Les Angles est une commune rurale qui compte 584 habitants en 2022, après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1962. Ses habitants sont appelés les Anglois ou Angloises.
Géographie
Localisation
Carte de la commune avec localisation de la mairie.
Sur le plan historique et culturel, Les Angles fait partie de la région du Capcir, un haut plateau situé à plus de 1 400 m d'altitude, constitué d'une ancienne cuvette glaciaire resserrée entre les massifs granitiques du Carlit et du Madrès[4].
La superficie de la commune est de 4 320 hectares. L'altitude varie entre 1 531 et 2 808 mètres[6]. Le centre du village est à une altitude de 1 650 m[7].
La commune est classée en zone de sismicité 4, correspondant à une sismicité moyenne[8].
Hydrographie
La commune borde le lac de Matemale (230 ha), traversé par le fleuve de l'Aude qui prend sa source dans la commune, au lac d'Aude. La Têt, autre fleuve se jetant dans la mer Méditerranée en aval de Perpignan, borde aussi la commune à l'ouest avec le lac des Bouillouses.
Le lac de Balcère (Vallsera en catalan), et l'étang de la Balmette, plus petits, se trouvent aussi dans la commune.
Pour la période 1971-2000, la température annuelle moyenne est de 7,2 °C, avec une amplitude thermique annuelle de 14,9 °C. Le cumul annuel moyen de précipitations est de 836 mm, avec 7,9 jours de précipitations en janvier et 6,5 jours en juillet[9]. Pour la période 1991-2020, la température moyenne annuelle observée sur la station météorologique la plus proche, située sur la commune de Formiguères à 5 km à vol d'oiseau[11], est de 7,6 °C et le cumul annuel moyen de précipitations est de 737,3 mm[12],[13]. Pour l'avenir, les paramètres climatiques de la commune estimés pour 2050 selon différents scénarios d’émission de gaz à effet de serre sont consultables sur un site dédié publié par Météo-France en novembre 2022[14].
Milieux naturels et biodiversité
Lac de Matemale depuis les pistes des Angles.
L'Aude vue de la D 32, première route qu'elle croise depuis sa source.
Lac d'Aude
Le lac des Bouillouses vu du nord (à gauche, la commune des Angles).
Le site Natura 2000 Capcir-Carlit-Campcardos couvre une superficie de 39 760 ha sur le territoire de quinze communes du département dont celle-ci, à la fois au titre de la directive habitats et de la directive oiseaux. Cette zone présente de nombreux habitats naturels alpins (pelouses, landes) et des milieux rocheux majoritairement siliceux et héberge certaines espèces d'intérêt communautaire : Botrychium simplex, Ligularia sibirica pour les plantes, Desman des Pyrénées et Loche pour les animaux. Au titre de la directive oiseaux, elle recèle une grande diversité d'habitats naturels se traduisant par un patrimoine ornithologique remarquable puisqu'elle accueille la plupart des espèces caractéristiques des zones de montagne, que ce soit parmi les rapaces (Gypaète barbu, Circaète Jean-le-Blanc, aigle royal, Faucon pèlerin), les galliformes (Lagopède, grand Tétras) ou les espèces forestières (Pic noir) et d'autres de milieux plus ouverts[22],[23].
Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique
L’inventaire des zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) a pour objectif de réaliser une couverture des zones les plus intéressantes sur le plan écologique, essentiellement dans la perspective d’améliorer la connaissance du patrimoine naturel national et de fournir aux différents décideurs un outil d’aide à la prise en compte de l’environnement dans l’aménagement du territoire.
Six ZNIEFF de type 1[Note 3] sont recensées sur la commune[24] :
la « forêt de la Matte » (260 ha), couvrant 3 communes du département[25] ;
la « forêt de Llivia et ruisseau de la Têt » (992 ha), couvrant 5 communes du département[26] ;
les « lac d'Aude et zones humides adjacentes » (23 ha)[27] ;
les « prairies humides du lac de Matemale » (79 ha), couvrant 2 communes du département[28] ;
la « vallée de Balcère » (609 ha), couvrant 2 communes du département[29] ;
la « vallée de la Têt en Amont des Bouillouses » (88 ha), couvrant 2 communes du département[30] ;
les « Capcir » (3 227 ha), couvrant 6 communes du département[31] ;
la « forêt de pins à crochets de la périphérie du Capcir » (13 788 ha), couvrant 12 communes du département[32] ;
le « massif du Carlit » (11 838 ha), couvrant 7 communes du département[33].
Carte des ZNIEFF de type 1 et 2 aux Angles.
Carte des ZNIEFF de type 1 sur la commune.
Carte des ZNIEFF de type 2 sur la commune.
Urbanisme
Le village en hiver
Le cœur du village
Le village en hiver
Les Angles en été
Vue depuis le barrage de Matemale
Typologie
Au , Les Angles est catégorisée commune rurale à habitat dispersé, selon la nouvelle grille communale de densité à sept niveaux définie par l'Insee en 2022[I 2].
Elle est située hors unité urbaine[I 1] et hors attraction des villes[I 3],[I 4].
Occupation des sols
L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de donnéeseuropéenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des forêts et milieux semi-naturels (85,4 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (85,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante :
forêts (62,1 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (20,7 %), prairies (5,7 %), zones agricoles hétérogènes (3,9 %), zones urbanisées (2,8 %), espaces ouverts, sans ou avec peu de végétation (2,6 %), eaux continentales[Note 5] (2,1 %)[34]. L'évolution de l’occupation des sols de la commune et de ses infrastructures peut être observée sur les différentes représentations cartographiques du territoire : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et les cartes ou photos aériennes de l'IGN pour la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].
Certaines parties du territoire communal sont susceptibles d’être affectées par le risque d’inondation par crue torrentielle de cours d'eau des bassins de l'Aude et de la Têt[37].
Les mouvements de terrains susceptibles de se produire sur la commune sont soit des mouvements liés au retrait-gonflement des argiles, soit des glissements de terrains, soit des chutes de blocs[38]. Une cartographie nationale de l'aléa retrait-gonflement des argiles permet de connaître les sols argileux ou marneux susceptibles vis-à-vis de ce phénomène[39]
Carte des zones inondables.
Carte des zones d'aléa retrait-gonflement des argiles.
Risques technologiques
Dans le département des Pyrénées-Orientales, on dénombre sept grands barrages susceptibles d’occasionner des dégâts en cas de rupture. La commune fait partie des 66 communes susceptibles d’être touchées par l’onde de submersion consécutive à la rupture d’un de ces barrages, le barrage des Bouillouses sur la Têt, un ouvrage de 17,5 m de hauteur construit en 1910[40].
Risque particulier
Dans plusieurs parties du territoire national, le radon, accumulé dans certains logements ou autres locaux, peut constituer une source significative d’exposition de la population aux rayonnements ionisants. Toutes les communes du département sont concernées par le risque radon à un niveau plus ou moins élevé. Selon la classification de 2018, la commune des Angles est classée en zone 3, à savoir zone à potentiel radon significatif[41].
Toponymie
En catalan, le nom de la commune est Els Angles[42].
Du latin Angulus, qui veut dire angles auquel on a rajouté l'article Ille, Els en catalan.
Le nom de la localité peut faire référence à la forme du village en coin pointu (comme le coin servant à fendre du bois)[43], mais aussi à sa position écarté dans le coin sud-ouest du Capcir[réf. nécessaire].
Le lieu est mentionné, pour les premières fois, sous les noms de sanctus Salvador de Angulis en 908 puis alodium de Angulas en 965[7].
L'ancien hameau de Balcère (Vallsera en catalan, Vallserra sur la carte IGN) aujourd'hui disparu, est mentionné pour la première fois en 1011 : vallem Ursariam, ou la vallée des ours. La forme s'est ensuite contractée en Valsera, Vallsera, parfois Valserola[44].
Histoire
La présence de tessons de poterie recueillis lors de travaux de construction du lotissement de La Solana prouve l'occupation du territoire à une époque préhistorique ou protohistorique[7].
En 1181, le roi d'Aragon autorise l'abbé de Saint-Michel de Cuxa à fortifier ses possessions. Les habitants abandonnent alors l'ancien village, construit autour de l'église Saint-Sauveur, pour venir s'installer dans l'enceinte des fortifications du château. C'est le lieu du village actuel, situé sur une légère éminence et à 300 mètres de l'ancien village[45].
Le château est construit à partir d'une ferme forte, le mansus de Podio, transformée et fortifiée (castrum de Podio Angulorum in parochia Sancti Salvatoris)[45].
L'ancienne église Saint-Sauveur est située à 400 m au nord-est de l'église actuelle, construite dans les années 1860 à partir d'elle.
Le hameau de Balcère (Vallsera en catalan), situé au pied de sa petite église Sainte-Marie, appartenait depuis 1011 à l'abbaye Saint-Michel de Cuxa. En 1312, les troupes du comte d'Armagnac pillent le Capcir et en particulier Balcère, mais c'est surtout entre 1347 et 1350 que la peste noire emporte toute la population du village. Celui-ci se repeuplera un peu, et en 1701 l'abbaye de Cuxa cède le territoire aux Angles pour la somme de 450 écus. Le village n'est plus habité du tout à partir du XVIIIe siècle[46].
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Population et société
Démographie ancienne
La population est exprimée en nombre de feux (f) ou d'habitants (H).
Évolution de la population
1358
1365
1378
1424
1470
1515
1553
1709
1720
46 f
44 f
17 f
7 f
4 f
14 f
8 f
48 f
32 f
Évolution de la population, suite (1)
1767
1774
1788
1789
-
-
-
-
-
537 H
107 f
565 H
110 f
-
-
-
-
-
(Sources : Jean-Pierre Pélissier, Paroisses et communes de France : dictionnaire d'histoire administrative et démographique, vol. 66 : Pyrénées-Orientales, Paris, CNRS, , 378 p. (ISBN2-222-03821-9))
L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations de référence des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[55]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[56].
Fête de la patate : Aux alentours du 16 octobre (peut varier selon les années)
Santé
Une pharmacie ainsi qu'une maison de santé sont présentes aux Angles.
Sports
Les Angles accueille chaque année, au début du mois de juillet, le triathlon Altriman, considéré comme l'un des plus exigeants au monde. Il rassemble plus de 1200 participants[65].
Une arrivée dans la station des Angles, fut jugée lors de la 3e étape du Route d'Occitanie 2022. L'ascension fut classée en 3e catégorie car déjà précédée du col des Hares[66]. L'étape fut remportée par Michael Woods qui prenait du même coup la tête de l'épreuve.
En 2018, la population âgée de 15 à 64 ans s'élève à 349 personnes, parmi lesquelles on compte 80,5 % d'actifs (76,5 % ayant un emploi et 4 % de chômeurs) et 19,5 % d'inactifs[Note 8],[I 7]. Depuis 2008, le taux de chômage communal (au sens du recensement) des 15-64 ans est inférieur à celui de la France et du département.
La commune est hors attraction des villes[Carte 2],[I 10]. Elle compte 591 emplois en 2018, contre 527 en 2013 et 496 en 2008. Le nombre d'actifs ayant un emploi résidant dans la commune est de 280, soit un indicateur de concentration d'emploi de 211 % et un taux d'activité parmi les 15 ans ou plus de 60,7 %[I 11].
Sur ces 280 actifs de 15 ans ou plus ayant un emploi, 234 travaillent dans la commune, soit 84 % des habitants[I 12]. Pour se rendre au travail, 56,1 % des habitants utilisent un véhicule personnel ou de fonction à quatre roues, 0,4 % les transports en commun, 36,8 % s'y rendent en deux-roues, à vélo ou à pied et 6,8 % n'ont pas besoin de transport (travail au domicile)[I 13].
Activités hors agriculture
264 établissements[Note 9] sont implantés aux Angles au . Le tableau ci-dessous en détaille le nombre par secteur d'activité et compare les ratios avec ceux du département[Note 10],[I 14].
Secteur d'activité
Commune
Département
Nombre
%
%
Ensemble
264
100 %
(100 %)
Industrie manufacturière, industries extractives et autres
12
4,5 %
(8,7 %)
Construction
23
8,7 %
(14,3 %)
Commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration
84
31,8 %
(30,5 %)
Information et communication
1
0,4 %
(1,9 %)
Activités financières et d'assurance
4
1,5 %
(3 %)
Activités immobilières
23
8,7 %
(6,2 %)
Activités spécialisées, scientifiques et techniques et activités de services administratifs et de soutien
20
7,6 %
(13 %)
Administration publique, enseignement, santé humaine et action sociale
75
28,4 %
(13,9 %)
Autres activités de services
22
8,3 %
(8,5 %)
Le secteur du commerce de gros et de détail, des transports, de l'hébergement et de la restauration est prépondérant sur la commune puisqu'il représente 31,8 % du nombre total d'établissements de la commune (84 sur les 264 entreprises implantées aux Les Angles), contre 30,5 % au niveau départemental[I 15].
Entreprises et commerces
La station créée en 1964 par Paul Samson est devenue une des plus performantes des Pyrénées après quatre décennies.
↑Dans les sites Natura 2000, les États membres s'engagent à maintenir dans un état de conservation favorable les types d'habitats et d'espèces concernés, par le biais de mesures réglementaires, administratives ou contractuelles[21].
↑Les ZNIEFF de type 1 sont des secteurs d’une superficie en général limitée, caractérisés par la présence d’espèces, d’association d’espèces ou de milieux rares, remarquables, ou caractéristiques du milieu du patrimoine naturel régional ou national.
↑Les ZNIEFF de type 2 sont de grands ensembles naturels riches, ou peu modifiés, qui offrent des potentialités biologiques importantes.
↑Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
↑Population municipale de référence en vigueur au 1er janvier 2025, millésimée 2022, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2024, date de référence statistique : 1er janvier 2022.
↑Un ménage fiscal est constitué par le regroupement des foyers fiscaux répertoriés dans un même logement. Son existence, une année donnée, tient au fait que coïncident au moins une déclaration indépendante de revenus et l’occupation d’un logement connu à la taxe d’habitation.
↑Les inactifs regroupent, au sens de l'Insee, les élèves, les étudiants, les stagiaires non rémunérés, les pré-retraités, les retraités et les autres inactifs.
↑L'établissement, au sens de l’Insee, est une unité de production géographiquement individualisée, mais juridiquement dépendante de l'unité légale. Il produit des biens ou des services.
↑Le champ de ce tableau couvre les activités marchandes hors agriculture.
↑Les données relatives à la surface agricole utilisée (SAU) sont localisées à la commune où se situe le lieu principal de production de chaque exploitation. Les chiffres d'une commune doivent donc être interprétés avec prudence, une exploitation pouvant exercer son activité sur plusieurs communes, ou plusieurs départements voire plusieurs régions.
↑L'orientation technico-économique est la production dominante de l'exploitation, déterminée selon la contribution de chaque surface ou cheptel à la production brute standard.
↑Le recensement agricole est une opération décennale européenne et obligatoire qui a pour objectif d'actualiser les données sur l'agriculture française et de mesurer son poids dans l'agriculture européenne[68].
↑ a et bDaniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
↑(ca + fr) Institut d’Estudis Catalans, Université de Perpignan, Nomenclàtor toponímic de la Catalunya del Nord, Barcelone, (lire en ligne).
↑Ernest Nègre, Toponymie générale de la France : étymologie de 35 000 noms de lieux, Genève : Librairie Droz, 1990. Volume III : Formations dialectales (suite) ; formations françaises. Notices 26388-90, p 1447-48
↑Jean-Pierre Pélissier, Paroisses et communes de France : dictionnaire d'histoire administrative et démographique, vol. 66 : Pyrénées-Orientales, Paris, CNRS, , 378 p. (ISBN2-222-03821-9).
↑ a et bMichel de La Torre, Pyrénées-Orientales : Le guide complet de ses 224 communes, Paris, Deslogis-Lacoste, coll. « Villes et villages de France », (ISBN2-7399-5066-7).