Dès son jeune âge, James Randi est fasciné par un magicien, Harry Blackstone[1]. Une période d'immobilisation forcée de 13 mois à la suite d'un grave accident de bicyclette lui offre l'occasion de s'initier à cet art au travers de livres[2]. Il quitte le lycée bien avant la terminale et n'a jamais suivi d'enseignement secondaire[3].
À partir de 1946, James Randi travaille au Canada comme illusionniste sous son nom de naissance Randall Zwinge. Tôt dans sa carrière, il effectue des tours qui consistent à se libérer de coffres-forts ou de cellules de prisons. Sa popularité grandit, mais il est un peu affligé quand on se tourne vers lui pour ses « pouvoirs miraculeux »[4]. Durant les années 1960, James Randi travaille également dans diverses boîtes de nuit des Philippines. Il quitte les Philippines avant la prise du pouvoir par Ferdinand et Imelda Marcos, en 1965. À la fin des années 1960, James Randi anime des émissions de radio à New York, sous le surnom de The Amazing Randi (Randi le stupéfiant). En 1967, toujours à New York, il intervient au quatrième congrès des ufologues scientifiques, sur la nécessité de faire le tri dans les témoignages sur les OVNI[5].
Investigateur sceptique
En 1976, James Randi devient un des membres fondateurs du Committee for Skeptical Inquiry (« Comité pour l'investigation sceptique ») anciennement Committee for Scientific Investigation of Claims of the Paranormal (« Comité pour l'investigation scientifiques d'allégations au paranormal »), mettant ainsi son costume d'illusionniste au placard et utilisant son expérience pour favoriser un certain scepticisme.
Il est connu pour son défi dénommé le One Million Dollar Paranormal Challenge, par lequel sa fondation, la James Randi Educational Foundation (JREF), attribuera un prix d'un million de dollars à n'importe quel participant qui pourra démontrer la réalité d'évènements paranormaux[6]. Le One Million Dollar Challenge a été officiellement clos par la JREF en 2015[7].
Il est aussi à l'origine du Projet Alpha, où il infiltra deux jeunes illusionnistes dans un laboratoire de parapsychologie, afin de démontrer que les protocoles pour détecter les tours de passe-passe étaient largement insuffisants[8].
Il a également été recruté par le journal scientifique Nature pour vérifier les expériences de Jacques Benveniste, dans l'affaire dite de la mémoire de l'eau[10]. En , la revue scientifique anglaise avait publié les résultats de travaux, étonnants, de Jacques Benveniste. Se repentant d'avoir publié ces résultats et suspectant des expériences éventuellement truquées, le directeur de la revue Nature, John Maddox, se rend, quelques jours après la publication, dans le laboratoire de Jacques Benveniste, l'unité 200 de l'INSERM, à Clamart, en demandant que les expériences soient reproduites en présence de deux enquêteurs, dont James Randi. Le protocole est adapté aux exigences de ces enquêteurs, pour éviter toute supercherie (avec par exemple les numéros des tubes de test et des tubes témoins placés dans une enveloppe scellée, collée au plafond). À la suite de cette enquête, les deux enquêteurs mettent en exergue quelques fautes qui peuvent expliquer, à leurs avis, les résultats étonnants et la revue Nature remet en cause les conclusions initiales de Jacques Benveniste, non pas en incriminant les méthodes expérimentales de l'équipe de l'INSERM mais leur interprétation des résultats[11]. Jacques Benveniste dénonce une comédie scientifique mais reste assez isolé. La polémique se poursuit plusieurs années[12]. Un laboratoire londonien tente de reproduire l'expérience et n'y parvient pas[11],[13].
James Randi indique dans ses conférences qu'il préfère l'appellation d'investigateur à celle de démystificateur (debunker) qu'il considère chargée d’a priori et contraire à l'approche que devrait suivre tout scientifique[14].
Son message principal est aussi important pour les scientifiques que pour tout le monde : « Ne soyez pas trop sûr de vous. Peu importe à quel point vous êtes intelligent ou bien éduqué, vous pouvez être trompé ».
Divers
James Randi reçoit sa naturalisation américaine en 1987.
L'astéroïde (3163) Randi fut nommé ainsi en son honneur.
Un documentaire intitulé An Honest Liar (2014) retrace la carrière de James Randi.
(en-US) The Faith Healers, Prometheus Books, 1987 (avant-propos par Carl Sagan). The Faith HealersUpdated Edition, Prometheus Books, 1989 (ISBN978-0879755355).
(en-US) The Mask of Nostradamus: The Prophecies of the World's Most Famous Seer, 1990, Charles Scribner's Sons.
(en-US) James Randi: Psychic Investigator, 1991.
(en-US) Conjuring, 1992.
Le Vrai Visage de Nostradamus, Balzac-Le Griot éditeur, collection : Mémoire d'homme, 1993.
(en-US) Luís F. Rodrigues, Open Questions : Diverse Thinkers Discuss God, Religion, and Faith, Santa Barbara, CA, Praeger, , 360 p. (ISBN978-0-313-38644-2, lire en ligne), « James Randi », p. 271-279.
(en-US) James Alcock et Paul Kurtz, « Science vs. Pseudoscience, Nonscience, and Nonsense », dans Skeptical Odysseys: Personal Accounts by the World's Leading Paranormal Inquirers, Amherst (New York), Prometheus Books, (ISBN1-57392-884-4), p. 36-50.
(en-US) Daniel S. Burt, The Biography Book : A Reader's Guide to Nonfiction, Fictional, and Film Biographies of More Than 500 of the Most Fascinating Individuals of All Time, Westport, CT, Oryx Press, , 629 p. (ISBN1-57356-256-4, lire en ligne).
Franck Nouchi, « Selon un nouvel article de « Nature » Une équipe de chercheurs anglais n'a pu aboutir aux conclusions du docteur Benveniste sur la « mémoire de l'eau » », Le Monde, (lire en ligne).