Il existe deux autre navires ayant été nommé Belgica: les navires de recherche oceanographiques Belgica (A962) (nom masculin) entré en service en 1984 au sein de composante marine des forces armées belges remplacé en 2021 par Belgica.
Historique
La Belgica est à l'origine un baleiniernorvégien, nommé La Patria, construit en 1884 à Svelvik sous la direction du maître charpentier Christian Jacobsen[1]. Il s'agit d'un trois-mâts barque avec huniers à rouleau pourvu d'une machine auxiliaire de trente-cinq chevaux nominaux des ateliers de la Nylands Voerksted de Christiania. Elle jauge deux cent quarante-quatre tonneaux et mesure trente mètres de long pour six mètres cinquante de large au maître-bau[2].
Elle est achetée le par le commandant Adrien de Gerlache de Gomery, prend les couleurs belge dès le et est rebaptisée Belgica en vue d'une expédition polaire internationale, sous l'égide belge, en Antarctique[3]. Dans ce but, elle subit dans les chantiers Christensen de Sandefjord, quelques modifications dont des renforts de coque et de gouvernail afin de résister à la glace, une nouvelle hélice et une nouvelle chaudière[4]. Enfin, un rouf destiné aux laboratoires est construit sur le pont. Ce fut le premier bateau et les premiers hommes qui hivernèrent en Antarctique, de 1897 à 1899.
Après l'expédition antarctique, le navire changea plusieurs fois de propriétaire, il appartint notamment à Philippe d'Orléans qui l'utilisa pour ses expéditions à vocation cynégétique et naturaliste, à l'issue desquelles le rouf scientifique fut démonté et exposé au Muséum de Paris jusque dans les années 1960[5].
Quant au navire, il retourna en Norvège où il sombra le sous le feu de l'aviation allemande lors des batailles de Narvik. L'épave gît par 22 mètres de fond ; elle a été retrouvée en 1990[6],[7]. Certains envisagent un renflouement mais il sera délicat, car l'épave contient encore de nombreux explosifs[8],[9].
Équipage
Chose étonnante pour une époque où le nationalisme était une priorité et la concurrence entre nations pour les dernières Terra incognitae exacerbée, le commandant de Gerlache composa, en avance sur son temps, une équipe internationale. Autre innovation majeure qui en fait également un précurseur de toute l'ère contemporaine, une campagne axée essentiellement sur la recherche et pour laquelle il composa une équipe de très grande valeur. Y participèrent Roald Amundsen, Henryk Arctowski, Frederick Cook, Émile Danco et Émile Racovitza.
Quatre hommes sont débarqués à Punta Arenas pour insubordination ainsi que le cuisinier suédois embarqué à Montevideo perpétuellement malade. L'équipe est ainsi de dix-neuf hommes dont sept matelots[10].
(en) Frederick Cook, Through the first Antarctic night 1898–1899: a narrative of the voyage of the « Belgica » among newly discovered lands and over an unknown sea about the South Pole, with an appendix containing a summary of the scientific results, William Heinemann, 1900, 478 p.
Adrien de Gerlache, Voyage de la Belgica : Quinze mois dans l'Antarctique, Paris, Hachette, 1902 p. (lire en ligne).
Résultats du voyage du S.Y. Belgica en 1897-1898-1899 : sous le commandement de A. de Gerlache de Gomery, Rapports scientifiques publiés aux frais du gouvernement belge, sous la direction de la Commission de la Belgica, (lire en ligne).
Michel Brent, L’Antarctique et la Belgique - Cent ans d’histoire, de recherches et de mystères, Labor, .
Charles Emmanuel Schelfhout, Les Gerlache. Trois générations d'explorateurs polaires 1897-1997, Éditions de la Dyle, .
Documentaire
Des Belges sur la banquise, première diffusion , documentaire de 52 min réalisé par Gérard Miserque et Willy Estersohn pour la RTBF (Radio et Télévision Belge Francophone).