August Moritz
August Moritz, né le [a 1] à Hanovre[a 1] mort en à Hambourg, était un chef de section dans les services de la police de sûreté allemande (Sicherheitsdienst) basée à Lyon. À partir de , il est, à l'instar de Klaus Barbie, l'un des deux chefs de section à seconder l'Obersturmbannführer Werner Knab. Il est condamné à mort[1] par contumace par la justice française, le à Marseille ; puis à Lyon le . Activités SS en FranceMoritz est d'abord adjoint au chef du SD à Orléans[a 1] ; il occupe ensuite une fonction similaire à Marseille[a 1]. De 1943 à 1944, il est SS-Obersturmführer et commande la SiPo pour Lyon, Marseille et Orleans[2]. Un certain nombre de documents attestent de sa participation active à la déportation de Juifs[a 1], notamment des correspondances explicites avec Heinz Röthke, à qui il « envoyait » des Juifs, au camp de Drancy. Ainsi, il participe à la déportation de Juifs depuis Marseille ; la participation du SD de Marseille à la shoah, c'est-à-dire à la déportation puis à l'extermination de Juifs est estimée à 100 000 victimes[a 1]. Il est nommé à Lyon, début 1944, à la tête d'une des deux branches du Sicherheitsdienst de Lyon (l'autre branche était dirigée par Klaus Barbie ; la responsabilité du Sicherheitsdienst de Lyon dans son ensemble, le dixième Einsatz Kommando, incombait à Werner Knab). Le , il participe avec des miliciens français, dont Touvier, Lécussan (qui l'avait prévenu préalablement de la présence[3] de Victor Basch à Lyon) et Gonnet, à l'arrestation d'Hélène et Victor Basch à leur domicile. Il fait ensuite partie de l'escorte macabre à Neyron où Lécussan assassine[3] Victor Basch ; Gonnet se chargeant d'assassiner Hélène Basch[3]. L'enquête des KlarsfeldSerge et Beate Klarsfeld entreprennent[a 2] dans les années 1970 de localiser Moritz. En 1973, ils retrouvent sa trace[a 2] dans le quartier de Sankt Pauli, dans un immeuble situé au 27, Talstrasse[a 2]. Serge et Beate Klarsfeld le rencontrent peu après la localisation de Moritz, à son domicile, en présence de sa femme. Cette entrevue prend un tour surréaliste, à plus d'un titre[a 3]. Entre autres, il leur apprend qu'il aurait participé, dès 1948, aux activités du VVN, une association allemande d'aide aux victimes du nazisme. Il affirme également être membre[a 3] du DFU, un petit parti politique d'extrême gauche de RFA. Il ajoute avoir assisté à une conférence de Beate Klarsfeld, en , peu de temps après la fameuse « gifle à Kiesinger ». Au cours de l'entrevue, il dément les accusations qui lui sont portées et clame son innocence. Par exemple, au sujet de l'assassinat d'Hélène et Victor Basch, il déclare[a 3] :
— (C'est un mensonge. Je n'étais pas là. Je suis innocent.) À quoi, Serge Klarsfeld répond[a 3] :
— (Si vous êtes innocent, venez en France et faites face au procès. Votre sentence sera supprimée automatiquement. Il y aura un nouveau procès qui fera éclater au grand jour votre innocence.) Moritz refuse alors la suggestion[a 3] de Serge Klarsfeld. Notes et référencesNotesRéférences
Autres références :
Voir aussiBibliographie
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