Bolquère est une commune rurale qui compte 808 habitants en 2021, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1962. Ses habitants sont appelés les Bolquérais ou Bolquéraises.
Géographie
Localisation
Carte de la commune avec localisation de la mairie.
Le sol de la commune est composé principalement de granit (avec gneiss et diorite), qui occupe la zone axiale du massif pyrénéen. La partie orientale de la commune, couverte par la forêt, est composée de formations glaciaires datant du Pléistocène supérieur (glaciation de Würm), en particulier des moraines, ainsi que des alluvions au Pla de la Borde[5],[6],[7].
Le relief du territoire communal est celui d'une crête basse et allongée qui descend du nord-ouest au sud-est. Le bourg est construit sur le versant sud, côté Cerdagne, à 1 km à l'ouest du col de la Perche qui sépare la Cerdagne du Conflent et où passe la route nationale.
La superficie de la commune est de 1 761 ha. Les altitudes s'échelonnent entre 1 478 et 2 099 mètres[8],[9]. Le point le plus bas est au sud, le long de la route nationale et du ruisseau de Bolquère, et le point culminant est au nord-ouest sur un des pitons rocheux entourant les lacs des Esquits. Le bourg est à une altitude de 1 630 m et Pyrénées 2000 à 1 790 m environ[4].
La commune est classée en zone de sismicité 4, correspondant à une sismicité moyenne[10].
Hydrographie
La commune est traversée du nord-ouest au sud-est par la ligne de partage des eaux entre les bassins de la Têt (Conflent, au nord) et de l'Èbre (Cerdagne, au sud).
La Têt, qui descend vers Prades et Perpignan, arrose le nord et l'est de la commune.
Le Rec de Bolquera (ruisseau de Bolquère), descend du col del Pam (commune de Font-Romeu) où il prend sa source, traverse la station de Pyrénées 2000 puis le bourg, et descend au sud-ouest en direction du ruisseau d'Eyne dans lequel il se jette, lui-même affluent du Sègre.
Plusieurs lacs sont situés dans la commune. Au nord-ouest, on trouve :
Ces deux derniers lacs sont aussi appelés lacs ou étangs des Esquits, et ils sont situés dans la forêt de Llivia.
Plus près du bourg, l'étang du Ticou (Estany del Tico en catalan[4]) est aussi un lieu de promenade, et il est fourni en eau grâce à une bifurcation du ruisseau de Bolquère.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 7 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 15,2 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 715 mm, avec 7,1 jours de précipitations en janvier et 6,7 jours en juillet[11]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Formiguères à 13 km à vol d'oiseau[13], est de 7,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 737,3 mm[14],[15]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[16].
Le site Natura 2000 Capcir-Carlit-Campcardos couvre une superficie de 39 760 ha sur le territoire de quinze communes du département dont celle-ci, à la fois au titre de la directive habitats et de la directive oiseaux. Cette zone présente de nombreux habitats naturels alpins (pelouses, landes) et des milieux rocheux majoritairement siliceux et héberge certaines espèces d'intérêt communautaire : Botrychium simplex, Ligularia sibirica pour les plantes, Desman des Pyrénées et Loche pour les animaux. Au titre de la directive oiseaux, elle recèle une grande diversité d'habitats naturels se traduisant par un patrimoine ornithologique remarquable puisqu'elle accueille la plupart des espèces caractéristiques des zones de montagne, que ce soit parmi les rapaces (Gypaète barbu, Circaète Jean-le-Blanc, aigle royal, Faucon pèlerin), les galliformes (Lagopède, grand Tétras) ou les espèces forestières (Pic noir) et d'autres de milieux plus ouverts[23],[24].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Deux ZNIEFF de type 1[Note 3] sont recensées sur la commune[25] :
la « forêt de Llivia et ruisseau de la Têt » (992 ha), couvrant 5 communes du département[26] et
le « ruisseau de l'Angoustrine et ses prairies humides » (137 ha), couvrant 3 communes du département[27]
et deux ZNIEFF de type 2[Note 4],[25] :
la « forêt de pins à crochets de la périphérie du Capcir » (13 788 ha), couvrant 12 communes du département[28] ;
la « Haute Cerdagne » (5 477 ha), couvrant 12 communes du département[29].
Carte des ZNIEFF de type 1 et 2 à Bolquère.
Carte des ZNIEFF de type 1 sur la commune.
Carte des ZNIEFF de type 2 sur la commune.
Urbanisme
Typologie
Au , Bolquère est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 2].
Elle est située hors unité urbaine[I 1] et hors attraction des villes[I 3],[I 4].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (72,3 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (73 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (70,4 %), prairies (16,8 %), zones urbanisées (10,9 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1,9 %)[30]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Hameaux et lieux-dits
La station de ski Pyrénées 2000 est située à 1,5 km au nord-ouest du bourg, et les chalets s'étagent dans la forêt de façon quasiment continue entre la station et le bourg dans un secteur dénommé Superbolquère[4].
Voies de communication et transports
Voies routières
La commune est traversée d'est en ouest par la D.618 entre Mont-Louis et Font-Romeu, ainsi que la D 10 en provenance du col de la Perche et de La Cabanasse, au sud et sud-est, et qui dessert le bourg.
La RN 116 entre Mont-Louis et Bourg-Madame et qui mène à Prades et Perpignan longe le sud de la commune.
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par crue torrentielle de cours d'eau des bassins du Sègre et de la Têt[33].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont soit des mouvements liés au retrait-gonflement des argiles, soit des glissements de terrains, soit des chutes de blocs[34]. Une cartographie nationale de l'aléa retrait-gonflement des argiles permet de connaître les sols argileux ou marneux susceptibles vis-à-vis de ce phénomène[35].
Carte des zones inondables.
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des argiles.
Risques technologiques
Le risque de transport de matières dangereuses sur la commune est lié à sa traversée par une route à fort trafic. Un accident se produisant sur une telle infrastructure est en effet susceptible d’avoir des effets graves au bâti ou aux personnes jusqu’à 350 m, selon la nature du matériau transporté. Des dispositions d’urbanisme peuvent être préconisées en conséquence[36].
Dans le département des Pyrénées-Orientales, on dénombre sept grands barrages susceptibles d’occasionner des dégâts en cas de rupture. La commune fait partie des 66 communes susceptibles d’être touchées par l’onde de submersion consécutive à la rupture d’un de ces barrages, le Barrage des Bouillouses sur la Têt, un ouvrage de 17,5 m de hauteur construit en 1910[37].
Risque particulier
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Toutes les communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune de Bolquère est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[38].
Toponymie
Les premières mentions du nom de Bolquère sont Bolcharia en 885, villa Vulcaria en 968, Volchera en 1037 et rivum de les Bullqueres en 1166[39].
En catalan, le nom de la commune est Bolquera[40].
Histoire
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La population est exprimée en nombre de feux (f) ou d'habitants (H).
Évolution de la population
1365
1378
1515
1553
1709
1720
1767
1774
1788
22 f
18 f
11 f
9 f
50 f
49 f
350 H
313 H
337 H
Évolution de la population, suite (1)
1789
-
-
-
-
-
-
-
-
75 f
-
-
-
-
-
-
-
-
(Sources : Jean-Pierre Pélissier, Paroisses et communes de France : dictionnaire d'histoire administrative et démographique, vol. 66 : Pyrénées-Orientales, Paris, CNRS, , 378 p. (ISBN2-222-03821-9))
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[49]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2004[50].
Bolquère possède une école primaire publique, située au bourg. En 2012, l'école compte quatre classes dont une classe de maternelle, et accueille près d'une centaine d'élèves[56].
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 515 personnes, parmi lesquelles on compte 76,8 % d'actifs (72 % ayant un emploi et 4,8 % de chômeurs) et 23,2 % d'inactifs[Note 7],[I 7]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui de la France et du département.
La commune est hors attraction des villes[Carte 2],[I 10]. Elle compte 286 emplois en 2018, contre 267 en 2013 et 245 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 381, soit un indicateur de concentration d'emploi de 75,1 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 60 %[I 11].
Sur ces 381 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 126 travaillent dans la commune, soit 33 % des habitants[I 12]. Pour se rendre au travail, 89 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 0,8 % les transports en commun, 6 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 4,2 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 13].
Activités hors agriculture
Secteurs d'activités
186 établissements[Note 8] sont implantés à Bolquère au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 9],[I 14].
Secteur d'activité
Commune
Département
Nombre
%
%
Ensemble
186
100 %
(100 %)
Industrie manufacturière, industries extractives et autres
5
2,7 %
(8,7 %)
Construction
17
9,1 %
(14,3 %)
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration
44
23,7 %
(30,5 %)
Information et communication
2
1,1 %
(1,9 %)
Activités financières et d'assurance
4
2,2 %
(3 %)
Activités immobilières
24
12,9 %
(6,2 %)
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien
27
14,5 %
(13 %)
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale
51
27,4 %
(13,9 %)
Autres activités de services
12
6,5 %
(8,5 %)
Le secteur de l'administration publique, l'enseignement, la santé humaine et l'action sociale est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 27,4 % du nombre total d'établissements de la commune (51 sur les 186 entreprises implantées à Bolquère), contre 13,9 % au niveau départemental[I 15].
Entreprises et commerces
Les cinq entreprises ayant leur siège social sur le territoire communal qui génèrent le plus de chiffre d'affaires en 2020 sont[59] :
↑Dans les sites Natura 2000, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[22].
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2024, millésimée 2021, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2023, date de référence statistique : 1er janvier 2021.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement des foyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à la taxe d’habitation.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Le champ de ce tableau couvre les activités marchandes hors agriculture.
↑Les données relatives à la surface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[61].
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑Jean Sagnes (dir.), Le pays catalan, t. 2, Pau, Société nouvelle d'éditions régionales, , 579-1133 p. (ISBN2904610014).
↑(ca + fr) Institut d’Estudis Catalans, Université de Perpignan, Nomenclàtor toponímic de la Catalunya del Nord, Barcelone, (lire en ligne).
↑Jean-Claude Frances, L'Indépendant, CdC Capcir Haut-Conflent : une intégration « à reculons » pour Les Angles et Bolquère, 6 janvier 2014
↑Jean-Pierre Pélissier, Paroisses et communes de France : dictionnaire d'histoire administrative et démographique, vol. 66 : Pyrénées-Orientales, Paris, CNRS, , 378 p. (ISBN2-222-03821-9).
↑Michel de La Torre, Pyrénées-Orientales : Le guide complet de ses 224 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », (ISBN2-7399-5066-7).