cabernet d'Anjou, seuls les cépages cabernet franc et cabernet-sauvignon sont autorisés[15].
Pour les vins rosés mousseux, les cépages autorisés sont le cabernet franc, le cabernet-sauvignon, le gamay, le grolleau, le grolleau gris et le pineau d'Aunis[15].

Méthodes culturales

Réglementairement, les parcelles de vigne présentent une densité minimale de 4 000 pieds à l'hectare[17].

Concernant la taille de la vigne, c'est une taille de type Guyot qui est utilisée. Celle-ci doit être effectuée au plus tard le , et selon les règles suivantes[17] :

Cépages Règles de taille
Cot, gamay, pineau d'Aunis - soit avec un maximum de 10 yeux francs par pied et un maximum de 6 yeux francs sur le long bois ;
- soit avec un maximum de 12 yeux francs par pied et un maximum de 4 yeux francs sur le long bois.
Chenin - soit avec un maximum de 12 yeux francs par pied et un maximum de 5 yeux francs sur le long bois ;
- soit avec un maximum de 14 yeux francs par pied et un maximum de 4 yeux francs sur le long bois.
Grolleau et grolleau gris - soit avec un maximum de 10 yeux francs par pied et un maximum de 5 yeux francs sur le long bois ;
- soit avec un maximum de 12 yeux francs par pied et un maximum de 4 yeux francs sur le long bois.
Cabernet franc et cabernet-sauvignon avec un maximum de 14 yeux francs par pied et un maximum de 8 yeux francs sur le long bois.
Chardonnay et sauvignon - soit avec un maximum de 12 yeux francs par pied et un maximum de 8 yeux francs sur le long bois ;
- soit avec un maximum de 14 yeux francs par pied et un maximum de 5 yeux francs sur le long bois.

Rendements

Les rendements maximum sont fixés à 60 hectolitres à l'hectare pour les vins blancs et rouges. Ils sont fixés à 65 hectolitre maximum à l'hectare pour le rosé d'Anjou.

Les rendements visés sont fixés à 52 hectolitres à l'hectare pour les vins blancs, 54 hectolitres à l'hectare pour les vins rouges[6].

Titres alcoométriques volumiques minimal et maximal

Les titres alcoométriques volumique (anciennement appelé degré du vin) minimal et maximal que doivent respecter les exploitants de cette appellation pour que leurs vins soient commercialisables sont les suivants :

AOC Titre alcoométrique volumique
minimal[18] maximal[19]
anjou blanc 11 % 12,5 %
anjou rouge 10,5 % 12,5 %
anjou gamay 10,5 % 12,5 %
rosé d'Anjou 9,5 % 12 %
cabernet d'Anjou 10,5 % 13 %
vins mousseux (blancs et rosés) 10,5 % 13 %

Vinification et élevage

Avant toute vendange et vinification, « un contrôle de maturité (densité, richesse en sucre, acidité totale) ou une fiche de dégustation des baies sur au moins une parcelle par type de produit (vin tranquille, liquoreux, mousseux)[20]. ».

Il est obligatoire, pour tous les vins avant d'être commercialisés, de réaliser un examen analytique concernant l'acidité volatile, le titre alcoométrique volumique acquis, l'acide malique (pour les vins rouges exclusivement), l'anhydride sulfurique total, l'acidité totale, les sucres (glucose et fructose) ainsi que la surpression pour les vins mousseux[20].

Terroir et vins

Vins blancs
Secs, les anjou blancs s'illustrent autant par leur fraîcheur que par une étonnante finesse aromatique. Celle-ci est dominée par des senteurs de pomme et d'agrumes avec, selon le degré de maturité, des notes de coing, de tilleul, d'amande grillée ou de cannelle. Les vins issus exclusivement de chenin vendangé bien mûr sont complexes et présentent des arômes de fruits blancs surmûris et une structure presque onctueuse.
Les vins blancs d'Anjou sont parfois aptes à vieillir (jusqu'à 10 ans).
Vins rouges
Les anjou rouges ont en général une robe rubis et présentent des arômes de fruits rouges, parfois épicés. Sa fraîcheur et la finesse de ses tanins permettent de le boire rapidement, ou dans les trois ans[6].
Vins rosés
Le rosé d'Anjou est, comme son nom l'indique, un vin rosé. C'est un vin demi-sec, à boire dans les deux ans.
Le cabernet d'Anjou est un vin rosé doux, voire moelleux. Il se garde environ deux ans.

Gastronomie

L'anjou blanc s'associe très bien avec les coquilles Saint-Jacques gratinées, le homard, la sole, les poissons de rivière, le saumon, le veau à l'ancienne ou encore la poularde. Le vin doit être servi entre 8 et 10 °C.

L'anjou rouge se marie avec les charcuteries, le lapin, le magret de canard, le veau, les viandes rouges grillées et les volailles rôties. La température de service idéale est située entre 12 et 13 °C. L'anjou-gamay se déguste aux alentours de 12 °C. Le primeur se boit à une température un peu plus basse.

La température de service des vins rosés (cabernet d'Anjou et rosé d'Anjou) se situe entre 10 et 12 °C.

Structure des exploitations

L'aire d'appellation comprend 810 viticulteurs et 570 vinificateurs (555 caves particulières, 4 caves coopératives et 11 négociants)[6].

Confrérie des Chevaliers du Sacavin d'Anjou et de Saumur

La Confrérie des Chevaliers du Sacavin est la plus ancienne confrérie bachique des temps modernes, fondée en 1904 par le baron de Grandmaison dans les caves du Château de Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire). Cette confrérie a pour devise une citation de Raoul Ponchon : « Quand mon verre est plein, je le vide et quand il est vide je le plains. »[21]Son siège est à Angers, capitale historique de l'Anjou. Très active et ouverte au monde, la Confrérie installe une Commanderie à Londres en 1970 et une Commanderie en Chine, dans la province du Hebei, au nord de Pékin, le . En , la Confrérie participe au Colloque de l'université de Reims Champagne Ardennes : " Patrimoine immatériel et identités. Entre terroirs et territoires : les confréries et leurs discours", avec le sujet : "La Confrérie des Chevaliers du Sacavin d'Anjou et de Saumur : un ancrage local, une ouverture au monde."

Confrérie des Fins Gousiers d'Anjou

Créé en 1952, la Confrérie des Fins Gousiers d'Anjou, dont le siège social est à Saint-Lambert-du-Lattay (Maine-et-Loire), est sans doute un des représentants les plus actifs du terroir français et plus particulièrement celui de l’Anjou.

Références

  1. Légifrance Décret du 22 novembre 1999 relatif aux appellations d'origine contrôlées "Anjou" et "Rosé d'Anjou", art. 1er
  2. Guide Vert Solar : Vins de France, page n°5 sur Anjou
  3. a et b Le Guide Hachette des vins 2011, éditions Hachette, 2010. (ISBN 978-2-01-237681-6)
  4. Placido Llorca, « Dénomination viticole Anjou », sur Vin-Vigne, (consulté le ).
  5. Décret du 12 octobre 2009
  6. a b c et d INAO : fiche produit Anjou
  7. « Arrêté du 20 juin 2016 modifiant le cahier des charges des appellations d'origine contrôlées « Anjou », « Cabernet d'Anjou » et « Rosé d'Anjou » homologué par décret n° 2011-1556 du 15 novembre 2011 », sur www.legifrance.gouv.fr.
  8. Légifrance : Fac-similé du décret du 18 octobre 1950, Communes dont les vins ont droit à l'appellation « anjou rosé de cabernet », « anjou saumur rosé de cabernet » ou « saumur rosé de cabernet »
  9. Site de l'Arbre celtique, page sur les Andécaves
  10. MétéOBell Anjou - Géographie Physique
  11. Guide Vert Solar : Vins de France. (Page no 36 sur Cabernet d'anjou)
  12. (fr) Lamétéo.org : Angers (1947-2008), consulté le 2 décembre 2009.
  13. « Fiche produit : anjou, aire géographique », sur www.inao.gouv.fr.
  14. a et b « Cahier des charges des appellations d'origine contrôlées « Anjou », « Cabernet d'Anjou » et « Rosé d'Anjou » », homologué par le décret n° 2011-1556 du 15 novembre 2011, modifié par l'arrêté du 20 juin 2016 publié au JORF du 30 juin 2016.
  15. a b c d e f et g Légifrance Cahier des charges des appellations d'origine contrôlées « Anjou », « Anjou-Villages », « Cabernet d'Anjou » et « Rosé d'Anjou », chapitre 1er, article V, 1o
  16. a b et c Légifrance Cahier des charges des appellations d'origine contrôlées « Anjou », « Anjou-Villages », « Cabernet d'Anjou » et « Rosé d'Anjou », chapitre 1er, article V, 2o
  17. a et b Légifrance Cahier des charges des appellations d'origine contrôlées « Anjou », « Anjou-Villages », « Cabernet d'Anjou » et « Rosé d'Anjou », chapitre 1er, article VI
  18. Légifrance Cahier des charges des appellations d'origine contrôlées « Anjou », « Anjou-Villages », « Cabernet d'Anjou » et « Rosé d'Anjou », chapitre 1er, article VII
  19. Légifrance Cahier des charges des appellations d'origine contrôlées « Anjou », « Anjou-Villages », « Cabernet d'Anjou » et « Rosé d'Anjou », chapitre 1er, article IX
  20. a et b Fiches techniques de l'AOC Anjou
  21. « Histoire du vignoble d'Anjou par le musée des boissons », sur musee-boissons.com.

Bibliographie

  • Michel Mastrojanni, Les Vins de France, Éditions Solar, coll. « guide vert Solar », Paris, 1998, 3e éd. (1re éd. 1992), (ISBN 2-263-02796-3)
  • Légifrance, Cahier des charges des appellations d'origine contrôlées « Anjou », « Anjou Villages », « Cabernet d'Anjou » et « Rosé d'Anjou » annexé au décret n° 2009-1227 du

Voir aussi

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