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Bataille de la Meloria (1284)

Bataille de la Meloria
Description de cette image, également commentée ci-après
Enluminure de la bataille de la Meloria
Nuova Cronica, Bibliothèque du Vatican, Chig.L.VIII.296
Informations générales
Date 6 Aout 1284[1]
Lieu Près des bas-fonds de la Meloria (large de Livourne)
Casus belli Frictions entre les deux républiques maritimes pour le contrôle de la mer Tyrrhénienne
Issue Victoire Génoise décisive[2]
Belligérants
République de Gênes République de Pise
Unités impliquées
93 Galère de Guerre et Galiote 72 Galère de Guerre et Galiote
Commandants
Alamano da Mare
Oberto Doria
Benedetto Zaccaria
Oberto Spinola
Albertino Morosini
Ugolino della Gherardesca
Andreotto Saracino
Pertes
Près de 1000 morts 5000-6000 morts,
11.000 prisonniers,
Environ 50 Galère coulées ou capturées

Guerre Pisano-Génoise

Coordonnées 43° 19′ 02″ nord, 9° 58′ 32″ est

La bataille navale de la Meloria se déroula le dimanche , en mer Tyrrhénienne, près de l'îlot de la Meloria, au large de Livourne. Elle opposa les républiques maritimes de Gênes, alors en pleine ascension en mer Méditerranée occidentale, et de Pise, qui venait de connaître son apogée et amorcera une période de déclin après cette bataille.

Contexte

Les deux républiques italiennes opposaient des prétentions incompatibles d'influence sur la Corse et la Sardaigne. Elles entrèrent donc en conflit ouvert en 1282, en partie par le changement d'alliance de Giudice di Cinarca au profit de Pise[3], afin de confirmer leur contrôle de la mer Tyrrhénienne et de ses routes maritimes. La bataille de la Meloria constitue le dernier épisode de ce conflit.

Aucun des affrontements de 1282, 1283 et 1284 n'avait été favorable à Pise. Bien qu'alliée des Catalans et de Venise contre Gênes, et malgré un podestat vénitien, Alberto Morosini, la cité ne reçut d'aide d'aucun des deux.

Les Génois envoyèrent la totalité de leur flotte contre leur ennemi. Quand les Génois apparurent près de la Meloria, les forces pisanes étaient regroupées sur l'Arno, à l'embouchure duquel se trouve le port de la ville Porto Pisano. La flotte de Pise représentait la puissance de cette République, et il s'y trouvait des membres de chaque grande famille et la plupart des grands officiers d'État.

La bataille

Lithographie de la bataille de la Meloria (1284) par Armanino.

La flotte génoise était commandée par le fils d'Ansaldo da Mare : Alamono dit Enrico . Afin de faire sortir les adversaires pour engager le combat de manière décisive, il avait rangé sa flotte en deux lignes côte à côte. La première était constituée, selon Agostino Giustiniani, de cinquante-huit galères et huit panfili, une classe de galères légères d'origine orientale et baptisées du nom de la province de Pamphylie. Oberto Doria, amiral génois, s'était posté au centre et en avant de sa ligne. Sur la droite se trouvaient les galères de la famille Spinola, et de quatre des huit « compagnies » en lesquelles Gênes était divisée : Castello, Piazzalunga, Macagnana et San Lorenzo. Sur la gauche se trouvaient les galères des Doria, et les quatre autres compagnies : Porta, Soziglia, Porta Nuova et Il Borgo.

La deuxième ligne de vingt offices, sous le commandement de Benedetto Zaccaria, s'était placée si loin derrière la première que les Pisans ne pouvaient pas voir si elle se composait de navires de guerre ou de petites embarcations de ravitaillement. Elle était pourtant assez proche pour entrer dans l'action et faire pencher la balance en faveur de Gênes une fois la bataille lancée.

Les Pisans, commandés par le podestat Morosini et ses lieutenants, Ugolino della Gherardesca et Andreotto Saracino, sortirent en formation unique. On dit que, tandis que l'archevêque bénissait la flotte, la croix d'argent de sa crosse archiépiscopale tomba, mais que le présage fut négligé avec irrévérence par les Pisans, qui déclarèrent que s'ils avaient le vent avec eux, ils pourrait se passer de l'aide de Dieu.

La flotte pisane s'avança en ligne pour rencontrer parallèlement la première ligne génoise, suivant la tradition médiévale qui consiste à enfoncer la flotte adverse puis à la prendre à l'abordage. La victoire se précisa pour Gênes lorsque l'escadron de Zaccaria se rabattit sur le flanc des Pisans. Leur flotte fut presque anéantie, le podestat fut fait prisonnier et Ugolino s'enfuit avec quelques navires.

Conséquences

La république de Pise, déjà chassée de Sicile deux ans plus tôt par les Aragonais et en perte d'influence sur les judicats de Sardaigne également à leur profit, perdit alors très vite toute influence sur la Corse au bénéfice des Génois[3].

Comme Pise se trouva aussi attaquée par Florence et Lucques, la République ne put jamais se remettre du désastre. Deux ans plus tard, Gênes s'empara de Porto Pisano et de son port. Pise perdit alors sa place de puissance navale méditerranéenne majeure, ainsi que de puissance régionale en Toscane, éclipsée et finalement conquise, en 1406, par Florence.

En 1288, Ugolin della Gherardesca fut condamné à mourir de faim, avec plusieurs de ses fils et petits-fils. Cette mort ignoble est retranscrite par Dante au chant XXXIII[4] de l'Enfer, première cantica de la Divine Comédie.

Voir aussi

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Bibliographie

  • Antonio Musarra, 1284 La battaglia della Meloria, Roma, Laterza, 2018, (ISBN 978-88-581-3068-1).
  • Ignazio del Punta, La battaglia della Meloria. Il più grande scontro navale del Medioevo, Cagliari, Arkadia, 2015, (ISBN 9788868510664).
  • Mario Chiaverini, Repubblica imperiale pisana. La vittoria navale su Genova del 1241: alcuni aspetti, antefatti vicini e lontani, misteri e coincidenze, Pisa, MARICH Studio storico editoriale http://marich-edizioni.blogspot.com/, 2012,

Liens internes

Notes et références

  1. Jean-Charles-Léonard Simonde de Sismondi, A history of the Italian republics, Philadelphia, (lire en ligne)
  2. Josiah Burchett, A complete history of the most remarkable transactions at sea, London, (lire en ligne)
  3. a et b Michèle Ferrara, La Corse médiévale de Giovanni Della Grossa, Editions Albiana, coll. « Bibliothèque de la Corse médiévale », (ISBN 978-2-8241-1419-4)
  4. « La Divine Comédie (trad. Lamennais)/L’Enfer/Chant XXXIII »
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