Boniface Ferdinand Leonard DeFranco dit Buddy DeFranco, né le à Camden dans le New Jersey, et mort le à Panama City en Floride[1], est un clarinettiste de jazz.
Musicien inventif et passionné, il est le premier clarinettiste de jazz bebop, capable de jouer les phrases de Charlie Parker; il traversera six décennies en se renouvelant sans cesse (swing, latin jazz...) et inspirera de nombreux talents (Eddie Daniels...).
Biographie
Né le 17 février 1923, à Camden , dans le New Jersey (est), Buddy DeFranco grandit à Philadelphie. Son père est un accordeur de piano aveugle et guitariste. Il commence à jouer de la clarinette à l'âge de neuf ans. Il fait ses études à la Mastbaum School of Music de Philadelphie.
À 14 ans, il gagne un concours, le national Tommy Dorsey swing contest[2],[3] et joue dans une émission de swing à la radio le samedi soir avec Gene Krupa.
Après avoir reçu son diplôme, il débute professionnellement dans l'orchestre de Johnny "Scat" Davis(en) en 1939, puis il joue dans l'orchestre de Gene Krupa où il rencontre Roy Eldridge en 1941.
DeFranco a commencé sa carrière professionnelle en même temps que le Swing et la grande époque des big bands ; plusieurs d'entre eux étaient dirigés par des clarinettistes : Artie Shaw, Benny Goodman et Woody Herman dont la popularité était croissante.
En 1943, il découvre les enregistrements de Charlie Parker qu'il étudie à la clarinette[4].
« J'ai décidé de jouer de la clarinette comme Bird articulait au saxo. Il n'était pas facile d'imiter Artie Shaw, et encore plus difficile de copier Bird car la clarinette est un instrument si difficile à jouer. »
— Buddy DeFranco, Interview au magazine DownBeat (1943).
De 1944 à 1948, il joue dans le big band de Tommy Dorsey. Il essaie à deux reprises de créer son propre big band sans succès et s'oriente alors à jouer dans de plus petites formations à partir des années 1950. Il joue également dans l'orchestre de Boyd Raeburn en 1948.
En 1949, il s'installe à New-York et est réputé dans les clubs de la 52nd Street ; il enregistre avec le Metronome All-Stars(en) au côté du saxophoniste Charlie Parker qui devient un ami, cet événement marque sa carrière et sa vie de musicien. Il participe également aux formations expérimentales de George Russel et enregistre la même année "Bird in Igor's Yard", une pièce remarquable fusionnant des éléments issus de la musique de Charlie Parker et d'Igor Stravinsky.
En 1950, il a rejoint pendant un an le septet de Count Basie. Il a ensuite dirigé un petit combo au début des années 1950 qui comprenait le pianiste Sonny Clark et le guitariste Tal Farlow. Dans cette période, DeFranco a enregistré pour MGM, Norgran et Verve Records ; les deux derniers labels appartenaient à Norman Granz.
À la fin des années 1950, le rock'n roll prend toute la place dans les médias (TV, radio...) ; le jazz et le style bebop passent de mode, les clubs ferment et Buddy DeFranco s'adapte à nouveau. Les temps sont difficiles pour les jazzmen.
Au cours des années 1960-1964, DeFranco sort quatre albums de quatuor innovant (quatuor Polytonal) en tant que co-leader avec l'accordéoniste be-bop Tommy Gumina[5].
En 1964, 6 mois après la mort d'Eric Dolphy un des protagonistes du style avant-garde jazz, le label Vee-Jay lui demande d'enregistrer pour la première fois un album (Blues Bag(en)) à la clarinette basse qui n'est pas son instrument de prédilection.
En dépit de ses succès comme clarinettiste bebop, Buddy DeFranco, comme d'autres joueurs de bebop, rencontre des difficultés d'embauche liées aux aspects complexes de cette musique.
Il renoue alors avec une musique plus simple comme le swing, et il devient de 1966 à 1974 le leader du Glenn Miller Orchestra. Cette activité est très prenante et il ne touche presque plus à sa clarinette à partir de 1970.
Il renoue avec une période créative de jazzman en 1975, et maintient une double activité : il travaille régulièrement avec des petites formations osant les couleurs latines, tournant avec le guitariste Martin Taylor ou le vibraphoniste bebop Terry Gibbs et renouant avec son ami Oscar Peterson ; et il présente de nombreux cours pratiques (clinics) dans les universités à travers le pays, souvent en collaboration avec son dernier facteur d'instruments Yamaha. Pendant les 20 premières années de sa carrière, il jouait sur des clarinettes Georges Leblanc Paris (notamment le modèle LL selon les publicités vers 1960) en entretenant des relations proches avec Danny Henkin et Vito Pascucci.
Lors du déclin du swing et des big bands, DeFranco a été probablement un des seuls clarinettistes de jazz à réussir à adapter son style à son époque[8] et jusqu'aux années 1980, il était le seul musicien de jazz de renom à jouer exclusivement de la clarinette. Il a été, avec Brad Terry(en), un des seuls clarinettistes de jazz bebop.
Récompenses
DeFranco a reçu 20 prix du magazine «DownBeat», 9 prix du magazine «Metronome(en) », et 16 prix «Playboy» «All-Stars» [2] en tant que meilleur clarinettiste de jazz.
Buddy DeFranco Quartet and Sonny Clark : complete Verve sessions. Enregistré du 7/4/1954 au 1/9/1954 à NYC et à Los Angeles, 1954. « recorded in five separate LPs for the Norgran label in 1954: "Jazz Tones", "Odalisque", "Autumn Leaves", "In A Mellow Mood" and "Sweet and Lovely" », label Mosaic, réédition en 1990
Born to Swing! avec Al Grey, Lin Biviano, Dave Cooper, Denis DiBlasio, Donald Downs, Pete Jackson, Larry McKenna, George Rabbai, Joe Sudler, Tony Desantis, Dom Fiori, Wendell Hobbs, Tony Vigilante, Zeigenfus, Brian Pastor, John Simon, 1988
Nobody Else But Me avec le Metropole Orchestra(en) , label Hark records - limited edition, 1989. Arrangements et direction: Robert Pronk.
Air Mail Special, avec Terry Gibbs (enregistré live à Carmelo's, Sherman Oaks, CA; October 4-5, 1981), label Contemporary, 1990. Compilation des albums Now's the Time (Tall Trees 6004) et First time together (Palo Alto Jazz 8011).
Terry Gibbs and Buddy DeFranco Play Steve Allen, label Contemporary, 1999
Gone with the Wind avec le trio Todd Coolman, Jerry Coleman(en), Willie Pickens(en), concert enregistré en concert aux Etats-Unis, label Storyville, 1999
Do Nothing Till You Hear from Us avec Dave McKenna, Joe Cohn, label Concord Jazz,1999
A Tribute to Benny Goodman, label Contemporary, 2001
Art Tatum, Tatum Group Masterpieces Vol. 7, (Pablo,1956)
Bibliographie
(en) Fabrice Zammarchi et Sylvie Mas, A Life in the Golden Age of Jazz, A Biography of Buddy DeFranco., Seattle, Parkside Publications, , 383 p. (ISBN9780961726669).
(en) Arne Astrup et John W. Kuehnand, Buddy DeFranco: A Biographical Portrait and Discography, Scarecrow Press, , 261 p. (ISBN978-0810825383).
(en) Buddy DeFranco et Keith M. Perkins, On jazz improvisation, Famous Solos Enterprises, , 114 p. (OCLC760121844).
« This exceptional publication contains the Hanon piano exercises transcribed for clarinet and wind instruments, basic studies for jazz improvisation, and four jazz pieces by Buddy DeFranco, including the piano, bass and drum parts. The book provides important information slanted toward modern jazz played on the clarinet. »
(en) Buddy DeFranco, Forrest "Woody" Mankowski, Kenny Berger et al, The Buddy DeFranco Collection : Transcribed by Forrest "Woody" Mankowski and Kenny Berger, Hal Leonard, , 80 p. (ISBN9780793595709).
15 transcriptions de standards de jazz bebop, etc. : Anthropology, Autumn leaves (Les feuilles mortes), By myself, Five notes of blues, Hark, Llovisna (= Light Rain), Memories of you, Moon song, Out of nowhere, Out to lunch, Swing High, This can't be love, Yesterdays, You must believe in swing, You're mine you, 5 notes of blues