C'est un petit village typique du vignoble de Champagne peuplé d'environ 600 habitants vivant essentiellement de la viticulture. Ceux-ci sont appelés les Bergeronnets.
Géographie
Les limites communales de Bergères-lès-Vertus et celles de ses communes adjacentes.
Bergères-lès-Vertus est située à l'extrémité sud de la Côte des blancs, sur la route touristique du Champagne. La Côte des blancs surplombe le village à l'ouest. Son versant est occupé par le vignoble de Champagne tandis que son sommet est boisé. La Berle prend sa source dans la commune, puis s'écoule vers le nord-est en direction de Voipreux[1]. C'est une petite commune rurale à vocation agricole.
Au sud de la Bergères, la butte-témoin du Mont Aimé domine le village et la plaine de la Champagne crayeuse qui s'étend à l'est de la commune. Culminant à 240 mètres, le Mont Aimé est recouvert par des bois au sommet et sur son versant ouest, tandis que les autres côtés de la butte sont plantés de vignes. La partie sud du Mont Aimé est rattachée à la commune de Val-des-Marais[1].
La Berle, d'une longueur de 16 km, prend sa source dans la commune et se jette dans la Somme-Soude à Pocancy, après avoir traversé sept communes[3].
Gestion et qualité des eaux
Le territoire communal est couvert par le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) « Petit et Grand Morin ». Ce document de planification concerne le territoire des bassins versants du Petit Morin (630 km2) et du Grand Morin (1 185 km2) et se répartit sur trois départements (la Marne, l'Aisne et la Seine-et-Marne). Il a été approuvé le 21 octobre 2016. La structure porteuse de l'élaboration et de la mise en œuvre est le Syndicat mixte d'aménagement et de gestion des eaux (SMAGE) - EPAGE[4].
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 10,5 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 706 mm, avec 11,2 jours de précipitations en janvier et 7,8 jours en juillet[5]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique de Météo-France la plus proche, « Chouilly », sur la commune de Chouilly à 16 km à vol d'oiseau[7], est de 11,4 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 668,9 mm.
La température maximale relevée sur cette station est de 40,3 °C, atteinte le ; la température minimale est de −12,3 °C, atteinte le [Note 2],[8],[9].
Au , Bergères-lès-Vertus est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[12].
Elle est située hors unité urbaine[13]. Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Blancs-Coteaux, dont elle est une commune de la couronne[Note 3],[13]. Cette aire, qui regroupe 11 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[14],[15].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (87,3 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (87,7 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
terres arables (74,3 %), cultures permanentes (13 %), forêts (7,9 %), zones urbanisées (4,8 %)[16]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 3].
Toponymie
Le nom de la localité est attesté sous les formes Bergeriæ (1168) ; Bercheriæ (1219) ; Bergieres (vers 1222) ; Bergère (1633) ; Bergers (1735) ; Bergères-lez-Vertus[17].
Durant la Révolution, pour suivre le décret de la Convention du 25 vendémiairean II invitant les communes ayant des noms pouvant rappeler les souvenirs de la royauté, de la féodalité ou des superstitions, à les remplacer par d'autres dénominations, la commune de Bergères-lès-Vertus change de nom pour Mont-Aimé[18].
La préposition « lès » permet de signifier la proximité d'un lieu géographique par rapport à un autre lieu. En règle générale, il s'agit d'une localité qui tient à se situer par rapport à une ville voisine plus grande. La commune française de Bergères indique qu'elle se situe près de Vertus.
Bergères : pluriel de l'oïl*bergière « bergerie » qui a dû exister dans les régions où l'on disait bergier pour « berger »[19].
En 1210, la comtesse Blanche de Navarre, veuve de Thibaut III de Champagne et mère de Thibaut Ier de Champagne, dit le Chansonnier, fait construire le château du Mont-Aimé. Le vendredi , 183 hommes et femmes convaincus de catharisme sont brûlés sur son bûcher, sur ordre de Robert le Bougre. Aux XIVe et XVe siècles, la puissante forteresse se transforme en château-demeure. Au cours de la guerre de Cent Ans, le château subit trois sièges menés par les Anglais, alliés des Bourguignons. La forteresse est démantelée, et sert de carrière de pierres pour la construction des maisons des villages aux alentours. Au début du XIXe siècle une partie du donjon était encore debout.
En 1815, après la campagne de France et la chute de Napoléon Ier, le tsar Alexandre Ier choisi le mont Aimé[20] pour une parade militaire, afin de démontrer sa puissance : 300 000 soldats et 85 000 chevaux manœuvrent dans la plaine de Vertus qui s'étend au pied du mont[21].
Les habitants de la commune sont les Bergeronnets et les Bergeronnettes[23].
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[27]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[28].
En 2021, la commune comptait 582 habitants[Note 4], en évolution de −7,62 % par rapport à 2015 (Marne : −1,22 %, France hors Mayotte : +1,84 %).
L'église Saint-Memmie date de la fin du XIIe siècle[30]. Elle conjugue des éléments de style protogothique (chœur) et gothique flamboyant (clocher et proche). Les fonts baptismaux sont datés du XIIe ou XIVe siècle. L'autel est plus récent, remontant au XIXe siècle[31]. Elle abrite, au niveau de son tympan ajouré, des fragments de vitrail du XVIe siècle représentant le Christ[32].
Le Mont Aimé accueille les ruines du château, une grotte, une table d'orientation et un point de vue sur le vignoble de Champagne. Depuis 1966, l'association « Les Amis du Mont Aimé » contribue à la sauvegarde du site et des derniers vestiges du château.
La mairie a été édifiée par l'architecte Granrut en 1837-1838[33].
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑« Fiche communale de Bergères-lès-Vertus », sur le système d'information pour la gestion des eaux souterraines dans le bassin Seine-Normandie (consulté le ).
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )