Gwoza, ville de 200 000 habitants[1], avait été prise le par Boko Haram qui avait massacré 600 personnes[2]. Quelques jours plus tard, Abubakar Shekau proclamait un califat dans cette ville[3],[4].
Plusieurs mois après, vers début mars 2015, après avoir subi plusieurs défaites contre les Tchadiens, les djihadistes de Boko Haram rassemblent leurs forces à Gwoza et exécutent encore des dizaines de personnes[3], plus précisément 75 selon un survivant[5]. Puis le 15 mars, sur un ordre qui aurait été donné par Abubakar Shekau lui-même selon un combattant enrôlé de force par les djihadistes, les hommes de Boko Haram massacrent leurs femmes[6]. Après s'être échappé, Usman Ali déclare à l'AFP :
« Le dimanche 15 mars, Shekau a rassemblé ses hommes, y compris nous, les nouvelles recrues, et il s'est adressé à nous. Il a dit qu'ils devaient retourner à Gwoza et tuer toutes les femmes qu'ils avaient laissées derrière eux. Il a dit que s'ils ne les tuaient pas, ils ne les retrouveraient pas au paradis. Ils nous ont amenés à Gwoza, où nous avons assisté au carnage. Ils ont rassemblé les femmes qui étaient en grand nombre, et ont ouvert le feu sur elles[6]. »
Déroulement
Le 24 mars 2015, après avoir bombardé la ville pendant plusieurs jours, l'armée nigériane lance l'offensive sur Gwoza, devenue la « capitale » du califat proclamé par Boko Haram. Les localités de Limankara et de Pulka sont rapidement prises[1]. Le 27 mars, l'armée nigériane affirme avoir repris Gwoza et tué ou capturé de nombreux djihadistes[3].