Elizabeth Violet Blackadder grandit au 7 de la rue Weir, à Falkirk. Elle est la troisième enfant de Thomas et Violet Isabella Blackadder. Fortement marquée par le manque de possibilités éducatives en tant que femme dans son enfance, sa mère s’assure de lui prodiguer la plus large éducation possible. Son père décède l’année de ses dix ans[1],[2]. Elle passe une grande partie de son enfance seule, en partie à cause d'un grand appétit pour la lecture. Au cours de son adolescence, la jeune fille commence à collectionner méticuleusement les fleurs locales, compilant les spécimens en les pressant et en les étiquetant avec leurs noms latins. Une fascination réapparaît beaucoup plus tard dans ses peintures de plantes et de fleurs[1].
Formation
Elizabeth Blackadder intègre le Falkirk High School. Elle affectionne particulièrement les cours d'art, mais également la dissection et le dessin de plantes lors de ses cours de botaniques. Elle passe la plus grande partie de sa sixième année dans la salle d'art de l’établissement[1].
En 1949, elle étudie les beaux-arts à l’université d’Edimbourg dont elle ressort diplômée en 1954. C’est à cette période qu’elle étudie l'art byzantin, l'une des influences les plus durables de son travail. Son tuteur est le peintre écossais William Gillies. Elle y rencontre également l'artiste écossais John Houston qui deviendra son mari[3].
Elizabeth Blackadder passe la cinquième et dernière année de son diplôme des beaux-arts à l’Edinburgh College of Art, où elle prépare sa thèse sur le peintre écossais William MacTaggart. Après l’obtention de son diplôme en 1954, elle est lauréate de la bourse Carnegie de la Royal Scottish Academy et de la bourse d'études supérieures Andrew Grant de l’Edinburgh College of Art[3].
En 1956, elle se marie avec John Houston, décédé en 2008[4].
Carrière artistique
En 1954, Elizabeth Blackadder bénéficie de la bourse Carnegie pour passer trois mois à voyager en Yougoslavie, en Grèce et en Italie, où elle se concentre sur l'art byzantin[1]. Sa première exposition personnelle a eu lieu en 1959 à la 57 Gallery, d'Edimbourg[5]. En 1962, sa peinture, White Still Life, Easter reçoit le prix Gurtrie du meilleur travail d'une jeune artiste à la Royal Scottish Academy[6].
Dans les années 1960, l’artiste développe son intérêt pour la nature morte tout en continuant à peindre des paysages de France, d’Espagne, du Portugal et d’Écosse. Elle acquiert une renommée grandissante pour ses peintures de fleurs, à l’image de la toile Flowers on an Indian Cloth. Au cours de ses voyages en France, elle s’imprègne de l’œuvre de l'artiste Henri Matisse. Cette influence l’a pousse à éclaircir sa palette de couleurs[6].
Dans les années 1980, elle visite le Japon à plusieurs reprises et beaucoup des peintures de cette période se trouvent marquées par ces voyages[7]. La curiosité de la peintre pour les techniques orientales est immortalisée dans une série d'huiles et d'aquarelles montrées à la Mercury Gallery en 1991. Son désir d'éviter le dynamisme et la foule de Tokyo l’a conduit dans les jardins zen de Kyoto[8]. À bien des égards, son travail dépeint les principes du Zen qui donnent une importance primordiale à l'idée d'espace vide. Elizabeth Blackadder voyage également aux États-Unis. Ses souvenirs de voyages sont prégnants dans nombre de ses toiles[9].
Au cours de sa carrière artistique, Elizabeth Blackadder mêle différents médiums dont la peinture à l'huile, l'aquarelle, le dessin et la gravure. L’artiste collabore avec le Glasgow Print Studio, où elle travaille notamment avec des imprimeurs sur des sérigraphies de fleurs[2].
Dans ses peintures et dessins de natures mortes, elle considère l'espace entre les objets avec le plus grand soin. Elle peint également des portraits et des paysages mais son travail dans les dernières années de son art se consacre majoritairement aux représentations détaillées de chats et de fleurs. Son travail est exposé à travers le monde dont à la Tate Gallery, la Galerie nationale d'art moderne d'Écosse et le Museum of Modern Art à New York[10],[11],[12]. Une partie de son œuvre est exposé à The Scottish Gallery depuis 1961[5],[13].
En 1962, Elizabeth Blackadder commence sa carrière d’enseignante à l'Edinburgh College of Art, où elle restera jusqu'à sa retraite en 1986[1].
Collaborations
En 2012, Elizabeth Blackadder est choisie pour créer la carte de Noël officielle du Premier ministre écossais Alex Salmond. Ses travaux ont également été publiés sur une série de timbres de la Royal Mail[15].
Ancienne élève du Falkirk High School, elle a fait don d'une de ses peintures à l'école à l'occasion de son centenaire en 1986[1].
En 1992, Elizabeth Blackadder obtient l’ordre de chevalerie britannique, la plus importante reconnaissance de l'Empire britannique pour sa contribution à l'art. En 2001, elle est nommée Peintre de Sa Majesté et Limner d’Écosse, devenant ainsi membre de la maison royale d’Écosse[17].
L'artiste est récompensée du Edinburgh Award 2012[18].
Expositions
Parmi une liste non exhaustive :
Expositions solo
57 Gallery, Edinburgh, 1959
The Scottish Gallery, Aitken Dott, Edinburgh, 1961
Mercury Gallery, Londres, 1965
The Scottish Gallery, Aitken Dott, Edinburgh, 1966
Thames Gallery, Eton, 1966
Mercury Gallery, Londres, 1967
Reading Art Gallery and Museum, 1968
Lane Art Gallery, Bradford, 1968
New Paintings, Mercury Gallery, Londres, 14 octobre 1969 – 8 novembre 1969
Scottish Arts Council Retrospective Touring Exhibition, Edinburgh, Sheffield, Aberdeen, Liverpool, Cardiff, Londres, 1981-82
New Paintings, Mercury Gallery, Londres, 14 octobre 1988 – 19 novembre 1988
Elizabeth Blackadder, Aberystwth Arts Centre, 8 avril 1989 – 20 mai 1989
Elizabeth Blackadder, the Gardener Centre, Brighton, 3 juin 1989 – 8 juillet 1989
Elizabeth Blackadder, Oriel Bangor Art Gallery, 15 juillet 1989 – 19 août 1989
New Oils and Watercolours, Mercury Gallery, Londres, 22 mai 1991 – 22 juin 1991
New Work, Oils and Watercolours, Mercury Gallery, Londres, 22 septembre 1993 – 23 octobre 1993
New Oils and Watercolours, Mercury Gallery, Londres, 16 octobre 1996 – 16 novembre 1996
Elizabeth Blackadder, Mercury Gallery, Londres, 20 octobre 1999 – 20 novembre 1999
Paintings, Prints and Watercolours 1955-2000, Talbot Rice Gallery, Edinburgh, 28 juillet 2000 – 15 septembre 2000
↑ a et b(en) Laurie Collier Hillstrom et Kevin Hillstrom, Contemporary Women Artists, Farmington Hills (Mich.), Farmington Hills, St. James Press, , 760 p. (ISBN1-55862-372-8), p. 73
↑(en-GB) « Elizabeth Blackadder: Works On Paper », Edinburgh Festival, (lire en ligne, consulté le )
↑(en) Jim Bustard, « Oriental Expertise" », The Scotsman,
↑(en) Ian McKay, « Purity of Spirit », Apollo Magazine, 277,