Son pelage laineux lui procure une bonne isolation thermique pour affronter la rigueur de l'hiver tibétain. La robe est claire avec des reflets rosés. Contrairement à la norme chez les bovidés, seul le mâle porte des cornes.
Longueur du corps : 110 à 140 cm
Longueur des cornes : en S, annelées à l'avant sur les 2/3 inférieurs.
D'après l'édition de 2005 de Endangered Species Handbook de l'ONG américaine Animal Welfare Institute, elle y est traditionnellement chassée et commercialisée pour sa laine, de façon limitée en région autonome du Tibet (Chine), et au Kashmir (Inde)[12].
Bien que l'habitat de l'antilope soit difficilement accessible, le prix énorme du shahtoosh (jusqu'à 1 250 $/kg) et les petites amendes pour des infractions ont, d'après un rapport de Kumar en 1993, alimenté les échanges illégaux. En , les douanes indiennes ont saisit 105 kg de shahtoosh en provenance de Katmandou au Népal. Une antilope tuée fournit 150 grammes de laine, il faut 2 antilopes pour produire une écharpe (Schaller, 1996, 1998)[12].
Un marché important s'est développé en Inde, Népal, et différents pays occidentaux d'après une étude de George Schaller de 1998. En 2000, elle est totalement protégé par les gouvernements nationaux chinois et indien, cependant, l'état du Jammu-et-Cachemire en Inde, autorise le commerce du shahtoosh, défiant ainsi l'interdiction du national Indian Wildlife Protection Act (Currey 1996). Une chasse illégale est continuée par les braconniers et certains fonctionnaires du gouvernement Tibétain, tandis que la laine est traitée en Inde, d'après un rapport de Schaller[12] de 1998.
Le dissident chinois Hu Jia a commencé à s’engager publiquement au début des années 1990[13]. Diplômé en économie, il devient membre de la Brigade du yak sauvage, une ONG qui défend les antilopes tibétaines en danger de disparition du fait d’un braconnage toléré par les autorités chinoises et de l’organisation de chasses fort lucratives au Tibet[14].
Mesures de protection
L'antilope tibétaine est inscrite dans la liste des espèces en danger par l'Union internationale pour la conservation de la nature et d'autres organismes locaux comme le United States Fish and Wildlife Service américain, en raison du braconnage commercial pour la laine de sa « sous-toison », de la compétition avec des troupeaux locaux domestiqués et le développement de leur pâturage et à cause l'extraction de l'or dans l'habitat du Chiru. La laine du Chiru, connue sous le nom de shahtoosh, est chaude, douce et très légère. Elle est considérée comme la plus chaude du monde. La laine ne peut seulement être obtenue qu'en tuant l'animal[15].
L'aire protégée nationale du Changthang est élevée au niveau d'aire protégée en 2000[16].
Le braconnage dans les réserves nationales en Chine, pratiqué principalement pour la consommation de viande ou la confection de produits artisanaux, est difficile à contrôler car si la possession d'armes à feu est officiellement interdite en Chine depuis 1995, un certain nombre de minorités ethniques disposent d’armes à feu artisanales pour la chasse[18].
Des groupes de volontaires tibétains se forment pour arrêter la chasse illégale. Elle est dépeinte en 2004 dans le film chinois, Kekexili, la patrouille sauvage (可可西里).
En , le gouverneur de l'État du Jammu-et-Cachemire a demandé au gouvernement fédéral d'Inde d'interdire, suivant la réglementation du CITES, le braconnage de l'antilope du Tibet[réf. souhaitée].
Pose d'un tablier de viaduc lors de la construction, permettant la connectivité écologique, et ainsi de laisser passer les antilopes et de minimiser l'empreinte au sol.
À la moitié des années 1990, la population était estimée à 200 en Inde et environ 75 000 en Chine, contre une population totale estimée à environ un million d'animaux un siècle auparavant. De grands troupeaux étaient observés au XIXe siècle d'après un article de Schaller de 1998. Elle était classée comme vulnérable en 1996 par la liste rouge de l'UICN, puis en danger en 2000 avec environ 20 000 animaux tués chaque année[12].
Un rapport publié par Xinhua en , faisait déjà état de 120 000 spécimens dans la préfecture de Nagqu, soit un doublement de la population par rapport à 2000[8].
Un article de du Quotidien du peuple fait état de 200 000 têtes dans le seul Changtang, dont la superficie est de 298 000 km2 et une altitude moyenne de 5 000 mètres[20]. En , le même quotidien rapporte les mots de Zhang Zhizhong, responsable du département de la protection de la vie sauvage du institut national des forêts et prairies faisant état d'une population dépassant les 300 000 individus et de la quasi-éradication du braconnage, qui était très actif dans les années 1990[21].
Dans la culture populaire
La lutte d'un groupe de volontaires tibétains pour arrêter la chasse illégale d'antilopes a été dépeinte en 2004 dans le film chinois Kekexili, la patrouille sauvage.
↑(Leslie et Schaller 2008, p. 1) « It presently occurs, almost exclusively, in about 800,000 km2 of the Chinese provinces of Tibet (Xizang), Xinjiang, and Qinghai and in very small numbers in the Ladakh district of northwestern India »
↑(Leslie et Schaller 2008, p. 3) « Despite Lesson’s (1827) type locality,P. hodgsoniirarely occurred in Nepal (Groves 2003; Heinen and Yonzon1994; Schaller 1977, 1998). »
↑Dina Fine Maron, « L'antilope du Tibet est massacrée pour la confection d'écharpes
Le commerce de la luxueuse « shahtoosh » menace l'antilope du Tibet, une espèce menacée. », National geographie
nationalgeographic.com, (lire en ligne [doc])
↑Louis-Marie, Élise et Thomas Blanchard, Explorateurs du Toit du Monde, Carnets de route en Haute-Asie (1850-1950), Édition de La Martinière, 2010, Page 69 (ISBN978-2-7324-4216-7).
(en) David M. Leslie et George B. Schaller, « Pantholops Hodgsonii (Artiodactyla: Bovidae) », Mammalian Species, vol. 817, no 1, (ISSN0076-3519 et 1545-1410, DOI10.1644/817.1, lire en ligne, consulté le )
(en) Hoshino Buhoa, Z.Jiang, C.Liu, T.Yoshida, Halik Mahamut, M.Kaneko, M.Asakawa, M.Motokawa, K.Kaji, X.Wu, N.Otaishi, Sumiya Ganzorig, R.Masudah & co, « Preliminary study on migration pattern of the Tibetan antelope (Pantholops hodgsonii) based on satellite tracking », Advances in Space Research, vol. 48, no 1, , p. 43-48 (DOI10.1016/j.asr.2011.02.015, présentation en ligne)
Réné-Primeverre Lesson, Manuel de mammalogie, ou histoire naturelle des mammifères, Paris, France, Roret Libraire,