Le , des combattants de Boko Haram attaquent l'île de Kirta Wulgo, située sur le lac Tchad, en territoire nigérian[1]. Cette île est alors occupée par l'État islamique en Afrique de l'Ouest, qui utilise son port pour importer des armes et des vivres dans les territoires sous son contrôle[1].
Boko Haram avait lancé une première attaque en août, qui s'était soldée par un échec[1]. Pour cette offensive, le groupe mobilise ses combattants des camps de Gegime et de Kwatar Mota, en territoire nigérien, et de Kaiga-Kindjiria, en territoire tchadien, qui se rassemblent à Tumbun Ali, en territoire nigérian[1]. Depuis la mort d'Abubakar Shekau, tué en mai 2021 lors de la bataille de la forêt de Sambisa, Boko Haram est dirigé par Bakoura Buduma qui a trouvé refuge sur les rives nigériennes du lac Tchad[1].
Déroulement
Les combats débutent le 27 septembre, à 16 heures, et s'achèvent le lendemain, à 9 heures du matin, par la victoire de Boko Haram qui prend possession de l'île[1],[2]. Les affrontements ont fait plus de 100 morts[1]. Mais ces chiffres sont à relativiser selon les chercheurs, qui soulignent la difficulté à obtenir des informations fiables dans cette région. « Il ne faut pas exagérer l’importance de cet incident », tempère Vincent Foucher, qui rappelle que les hommes de l'État Islamique ont ensuite repris le contrôle de cette position [3].
Avec cette prise, Boko Haram menace alors les îles de Sabon Tumbu, Jibillaram et Kwalleram, principaux fiefs de l'État islamique sur le lac Tchad[1]. L'AFP indique que d'après une source de la région, Abou Mosab al-Barnaoui se trouverait alors à Sabon Tumbu et son adjoint à Jibillaram[1].
Cependant le succès de Boko Haram est sans lendemain et l'État islamique reprend possession de l'île en octobre[3].