Après avoir commencé sa carrière à l'hebdomadaire L'Express, elle travaille pour plusieurs médias comme Valeurs actuelles et Europe 1. Elle est classée à la droite de l'échiquier politique.
Fille d'un directeur d'ateliers de la SNCF et d'une mère au foyer, Catherine Nay grandit avec ses quatre frères à Périgueux, en Dordogne. Elle y fait ses études primaires et secondaires puis s'installe à Paris pour préparer le concours d'entrée à HECJF en compagnie d'une amie d'enfance[1].
Après avoir raté ce concours, elle s'inscrit par la suite à la faculté de droit de l'université Panthéon-Assas mais en sort sans diplôme pour commencer sa carrière dans le journalisme.
Ayant été admise dans cette rédaction sans avoir suivi un parcours classique, Catherine Nay raconte que Servan-Schreiber embauchait des jeunes femmes au service politique pour approcher plus facilement un milieu presque exclusivement masculin à l'époque[3]. Dans ses mémoires, elle explique qu'il les trouvait « plus subtiles que les hommes pour saisir et expliquer les […] ressorts humains »[4].
En , elle quitte L'Express pour entrer à la rédaction d'Europe 1, où elle passe la plus grande partie de sa carrière en tant qu'éditorialiste[5],[6]. Elle suit notamment l'ascension politique de Jacques Chirac[7].
Entre et , elle intervient en tant que chroniqueuse au Grand Journal de Canal+. Elle fait aussi fréquemment partie des invités de l'émission C dans l'air sur France 5, pour commenter l'actualité politique française aux côtés d'autres spécialistes.
À l'occasion des commémorations des événements de mai 1958 et de mai 1968, Catherine Nay signe son premier documentaire, intitulé De Gaulle et Pompidou, jusqu'à la rupture, diffusé le sur France 3 en première partie de soirée[9],[10].
Elle intègre la rédaction du Journal du dimanche en pour y brosser chaque semaine le portrait d'une personnalité politique, culturelle ou médiatique[11].
Membre de l'Association des journalistes parlementaires[11], Catherine Nay est généralement considérée comme une éditorialiste de droite[12],[13],[14],[15]. Journaliste emblématique d'Europe 1, elle prend part chaque vendredi à la matinale incarnée par Dimitri Pavlenko avec une chronique politique et fait désormais partie des Grandes Voix, un débat d'actualité en direct le samedi à 10 h, avec Pierre de Vilno à l'animation.
Écriture
En 1980, Catherine Nay publie son premier livre. Cet essai politique, intitulé La Double Méprise, raconte l'histoire et les coulisses de la relation conflictuelle du président de la République en exercice, Valéry Giscard d'Estaing, et de son ancien Premier ministre, Jacques Chirac[16]. L'ouvrage paraît quelques mois avant l'élection présidentielle de 1981, à laquelle participent les deux hommes autrefois alliés.
Dans le deuxième tome de son Histoire intime de la Ve République (), Franz-Olivier Giesbert commente ainsi ce premier ouvrage[17] :
« Se plaçant sous le haut patronage de Tchekhov ou de Pinter, Catherine Nay n'aime rien tant que le romanesque de la politique et détaille avec ironie ce grand malentendu qui a dominé la politique française pendant plusieurs années : les accordailles, les épousailles puis le divorce d'un ménage “bien trop joli pour durer”, entre deux hommes que tout séparait et qui se sont trompés l'un sur l'autre. »
Quelque temps plus tard, elle s'écarte de l'antenne d'Europe 1 pour écrire la biographie de François Mitterrand, devenu président de la République en . La journaliste, qui recueille de nombreux témoignages auprès de sa famille et de ses amis, ne rencontre qu'une seule fois le chef de l'État durant cette enquête. À l'issue de leur entretien, celui-ci lui dit : « Ce livre, vous ne le finirez jamais… »[18]. Bien que cet essai biographique mentionne des sujets sensibles du passé de Mitterrand comme ses actions pendant la Seconde Guerre mondiale ou l'attentat de l'Observatoire, Catherine Nay décide de ne pas y évoquer l'existence de la fille cachée du président, Mazarine Pingeot[19].
Elle se fait de nouveau biographe avec la parution d’Un pouvoir nommé désir, en . Le livre retrace l'ascension politique de Nicolas Sarkozy, candidat de droite à l'élection présidentielle. Il y est aussi question de la famille de celui-ci et du rôle crucial joué auprès de lui par son épouse, Cécilia[21]. Cinq ans plus tard, elle propose un bilan du quinquennat de Nicolas Sarkozy dans un essai baptisé L'Impétueux[22],[23]. Cet ouvrage, qui paraît quelques semaines avant la campagne présidentielle de 2012, est présenté par la presse comme un « plaidoyer » favorable au chef de l'État sortant[24],[25],[26].
Les deux tomes de ses mémoires, intitulés Souvenirs, souvenirs… (Robert Laffont, 2019) et Tu le sais bien, le temps passe (Bouquins, 2021), figurent tous deux pendant plusieurs semaines dans la liste des livres les plus vendus en France après leurs parutions[27],[28],[29].
Elle fait son entrée dans la collection Bouquins en , avec la publication d'un recueil de quatre de ses précédents livres[30].
Vie privée
À partir de , Catherine Nay entretient une relation avec Albin Chalandon, alors ministre du général de Gaulle[31], qu'elle a rencontré quelques mois plus tôt durant les assises politiques de l'Union pour la nouvelle République (UNR) à Lille[32]. Vivant avec lui dès 1970, elle l'épouse en 2016, après la mort de la princesse Salomé Murat dont Albin Chalandon n'avait jamais divorcé[33],[34].
↑ a et b« Catherine Nay: "Aujourd’hui, on va au commissariat dès qu’un homme vous fait un compliment…" », La Libre Belgique, (lire en ligne, consulté le ).
↑David Buxton et Francis James (dir.), Vulgarisateurs, essayistes, animateurs : Interventions et engagements médiatiques en France depuis les années 1980, Paris, L'Harmattan, , p.44-45
↑« Journalistes et politiques : liaisons dangereuses ? », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).
↑« Un élu PS veut comptabiliser les éditorialistes de droite », Libération, (lire en ligne, consulté le ).
↑Christian Le Bart, Pierre Leroux et Roselyne Ringoot, « Les livres de journalistes politiques. Sociologie d’un passage à l’acte », Mots. Les langages du politique, no 104, , p. 5-17 (lire en ligne, consulté le ).
↑« Droite et extrême droite trinquent ensemble à la santé de “Valeurs actuelles” », Le Monde, (lire en ligne, consulté le ).