Asma Mhalla naît le 26 mars 1984 à Tunis[5]. Elle est la petite-fille de Mohamed Mhalla (1904-1951), jurisconsulte, Grand cadi (ministre de la justice) et homme politique tunisien, leader du mouvement décolonialiste[6]. Son père est haut-fonctionnaire puis entrepreneur. Ses parents divorcent lorsqu'elle a douze ans ; avec son frère et sa sœur, sont alors élevés par leur père[7].
Le 27 octobre 2022, elle rejoint l'EHESS où elle présente un projet de thèse en « Droit, études politiques, philosophie », sous la direction de Pierre-Antoine Chardel, qu'elle soutiendra le 24 janvier 2024[10].
Carrière professionnelle
Après ses études supérieures, Asma Mhalla travaille dans la banque d'affaires puis dans le conseil en stratégie ; une expérience professionnelle qu'elle salue pour avoir structuré son approche du travail. Elle interrompt sa carrière en 2016 en raison de problèmes de santé[11]. Durant son hospitalisation[9], elle s'intéresse à la théorie politique et aux questions de technosurveillance en découvrant, notamment, les travaux du théoricien américain Bernard E. Harcourt, qui deviendra par la suite l'une de ses principales influences intellectuelles[12].
En 2023, elle anime et produit une émission, CyberPouvoirs[13], sur France Inter[14], dans laquelle elle décrypte « les nouvelles formes de pouvoir et de puissance qui sont en train de se recomposer autour de la question technologique ». Elle tient également une chronique dans Les Échos en qualité d'enseignante à Science Po et Columbia GC[15].
Travail sur la politique technologique et la gouvernance des Big Tech
Asma Mhalla est politologue, experte en Tech Policy, politique publique technologique. Ses écrits traitent des défis démocratiques et géopolitiques tels que la gouvernance des méta-plateformes technologiques, la souveraineté technologique des États et la désinformation[16],[17].
Elle est appelée à analyser les enjeux technologiques comme la puissance des Big Tech, les enjeux politiques de l’IA et les défis démocratiques posés par les médias sociaux et la désinformation[18],[19].
En février 2024, Asma Mhalla publie un essai, Technopolitique[20]; elle soutient que « les nouvelles technologies duales » forment un système d'infrastructures technologiques et civilisationnelles qui structurent de nouvelles formes de pouvoir et de puissance ainsi que notre relation à la démocratie[21]. Selon l'auteure, la privatisation de ces infrastructures technopolitiques par les Big Tech pose un enjeu de gouvernance globale[22].
L'auteure appelle à rester alerte contre le pouvoir politique qu'exercent « les Big Tech », qu'elle qualifie d'illégitime en leur absence de mandat démocratique. Elle appelle également à une repolitiser la question technologique[23],[24],[25],[26].
Denis Lafay (dir.), Edgar Morin (préface), Laurent Berger (postface) et Asma Mhalla, Face à l'effroi 9 juin - 7 juillet - Un mois pour comprendre (ouvrage collectif), éditions de l'Aube, coll. « Monde En Soi », , 224 p. (ISBN2815964562, présentation en ligne)
↑Jean-Marie Durand, « Asma Mhalla, spécialiste de la Big Tech : «Il faut prendre Musk au sérieux, ce n'est pas un clown, mais un acteur géopolitique de premier plan» », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le )
↑Simon Brunfaut, « Asma Mhalla: "La Tech militarise nos démocraties" », Les Echos, (lire en ligne, consulté le )
↑Natacha Laporte, « Asma Mhalla : « De simple consommateur et producteur de données, l'individu devient potentiellement une cible » », La Tribune, la Tribune, (lire en ligne, consulté le )
↑Laetitia Strauch-Bonart, « Asma Mhalla : "Les Gafam ne sont plus des entreprises privées mais des acteurs politiques" », L'Express, l'Express, (lire en ligne, consulté le )
↑Alice Le Dréau, « Asma Mhalla : « Nos cerveaux sont les nouveaux champs de bataille » », La Croix l'hebdo, (lire en ligne)
↑Dominique Boullier, « Technopolitique ou l’art de la pêche au gros », AOC, (lire en ligne)
↑Laure de Roucy-Rochegonde, « Technopolitique. Comment la technologie fait de nous des soldats. Asma Mhalla, Paris, Seuil, 2024, 288 pages », Politique étrangère, vol. 243, no 3, , p. 210–211 (ISSN0032-342X, DOI10.3917/pe.243.0210, lire en ligne, consulté le )