Ce ballet se réfère à l'Antiquité par le thème. L'inspiration musicale quant à elle est classique, voire baroque, l'orchestre simplifié est constitué essentiellement des cordes.
Il choisit d'en faire un ballet blanc qu'il compose pour un effectif instrumental épuré représenté par un orchestre à corde de trente-quatre instrumentistes : huit premiers violons, huit seconds violons, six altos, quatre premiers violoncelles, quatre seconds violoncelles et quatre contrebasses. La durée est de trente minutes.
Composition
Stravinsky écrivant pour un ensemble homogène d'instruments à cordes frottées, choisit de remplacer les contrastes de timbres que l'on entend dans Pulcinella par des contrastes de volume. Comme plus tard avec Agon, ce ballet s'inspire de la grande tradition classique de la musique française du XVIIe siècle et particulièrement de Lully. Avec ses rythmes pointés, le prologue commence à la manière d'une ouverture « à la française ». Le compositeur s'appuie sur une cellule rythmique fondamentale présente dès le début de l'œuvre, qu'il transforme par des subdivisions de valeurs successives rendue de plus en plus complexe.
L'argument
Les personnages sont Apollon et trois muses : Calliope muse de la poésie, Polymnie muse de la rhétorique et Terpsichore muse de la danse. Le thème : Apollon musagète (« conducteur des muses ») instruit les muses à leurs arts et les conduit au Parnasse. Le ballet est divisé en deux tableaux :
Premier tableau
Naissance d'Apollon
Second tableau
Variation d'Apollon (Apollon et les Muses)
Pas d'action (Apollon et les trois muses: Calliope, Polymnie et Terpsichore)
S'appuyant sur la beauté et les qualités d'interprète de Lifar, Balanchine conçoit un Apollon jeune et sauvage, exaltation de la danse masculine. L'œuvre est sobre et claire, en parfaite adéquation avec la partition de Stravinsky.
Lors de la création, Apollon porte une toge retravaillée, avec une coupe en diagonale, une ceinture et des lacets qui montent à la manière des spartiates. Les muses ont un tutu classique. Le décor est baroque : deux grosses machineries (des rochers et le chariot d'Apollon)
Au fil des reprises de ce ballet, le chorégraphe épure peu à peu les costumes et les décors (reprise de 1957),
Dans la reprise de 1978) il supprime le premier tableau, le « musagète » du titre et même le Parnasse. Ce dernier demeure matérialisé par un simple escalier recouvert de velours noir dans la version « musagète ».
Les muses portent une tunique blanche, Apollon en collant blanc délaisse les lacets.
La chorégraphie est adaptée à la personnalité des nouveaux interprètes, dont Mikhaïl Barychnikov.
Dans la danse on sent un retour vers l'académisme (étirement et élancement du corps). Mais le chorégraphe George Balanchine casse les angles des bras et plie les angles de la main. C'est donc un ballet néoclassique.