Charles Eugène Gabriel de La Croix de CastriesCharles Eugène Gabriel de La Croix de Castries Portrait par Joseph Boze.
Charles Eugène Gabriel de La Croix, marquis de Castries, baron des États de Languedoc, comte de Charlus, baron de Castelnau et de Montjouvent, seigneur de Puylaurens et de Lézignan, est un maréchal de France né à Paris le et mort à Wolfenbüttel le . BiographieOrigines et familleCharles Eugène Gabriel de La Croix descend de la maison de La Croix de Castries, une famille noble de Montpellier en Languedoc, dont l'origine remonte au XIVe siècle. Il est le fils de Joseph François de La Croix, marquis de Castries (1663-1728), lieutenant du roi en Languedoc, gouverneur et sénéchal à Montpellier, et de sa seconde épouse, Marie-Françoise de Lévis de Charlus (1698-1728), fille ainée du duc de Lévis et de Marie Françoise d'Albert de Luynes. Il est l'arrière-petit-fils du duc de Chevreuse. Carrière militaireEntré au régiment du Roi en mai 1739, il est lieutenant le . Parallèlement, il est lieutenant du roi en Languedoc et gouverneur de Montpellier et Sète (). Il fait avec éclat la guerre de Sept Ans et toutes les campagnes du règne de Louis XV. Mestre de camp du régiment du Roi cavalerie le , il est maréchal de camp et commandant général de la cavalerie en 1748. Après avoir dirigé l'expédition en Corse, il commande, en 1756, le corps expéditionnaire aux Caraïbes, en particulier à Sainte Lucie qui lui doit le nom de sa capitale. Il se distingue plus tard à la bataille de Rossbach () où il reçoit deux blessures. Lieutenant général (), il devient maître de camp général de la cavalerie le . À la bataille de Kloster Kampen (), il sauve par son sang-froid une situation qui semblait perdue. Il est fait chevalier de l'ordre du Saint-Esprit le . Peu après le traité de Paris de 1763, il est nommé gouverneur de la Flandre et du Hainaut. Il est ensuite capitaine lieutenant de la compagnie des gendarmes écossais et commandant de la Gendarmerie de 1770 jusqu'à sa retraite en 1788. Secrétaire d'État à la MarineIl est nommé secrétaire d'État à la Marine le sur la recommandation de son ami Jacques Necker. Il reste en poste jusqu'au . En 1783, il est élevé à la dignité de maréchal de France. Son action se déploie sur plusieurs fronts : tout d'abord, dans le cadre de la guerre d'indépendance des États-Unis, il réorganise la flotte et fait adopter par le Conseil la nouvelle stratégie maritime qui conduit au succès durant la guerre ; les vaisseaux sont redéployés pour tenir compte de la mondialisation du conflit et les escadres sont confiées à de nouveaux chefs plus offensifs, comme de Grasse. Ces choix contribuent en partie à la victoire franco-américaine de 1781. Castries est également confronté à la question de l'océan Indien. Lorsque la Grande-Bretagne déclare la guerre aux Provinces-Unies, il envoie des vaisseaux vers la colonie du Cap pour prévenir les colons hollandais[1]. Sous le commandement du bailli de Suffren, ces navires doivent ensuite rejoindre l'escadre de l'océan Indien[1]. Castries espère reprendre les places françaises aux Britanniques, mais ses projets échouent. Il s'intéresse néanmoins de près aux Mascareignes, dont il réorganise la défense, met en ordre l'économie et l'administration et autorise les officiers à prendre pour épouse des créoles[1]. Après la création de la nouvelle Compagnie des Indes, il s'oppose à Calonne en essayant de soutenir les intérêts de l'Île-de-France contre celle-ci[1]. La paix rétablie, il conduit en outre un très important effort de législation : il simplifie la hiérarchie et réorganise l'inscription maritime (1783)[1]. C'est sous son autorité que sont choisis, de 1782 à 1787, les plans-type des nouveaux vaisseaux « Borda-Sané » de 74, 80 et 118 canons qui équipent la marine française jusque dans les premières décennies du XIXe siècle. Dans ces fonctions, le maréchal de Castries étudie à fond ses dossiers et montre beaucoup d'ardeur au travail. On lui prête ce mot : « je voudrais dormir plus vite ». En politique, ses vues semblent pourtant assez étroites, si l'on en juge par ses Réflexions sur l'esprit public adressées au roi en 1785 : pour lui, les difficultés de la monarchie se résument à un problème d'autorité ; il suffit de faire preuve de fermeté afin que tout rentre dans l'ordre. La RévolutionEn 1787, il participe à l'Assemblée des notables. Le , il refuse le ministère de la Marine que le roi le presse d'accepter de nouveau. Il émigre le et profite de l'hospitalité de Jacques Necker à Coppet. En 1792, lors de l'invasion des Prussiens en Champagne, il commande avec le maréchal de Broglie un corps de l'armée des princes. Il sert ensuite de chef de cabinet au comte de Provence. Il meurt à Wolfenbüttel le , hôte de son ancien adversaire devenu son ami, le duc de Brunswick. Il possédait une propriété à Antony sur le terrain situé aujourd'hui au niveau du parc Heller, ainsi qu'un château à Ollainville, qu'il fit agrandir en 1782. À Paris, il s'installa en 1743 dans l’hôtel de Castries, au 72 rue de Varenne. En 1761, il hérita de son oncle, le maréchal de Belle-Isle, d'une belle fortune qui lui permet notamment de se lancer dans des travaux d'embellissement de son hôtel. RécapitulatifTitres
Distinctions
ArmoiriesD'azur à la croix d'or.[3],[4] DescendanceIl épouse, le , Gabrielle Isabeau Thérèse de Rozet de Rocozel de Fleury, fille du duc de Fleury, dont il a deux enfants :
Il se montre mari volage et trompe abondamment son épouse. Il eut notamment de sa relation avec Marie Françoise de Noailles, dame de Rœulx, une fille naturelle dénommée Marguerite Valette qui épousa Jean-Nicolas Pache, maire de Paris et ministre de la guerre. MémoireLa capitale de l'île de Sainte-Lucie a été nommée Castries en son honneur. Un village et un port dans l'Extrême-Orient russe portent également son nom (Де-Кастри). Notes et références
AnnexesBibliographie: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
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Liens externes
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