Originaire de la cité de Cydonia, en Crète[1], il effectue sa carrière à Athènes. On lui doit le portrait de Périclès dit « olympien »[2] qui était placé sur l'Acropole[3]. Cette statue en bronze, réalisée après la mort de l'homme d'État, le représentait debout dans une attitude proche de celle des bronzes de Riace. Elle a été reconnue dans plusieurs hermès romains inscrits, dont l'un aux musées du Vatican (voir ci-contre) et un autre au British Museum[4].
On rapproche le style du Périclès olympien du type d'Athéna dit Pallas de Velletri, dont la statue éponyme est conservée au musée du Louvre[5] et du type dit de Diomède à la lance, dont des exemplaires figurent à la glyptothèque de Munich (voir l'article Diomède), au Louvre[6] et au musée archéologique de Naples.
Il est aussi l'auteur d'une Amazone blessée réalisée dans le cadre du concours organisé en - pour le temple d'Artémis à Éphèse et finalement remporté par Polyclète[7]. Le type de l'Amazone blessée est connu par de nombreuses copies qu'il est difficile d'attribuer aux différents compétiteurs. On hésite généralement[8] pour Crésilas entre le type du Capitole-Sôsiclès — exemplaires aux musées du Capitole[9], au Vatican[10] et au Louvre[11] — et le type Berlin-Lansdowne-Sciarra — exemplaire au Metropolitan Museum of Art[12].
On lui attribue également une statue de blessé mourant décrite par Pline l'Ancien[2], peut-être la même que la « statue en bronze de Diitréphès, blessé par des flèches » que voit Pausanias sur l'Acropole[13] au IIe siècle apr. J.-C. Une base datée de porte effectivement l'inscription : « Hermolycos, fils de Diitréphès, en dîme. Œuvre de Crésilas[14]. »
Nous avons également connaissance d'un Doryphore[15] (porteur de lance) — peut-être le Diomède mentionné ci-dessus —, d'une vache votive à Déméter Chthonia[16] et d'un ex-voto à Athéna Tritogénie[17].
↑Description de la Grèce (II, 35, 4 et 6) et Inscriptiones Grcæ, IV, I.
↑Anthologie grecque (XIII, 13) = Inscriptiones Graecae I, 885 ; IG I, 885.
↑Matilda Betham, A Biographical Dictionary of the Celebrated Women Or Every Age and Country. By Matilda Betham, B. Crosby and Company Stationers'Court, Ludgate-Hill, Tegg and Castleman, Warwick-Lane; and E. LLoyd, Harley-Street, Cavendish-Square, , 297–98 p. (lire en ligne)
↑« Brooklyn Museum », sur Elizabeth A. Sackler Center for Feminist Art: The Dinner Party: Heritage Floor: Cresilla, (consulté le )
John Boardman (trad. Florence Lévy-Paoloni), La Sculpture grecque classique [« Greek Sculpture: The Classical Sculpture »], Paris, Thames & Hudson, coll. « L'Univers de l'art », 1995 (1re édition 1985) (ISBN2-87811-086-2), p. 206 et 214.
Marion Muller-Dufeu, La Sculpture grecque. Sources littéraires et épigraphiques, Paris, éditions de l'École nationale supérieure des Beaux-Arts, coll. « Beaux-Arts histoire », (ISBN2-84056-087-9), nos 1071 à 1084.
(en) Gisela M.A. Richter, Sculpture and Sculptors of the Greeks, Yale University Press, 1970, p. 72 et suiv.