C'est un grand serpent dont la longueur totale peut exceptionnellement dépasser les 2 m. Diverses sources indiquent une longueur maximale de 2,55 m[2], mais le record dûment documenté est de 2,23 m[3], ce qui en fait l'un des plus grands serpents d'Europe[4]. Le corps est svelte et la tête étroite[5]. Le dimorphisme sexuel est très important. Les mâles sont généralement plus grands et imposants que les femelles, à l'inverse de la majorité des autres espèces de serpents. Les mâles adultes mesurent le plus souvent entre 1,5 et 1,7 m, et les femelles entre 1 et 1,3 m[3].
La Couleuvre de Montpellier a une coloration allant du brun au verdâtre, avec le ventre jaune uni[6]. Le mâle porte sur le tiers antérieur, une « selle » noire très nette plus ou moins étendue[7].
Biologie et éthologie
Généralités
C'est un serpent diurne. Sa densité est généralement d'environ dix individus par hectare[8].
Appareil venimeux
Elle est une des couleuvres présentes en France. Elle ne possède pas de crochets fonctionnant comme ceux de la vipère. Ses crochets, peu mobiles, sont situés au fond de la mâchoire supérieure (elle est dite opisthoglyphe) et sont cannelés. Ils ne fonctionnent pas à la manière d'une seringue.
Cette couleuvre se reproduit d'avril à juin, les femelles pondant de 4 à 14 œufs sous un tas de feuilles ou de pierres. Les œufs éclosent généralement au bout de 2 mois, les nouveau-nés mesurant de 20 à 35 cm. La maturité sexuelle est atteinte au bout de 3 à 5 ans.
Si elle est acculée ou se sent en danger, elle peut parfois se dresser comme un cobra, souffler fortement pour impressionner son adversaire et, en dernier ressort, se rebiffer et mordre. Bien qu'elle soit venimeuse, le fait qu'elle possède une dentition opisthoglyphe la rend généralement inoffensive pour l'Homme[11] bien que des cas d'envenimations aient été observés[12]. Ceci arrive dans des circonstances exceptionnelles, notamment si un doigt est inséré profondément dans la gorge du serpent[13]. Dans un tel cas, la morsure s'accompagne d'une inflammation locale et de douleur, d'œdème et/ou de lymphangite, voire des symptômes neurologiques (paresthésie, dysphagie, ptôsis ou dyspnée) ou, exceptionnellement, d'une paralysie[14]. Ces effets sont néanmoins passagers même si la guérison peut prendre plusieurs jours[15],[13].
C’est un serpent qui préfère les terrains secs et rocailleux dans lesquels il pourra avoir de nombreuses cachettes pour se réfugier. On peut observer la couleuvre de Montpellier également dans des forêts de chênes verts, à proximité de points d’eau ou encore dans les prairies.
La sous-espèce Malpolon monspessulanus insignitus (Geoffroy de St-Hilaire, 1809) a été élevé au rang d'espèce sous le nom de Malpolon insignitus, et la sous-espèce Malpolon monspessulanus fuscus est devenue une sous-espèce de cette dernière.
La Couleuvre de Montpellier et l'Humain
Protection
Malpolon monspessulanus figure en annexe III de la convention de Berne de 1982, ce qui signifie qu'elle fait partie des espèces de faune protégées en Europe[19],[20].
Geniez, Cluchier & De Haan, 2006 : A multivariate analysis of the morphology of the colubrid snake Malpolon monspessulanus in Morocco and Western Sahara: biogeographic and systematic implications. Salamandra, vol. 42, p. 65-82 (texte intégral).
Hermann, 1804 : Observationes zoologicae quibus novae complures, vol. 20, p. 1-332 (texte intégral)
: document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.
(fr) Nicholas Arnold et Denys Ovenden, Le guide herpéto : 228 amphibiens et reptiles d'Europe, Delachaux & Niestlé, , 287 p. (ISBN9782603016732)
Jean-Philippe Chippaux, Venins de serpents et envenimations, Paris, France, IRD Éditions, coll. « Didactiques », , 288 p. (ISBN2-7099-1507-3, lire en ligne).
Vincenzo Ferri (trad. de l'italien), Serpents de France et d'Europe, Paris, France, De Vecchi, , 96 p. (ISBN978-2-7328-9607-6).
Chris Mattison (trad. de l'anglais), Tous les serpents du monde, Paris, France, Delachaux et Niestlé, , 272 p. (ISBN978-2-603-01536-0)
Guy Naulleau, Les Serpents de France, Nancy, France, Revue française d'aquariologie herpétologie, université de Nancy I, , 58 p. (lire en ligne).
Jean-Pierre Vacher et Michel Geniez (dir.), Les Reptiles de France, Belgique, Luxembourg et Suisse, Paris, Biotope, Mèze & Muséum national d’Histoire naturelle, , 544 p. (ISBN978-2-914817-49-3).
↑Alexandre Cluchier, « La couleuvre de Montpellier », dans Jean-Pierre Vacher et Michel Geniez (dir.), Les Reptiles de France, Belgique, Luxembourg et Suisse, Paris, Biotope, Mèze & Muséum national d’Histoire naturelle, , p. 477-483
↑ a et bPhilippe Geniez, Guide Delachaux des serpents d'Europe, d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, éditions delachaux et niestlé, 2015, (ISBN978-2-603-01955-9).
↑ a et b(en) Philip Pommier et Luc de Haro, « Envenomation by Montpellier snake (Malpolon monspessulanus) with cranial nerve disturbances », Toxicon, vol. 50, no 6, , p. 868-869