Dans la nuit du 26 au 27 décembre 2018, les djihadistes de l'État islamique en Afrique de l'Ouest attaquent la ville de Baga, au Nigeria[1],[2]. Ils prennent d'assaut la ville, s'emparent de la base navale à Mile 3, à environ cinq kilomètres de Baga, et affrontent les troupes qui défendent la base de la Force multinationale mixte[1]. Après d'âpres combats, la base est prise par les djihadistes qui s'emparent de camions militaires, de munitions et de nombreux lance-roquettes[1]. Les militaires se replient sur la base navale de Fish Dam, sur les rives du lac Tchad, qui résiste[1]. Les djihadistes se retirent ensuite, mais les militaires de la Force multinationale mixte décident de ne pas les poursuivre, de crainte de tomber dans une embuscade[1].
Contrairement à leur habitude, les hommes de l'EI tentent de tenir le terrain[3]. Ils restent présents à l'intérieur de la ville, où ils parcourent les rues, maison après maison, pour trouver et tuer des miliciens[4]. Des maisons de politiciens locaux et de chefs communautaires, un hôpital, une clinique et des écoles sont incendiées ou rasées[5]. Selon le plus de 30 000 civils fuient vers Maiduguri, tandis que 6 000 autres traversent le lac Tchad en bateau pour se réfugier au Tchad[6].
L'armée nigériane prépare ensuite une offensive pour reprendre Baga aux djihadistes[4]. Des dizaines de véhicules militaires venus de Maiduguri prennent notamment position à Monguno, à 50 kilomètres de Baga[4].
L'armée nigériane fait son entrée dans Baga le soir du 9 janvier et le 10 elle reprend entièrement repris le contrôle de la ville, sans rencontrer de résistance[5],[6]. Selon l'ONU, plus de 30 000 civils, en majorité venus de Baga, s'enfuient à Maiduguri, tandis que 6 000 autres traversent le lac Tchad pour se réfugier au Tchad[6].
Revendication
Le 22 mai 2019, l'État islamique en Afrique de l'Ouest met en ligne une vidéo sur la bataille de Baga[7]. Elle montre jusqu'à plus de 80 combattants réunis ensemble et deux SVBIED, dont l'un sera cependant capturé par l'armée nigériane[7]. La vidéo montre également le butin saisi lors des pillages des bases militaires à Baga et des exécutions par armes à feu de soldats nigérians faits prisonniers[7]. Un des captifs est mis à mort par un tir de lance-roquettes RPG-7[7].
Pertes
Au 27 décembre, le porte-parole de l'armée nigériane, Sani Usman, ne reconnait la mort que d'un officier de la Marine[1],[2].