Bach a composé la cantate dans le cadre de son premier cycle annuel à Leipzig pour le deuxième dimanche après Pâques, appelé Misericordias Domini et l'a créée le à l'église Saint-Nicolas. Pour cette destination liturgique, deux autres cantates ont franchi le seuil de la postérité : les BWV 85 et 112.
Les lectures prescrites pour ce dimanche étaient Pierre 2:21-25 et Jean 10:12-16, le Bon-Pasteur. Le poète inconnu commence avec le psaume 80:2 et se termine par le choralDer Herr ist mein getreuer Hirt, une paraphrase du psaume 23 par Cornelius Becker (1598). Le poète se réfère encore davantage au contexte biblique en citant le Livre des Lamentations 3:23 et Cor. 10:13 pour le premier récitatif. La dernière aria se conclut avec des Glaubens Lohn nach einem sanften Todesschlafe.
récitatif (ténor) : Der höchste Hirte sorget vor mich
aria (ténor) : Verbirgt mein Hirte sich zu lange
récitatif (basse) : Ja, dieses Wort ist meiner Seelen Speise
aria (basse) : Beglückte Herde, Jesu Schafe
choral : Der Herr ist mein getreuer Hirt
Musique
Comme dans certaines autres de ses œuvres et comme il était fréquent dans le baroque, Bach met l'accent sur l'image du berger par le caractère résolument pacifique et pastoral de la musique. Dans le chœur d'ouverture, trois hautbois appuyés sur de solides pédales créent des sons pastoraux en triolets lesquels sont fréquemment associées à des bergers, comme dans la Sinfonia ouvrant la 2e partie de l'Oratorio de Noël. Le chœur alterne des appels homophones, « höre! » (écoute!) et « erscheine! » (apparais!) et deux fugues sur l'image de Joseph menant ses troupeaux. Le sujet est le même dans les deux fugues, mais dans la seconde les voix s'élèvent de la plus basse à la plus aiguë.
Le premier récitatif mène à une partie arioso sur la citation finale de la Bible « Gott ist getreu » (Dieu est fidèle). L'aria du ténor est accompagnée par deux hautbois d'amour. Dans l'aria de la basse, l'instrumentation, les triolets et les pédale soutenues rappellent le chœur d'ouverture. Le choral final est disposé en quatre parties sur l'air de « Allein Gott in der Höh sei Ehr ».